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29 juillet 2022 5 29 /07 /juillet /2022 06:08
Oeuvre reçue de l’auteur


 

J’ai gravé un secret sur une stèle de sable
Y ai glissé mon cœur pour conserver au chaud l’entame d’une histoire
Toute fraîche moulue, désir inavouable                                 
Esquisse d’un bonheur érigée à la gloire
Des amants insatiables.
 
J’avais surpris la veille une belle ingénue.                                 
Dévoilée sans pudeur au sortir de son bain                            
L’éblouissante muse promise à mon destin Saillait à demi nue                  
D’un calice d’airain.
 
Portrait en rouge et or adossé à l’azur
L’infante déployait sa longue chevelure
Déroulant au soleil une crinière de feu parsemée d’éclairs blancs
Champ de blés aux corbeaux digne du grand Vincent.
 
Sans perdre une miette de l’image muette
Marchant à pas de loup j’ai rejoint la nymphette.                               
Fragile apparition, aussi vive et légère qu’un plumet d’alouette
 
La jeune impertinente m’enquit de la soustraire au monde des naïades
Mais surtout sans tricher : ni questions, ni œillades.                         
Car surgie des ténèbres à la moindre incartade                              
La mort l’enlèverait pour mieux l’ensevelir                               
La tenir par ses sbires cloitrée en son empire                              
Me privant si j’osais Des fruits que je lorgnais.
 
Interdit par la voix suave d’Eurydice                                 
J’assurai par ma foi et par mon sacrifice
De sceller à jamais les yeux du maléfice.                                
Une dame princière confiée à ma bannière                          
Valeureux chevalier, j’en ferais mon affaire                               
La cachant en secret au creux de ma tanière.
 
J’ai drapé l’amphitrite d’un fin voile de brume                         
Chrysalide lovée dans sa prison de plumes                                
Maquillé son minois d’une coquille Saint-Jacques                           
Pour que ne s’évapore l’arôme aphrodisiaque                                
Exhalé par son souffle divin, démoniaque.
 
À l’heure où l’horizon s’irise de tisons
J’avais soustrait leur proie aux griffes des démons.    
Au diable les enfers
Nous n’avions plus à craindre les feux de Lucifer.     
L’Éden était sur Terre.
 
Hélas pour l’histoire et pour les enfants sages                              
Un crabe aux pinces d’or a rompu le mirage.                         
Trottinant de côté il a gravi la plage                              
Sans permis ni ambages                                            
Poussé le coquillage.   
                                                   
D’abord surpris Et puis ravis                                                 
Les endiablés ont festoyé.
De caresses et baisers Ils se sont rassasiés
Pinçant et grignotant le vœu qui nous liait.
 
Revenant à la dune les bras chargés de perles semées par la rosée
De fleurs et de fruits colorés et sucrés
J’ai trouvé une épine marquée du sceau du Diable                            
Enfoncée dans le cœur d’une rose des sables.
 
J’ai écrit cette histoire
Sur la stèle en mémoire
D’un amour éphémère, fugace, dérisoire                             
Prisonnier en étau
D’un bouquet de roseaux.
 
©Serge Lascar

 

 

 

 


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28 juillet 2022 4 28 /07 /juillet /2022 06:43


Liminaire et illustration de couverture de l’auteur.
Format 13 x 21 ½ - Nombre de pages 158 –
Editions – Librairie-Galerie Racine – Paris- VI -ème

 

Cet ouvrage récent du Claude Luezior « Un Ancien Testament déluge de violence » est sans doute dans sa longue bibliographie une de ses œuvres la plus révélatrice, mais également la plus lucide et à n’en pas douter la plus incisive.


L’Ancien Testament ! Nous le savions, mais c’est pour le moins sidérant, car au-delà de toutes ces horreurs divines, il s’agit bien parait-il d’un « bon Dieu » d’amour et de compassion. Cependant les révélations donnent froid dans le dos.


Il est des livres dits Sacrés ou Saints qu’il vaut mieux ne pas mettre entre les mains de certaines personnes fragiles ou avides de pouvoir, ce qui pourrait leur donner de très mauvaises idées, car, de par leurs penchants naturels, ils n’ont vraiment pas besoin de conseils douteux ou mal interprétés.


Quant à prêter serment ou jurer sur la Bible cela peut apparaitre comme une insoutenable hypocrisie et un mensonge éhonté.


Au travers de son ouvrage « Un Ancien Testament déluge de violence » Claude Luezior ne porte aucun jugement, simplement il se place en simple observateur. Belle clairvoyance sur ces plaintes mortifères ayant poussé sur un terreau dénaturé.


Claude Luezior soulève et remet en question les aspects majeurs des livres Saints ou Sacrés, censés nous oindre des huiles de leurs sages paroles ou aphorismes, alors que le plus fréquemment ce n’est qu’un déferlement de violence, de haine, de vengeance, d’intolérance, bien évidemment le tout brodé par les fils de l’ignorance.


Claude Luezior ne fait que souligner les points sensibles et les excès des religions, des controverses, des révélations aveugles et primaires, des drames oubliés ou détournés par les absurdités de certaines lois dites divines.    


La légende perdure, Dieu créa l’homme ! Mais à n’en pas douter il semblerait que ce soit plutôt l’homme qui créa Dieu ! Mais à qui adresser la plainte pour cette supercherie ? Cet Ancien Testament était déjà la base fondamentale de La Commedia dell Arte. Même les enfants auraient du mal à cautionner ces bouffonneries. Mensonges, délations, trahisons, incestes, sodomies, toute la panoplie du genre humain de la plus méprisable espèce.


Ici, le souffle divin n’est guère porteur d’amour, il dispense des senteurs de génocides, de terres brulées, de crimes contre l’humanité avant le nom, la grande farandole biblique s’organise, le tout cautionné par la sainte contribution des miracles inexpliqués autant qu’inexplicables.


Claude Luezior nous offre un ouvrage qui extirpe de l’ombre les esprits obtus en dénonçant les inepties des religions, sans parler des multiples duperies et arrangements des écritures apocryphes. Simple jeu de bon sens.


C’est à croire que l’histoire se renouvelle malgré l’expérience du passé et les dangers programmés. Les incohérences, les infantilisations, les grandes mascarades et bouffonneries prennent la dimension de la mise en scène biblique. Les absurdités sont pléthores.


Notre poète souligne ou ironise sur l’absurde kafkaïen des situations, les constats sont multiples et croustillants, il suffit de lire simplement cette démonstration biblique où carnages, guerres, génocides, lynchages, mise à mort ou ce besoin de juger sont toujours à l’honneur. Dieu en sa grande mansuétude est juste et bon, ses actes ne peuvent être remis en question ou gare ! Sans oublier que notre Dieu tout puissant a ses serviteurs zélés dans la lignée des Savonarole en autres où les buchers purificateurs ne sont jamais bien loin.


Inepties, controverses, aberrations sont de mises à chaque page du Saint Livre. Même sur le plan de la symbolique la plupart de ces préceptes bibliques, ne sont qu’interprétations des lois en fonction d’une cause ou d’une autre, l’ensemble se révélant être que d’inquiétantes incohérences.


Claude Luezior qui a le sens de l’humour, n’en a pas moins le sens du sacré, du mysticisme, se pose la question devant les épouvantables colères célestes : « Vous avez dit bon Dieu ? »


C’est sous cette éclairage courageux, lucide, critique, mais toujours objectif, que notre poète évoque tout le questionnement que peut soulever ce livre, ces livres prétendus Saints.


Mais avant de conclure, il me semble que tous les auteurs, traducteurs, exégètes et théologiens de tout ordre auraient dû consulter Erasme, auteur de l’ « Eloge de la folie » qui sans  doute aurait trouvé le remède et les aurait aidés à démêler tous ces imbroglios bibliques au risque lui-même d’être frappé par la colère divine.   
« Le nombre de fous est infini. » (Ecclésiaste 1, 15, selon la Vulgate.)


Un espoir cependant, tout à la fin de cet ouvrage qui comporte plus de 350 citations bibliques: Claude Luezior, qui ne prétend nullement être un théologien, distingue bien entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Perspective humaniste et de paix entre les peuples, au milieu de ces plaies d'Egypte et affres d'ailleurs : ce qui est rassurant, c'est que le premier à les avoir remis en perspective est un rebelle d'un nouveau genre, incarnation du pardon et de l'amour, le Nazaréen Jésus Christ.


Lisez ce livre « Un Ancien Testament déluge de violence » vous serez étonnés, voire bousculés dans vos convictions, mieux, d’accord ou pas d’accord avec les dits de Claude Luezior vous serez emportés dans la spirale d’une interrogation qui ne vous laissera pas insensibles.  


©Michel Bénard.                      
 
 

 

 

 

 

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27 juillet 2022 3 27 /07 /juillet /2022 07:01
Image fournie par l’auteur


 


Là où s'envolent les rêves en réverbération contre les montagnes,
Tu m'as mise face à moi même,
Face A la réflexion de ce qui se cache au fond de mes entrailles.

 

Il a suffit d'un instant
Pour oublier le présent
Il a suffi d'un éclat de rire
Pour concevoir tout un avenir.

 

On dit que ça rend fou
Mais nous l'étions déjà je crois,
Cela ne venait pas que de nous
Mais du destin et de ses lois.

 

Je t'ai enfin rencontrée toi ma destinée
Mon futur volé mon ambition refoulée.
Tu reviens en appartenance
A celle pour qui tu as longtemps été symbole d'espérance...

 

©Djida Cherfi  
 Le 11/07/2022

                 

 

 

 

 

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26 juillet 2022 2 26 /07 /juillet /2022 06:41

 

Traductions de Béatrice Gaudy

 

 

A pas de colombes
ils marchent entre les bombes
Les insultes à éviter
autant que les coups
pour que revienne plus vite
la Paix


* * *


Diploumata


A pas de couloumba
i marche entre la boumba
La insulta à eivita
aitant que loû cop
pèr que tourne mai vite
lo Pèi


* * *


Diplomatici

 

Con passi di colombe
camminano ira le bombe
Gli insulte da evitare
quant i colpi
per che torni più presto
la Pace


©Béatrice GAUDY                        
 
 

 

 

 

 

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25 juillet 2022 1 25 /07 /juillet /2022 06:54

 

L'été a ouvert grand ses portes,
La plage est où je me téléporte
Pour goutter à l'écume salée,
Aux hautes vagues, hors de ma portée
Aux grains de sable dorée
Brûlants, réchauffant mes pieds.

 

L'été a fait son entrée,
À présent, nuit blanche à volonté
Pour les esprits insomniaques éveillés,
Ou plutôt créatifs et pleins de projets.

 

Sous les étoiles qui illuminent le ciel
Le repos n'est pourtant pas éternel.
Profitons alors tant que l'on peut
De cette jolie saison et soyons heureux.

 

© Mounia CHELOUAH            
 
 
 

 

 

 

 

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24 juillet 2022 7 24 /07 /juillet /2022 06:46


 


Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022  
 

 


allez viens
que je partage avec toi
un silence
un silence?
tu comprendras

et je t’ai suivi
sur un chemin serpentant
à travers les doutes
et les pressentiments
jusqu’au fond de ton regard
où dormait
une graine d’espoir

en silence
une promesse
a réuni nos deux âmes

Jagienka SZULC-BAGROWSKA
– 25 ans – LODZ POLOGNE
PRIX DE LA FRANCOPHONIE 2022

     
 
 

 

 

 

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23 juillet 2022 6 23 /07 /juillet /2022 06:48


 

Un poème de l’un de ses amis proposé par Gérard Gautier : Echarpe POESIE 2022 AMIS

 

 

Entrée du code cosmique  
Depuis l'ère mégalithique
Et au-delà

Entrée des vents de lumière
Dans la Nouvelle ère
Celle de la Rédemption
Inaugurée par l'Aimé
Le Christ solaire
Et au-delà

Dans ce Champ cosmique
Se déploient les arcanes
Les atomes de l'ère nouvelle

Ère nouvelle, Cosmique
Inaugurée par le Ciel
Déploiement des lumières
Venues du Ciel

Plongée dans le Temps
Dans les images du temps
D'avant
De bien avant
Celui d'hier
Et de bien avant
Qui rejoint celui du Maintenant
Celui du devant

Plongée dans les images figées
Dans la Lumière du premier temps
Du départ initial
De la Création

Plongée silencieuse
Pour retrouver le Départ du Temps
Et des escales dans le long Chemin de Vie
Quelques secondes sur la Route infinie
Du Temps
De l'Univers
Marqueurs oubliés
Cachés
Dans le Fil du Temps
Du Fil déroulé dans la Mémoire oubliée

Chants oubliés et retrouvés soudainement
Dans la Mémoire de l'humanité

Chants longtemps cachés
Recyclés
Enfouis dans les Nombres
Sacrés
Dans les pyramides
Dans les pierres du monde
Dans les mondes souterrains
Les mondes de l'intra-monde
Les mondes de l'éther blanc
De l'invisible

Cachés dans les vibrations
Du Temps

O pèlerin

Passe ton chemin
Et va silencieux
Sur la Route des étoiles
Des cieux
Qui entre-ouvrent les Portes du Nouveau Temps
Celui du Verseau

À cheval sur les étoiles
Du Temps
Dans le Souffle infini
De l'Instant
Sois toujours présent
Dans ta Quête de Lumière
Dans l'Instant

Les Maîtres d’Orion

©Jakez GAUCHER

http://chants-de-l-ame.over-blog.com /

 
 
 
 
 
 

 

 

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22 juillet 2022 5 22 /07 /juillet /2022 06:28

TABLEAUX D'UNE EXPOSITION, poésies et proses de JEANNE CHAMPEL GRENIER, éditions France Libris, 82 p., 2022, quadrichromie, préface de Michel Lagrange

 

 Non, ce n'est pas l'essai ripoliné d'un historien de l'art qui distille ses références et qui, à bout de souffle, se laisse déborder par un élan poétique. D'emblée, on sent chez Jeanne Champel Grenier (appelons-la Jeanne, à l'instar de son préfacier Michel Lagrange) une complicité avec les grands maîtres et ces 35 toiles ici reproduites en un miroir de bon aloi. L'écrivain s'adresse à Mona Lisa :


Tu nous suis du regard, immortelle présence
Signée Léonardo qui t'a sans doute aimée...


Poésie verticale ou prose, qu'importe, si le verbe est beau! Continuum d'émerveillements, d'étoiles, de berceuses, de caresses pour des peintures aimées et qui ont façonné son existence. Superbes expressions. Jeanne rebaptise les œuvres pour ses propres textes : ainsi, La sieste de Van Gogh devient La moisson :


Ce grand champ de la vie
perforé de grillons (...)


 Ou bien, à propos des Nymphéas de Monet :


Ici le ciel est tombé tout entier dans le Grand Bassin bordé d'ajoncs et ce n'est que surprises, tapis de soie fleurie flottant à fleur de nuages qui s'étirent, deviennent transparents et s'évanouissent.


Quelques mots, parfois tout simples, pour tout dire :


Il s'appelait Dali, Gala était son miel


Ou cette magistrale citation de Picasso, en 4e de couverture, sur fond noir, et qui prend toute la place :


Au fond, je crois que je suis un poète qui a mal tourné.


Tendresse et passion de Jeanne, dont on sait les dons en écriture et en peinture. Verbes et pinceaux semblent être pour elle une nature seconde : ce périple, empruntant son titre à Moussorgski, s'imprègne de ce monde, poussière de couleurs, que ne cessent de révéler poètes et artistes; mais aussi contre-jour d'une certaine inquiétude, d'ombres fertiles dévorées par la lumière.


Et aussitôt, la chaleur solaire de la poétesse plaide pour une sarabande nouvelle, celle des Coquelicots (...), derviches miniatures :


Leur flamme doit courir
Et danser, c'est un jeu
Mieux vaut brûler pour eux
Et ne pas les cueillir...


Ainsi firent Monet, Renoir ou Morisot
Qui pour les emporter en firent des tableaux :


Toute une éternité dansant le Flamenco !


On retrouve par ailleurs la profondeur humaine de l'écrivain dans son texte qu'elle intitule Maria enneigée de vivre, face à une affiche d'exposition concernant Eva Muder, par Edvard Munch (dont une majorité de gens ne connaissent que son Cri) :


J'eus envie de la prendre contre moi
de la serrer dans mes bras
de la réchauffer un peu
et de retenir son nom...
Maria, elle s'appelait
C'était un peu ma mère
d'une autre vie
ou bien moi
au seuil de ma nuit


Heureux traits de plume pour les gestes d'artistes majeurs : Chagall, Matisse et Bonnard vibrent sur la page.

 

©Claude Luezior  
 
 
 
 
 

 

 

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21 juillet 2022 4 21 /07 /juillet /2022 06:35
Le doute : sculpture d’Etienne Fatras ©


 


De mon travail que reste-t-il ?
J’ai pétri une motte d’argile
Que mes doigts malhabiles
Ont transformé en silhouette immobile.
Un drap recouvre entièrement
Un corps assis pensivement
Posément, dubitativement,
La silhouette attend.

Le drapé dessine en vain,
A droite, pas de main,
Des jambes et des pieds, rien,
Dans sa main gauche, il tient
Un masque au regard impavide
Découvrant sa tête, vide ….
Soyons lucides,
Ne restons pas timides,

Osons, une autre vérité,
Même d’un suaire habillé,
Même sous un visage masqué,
Il n’y a rien….et pour l’éternité.

©Etienne Fatras
 
 
 
 
 

 

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20 juillet 2022 3 20 /07 /juillet /2022 06:30
Nu sur la terrasse de Mircea Bochiș

 

Poème en français et en roumain inspiré par le tableau
Nu sur la terrasse de Mircea Bochiș

 

Je suis sur la terrasse, nue,
dans mon vêtement naturel, en été,
les eaux azurées du ciel me rafraîchissent,
la lumière ruisselle sur mon corps,
le bleu couvre ma nudité
que personne ne me voie, seul ton regard,


sous la branche d’un cèdre,
dans une sorte de rêverie
d’où me réveillent les cyprès,
sur leur cime la lueur de l’attente,

 

à côté, la table ronde et nue,
le cercle de ma vie,
la pierre bleue du commencement,
l’autel sur lequel tu es prêt à me sacrifier,
l’œil de l’amour sans crépuscule,

 

ce n’est pas la table du silence,
mais le miroir où je me regarde
comme le ciel, les cyprès et les cèdres,

 

tu es quelque part dans le paysage, je ne te vois pas,
je sens ton regard, ton frissonnement descendre
de mes épaules sur mon corps, ton embrassement, ton attente,
tu cherches la couleur à même de me faire parler
qu’il ne reste pas seulement le silence,
l’air doux entre nous, le ciel,
moi, nue, toi, peintre, hors du tableau,

 

les cyprès frémissent matin et soir,
le bleu m’embrasse tendrement,
je suis toujours sur la terrasse,
je serre la lumière glissée en nous dans mes bras.

 

©Sonia Elvireanu                  

le 17 juillet 2022


       

 * * *
 

 

 Nud pe terasă

Poem inspirat de tabloul
 Nud pe terasă de Mircea Bochiș


Stau pe terasă, goală,
în veșmântul meu natural, e vară,
mă răcoresc apele cerului, azurii,
mi se revarsă pe trup lumina,
albastrul îmi acoperă goliciunea
ca nimeni să nu mă vadă, numai privirea ta,

 

sub ramura unui pin, într-un fel de visare
din care mă trezesc chiparoșii,
în vârful lor lumina așteptării,

 

alături, masa rotundă și goală,
cercul vieții mele,
piatra albastră a începutului,
altarul pe care ești gata să mă jertfești,
ochiul iubirii neînserate,

 

nu e masa tăcerii,
ci oglinda în care mă privesc
precum cerul, chiparoșii și cedrii,

 

tu, undeva în peisaj, nu te văd,
îți simt privirea, înfiorarea, coborând
de pe umeri pe trup, îmbrățișarea, așteptarea,  
cauți culoarea potrivită să mă facă să-ți vorbesc,
să nu rămână doar tăcerea, aerul blând între noi, cerul,
eu nud, tu pictor, în afara tabloului,

 


dimineața și seara foșnesc chiparoșii,
albastrul mă cuprinde tandru în brațele lui,
sunt tot pe terasă, strâng în brațe lumina din noi.

 

 Sonia Elvireanu, 17 iulie 2022
       
 
 
 

 

 

 

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