Il n’y a pas de lieu, pas de temps sans amour,
la vie coule dans tout désert,
il ne fleurit qu’une seule fois dans la vie
comme Echméa, Agava ou le lys bleu des montagnes
Nilgiri, les enveloppant d’une brume bleuâtre,
on peut ne jamais le trouver, on attend une vie
son miracle, le goût de la floraison, certaines fleurs
ne s’ouvrent qu’une fois tous les cents ans,
quand l’âme qui voyage rencontre sa paire,
les couleurs d’un monde diaphane s’ouvrent
pour t’élever tel le lys blanc des sommets de l’Himalaya,
on peut fleurir une nuit où l’on attend le lever du soleil,
le calice, le parfum, le miracle, dans une île,
au bout du monde, dans la solitude,
on attend toute la vie la fleur miracle,
le fleurissement de chaque désert.
Clémentine, Clémentine, Clémentine
Roule de ton arbre en brouette
Joue une dernière fois, toute sanguine
Clémentine, fais-moi une pirouette !
Amuse-toi car tout aura raison de toi.
Ton manteau oranger de fillette s’enfuira
Il finira en épluchure, complétement décousu
Et tu seras mangée, dévorée, tu ne seras plus !
Ton visage de pêche, tes joues agrumes
Seront par le temps ternis, assombris.
Tu auras quelques moisissures, quelques plumes.
Des plumes mortes d’un ange avili
Qui reviendra l’automne prochain.
Infiniment tu reviendras te jouer de nos lèvres,
Chatouiller nos narines de ton odeur mièvre,
Oui reviens Clémentine ! Ce sera ton destin !
Et puis tu finiras fripée de vagues vermillon
C’est la vie, vieille dame, c’est la décadence
Ô mais ce n’est pas grave ! Ris, chante, danse
Allez Clémentine avant l’hiver et la putréfaction
Car la poubelle sera ton tombeau, ton éternel ami.
Ton ami facile peut-être, mais pas ton paradis.
Tu seras jetée aux souvenirs, presque oubliée
Alors hisse ton drapeau noir maintenant ou jamais.
RESTER SOI-MÊME !
Une interview écrite parue dans la regrettée revue « Remue-Méninges » en décembre 2003.
Salvatore Gucciardo : Tu conjugues admirablement l'écriture et la peinture. Comment expliques-tu cette effervescence créatrice ?
Monique Thomassettie : La réponse se situe peut-être dans les astres... Mon thème astrologique révèle deux trigones. Ceux-ci expliquent-ils mes deux arts ? Ce qui est certain, c'est qu'un impérieux besoin d'expression m'anime, et cela depuis mon enfance. Ma peinture et mon écriture sont des formes différentes d'une même aspiration, d'une même tension, d'un même désir spirituel et gourmand (« le bon goût ») de découvrir, de recréer ou de créer un sens, une harmonie, un équilibre qui me comblent. Qui me comblent dans la mesure où ma forme (peinte ou écrite) est artistique.
S. G. : Ta démarche a une structure insolite. On est subjugué par ta vision. De quel courant artistique te réclames-tu ?
M. T. : Je ne me réclame d'aucun courant : j'aime tout ce qui est artistique ! Des écrivains, comme des peintres, très différents me parlent et me touchent, à des niveaux divers. Nous sommes multiples et ouverts. Ma vision... Je vois en moi, je lis en moi. C'est une introspection où l'acquis et l'inné se mêlent. Introspection où je me dépasse, où je rencontre l'univers et ce que l'on nomme « inconscient collectif ». En Soi.
S. G. : Quels sont les poètes et les peintres qui te sont sensibles ?
M. T. : Étant sensible, c'est-à-dire réceptive, aux génies, je pourrais en citer beaucoup. Différents artistes (peintres et poètes sont ARTistes) m'ont parlé et aidée, et continuent de le faire, à différents vécus de mon cheminement. Plutôt que des noms, je devrais présenter les œuvres qui me réconfortent et m'émeuvent. Elles me reviennent parfois dans mes écrits, non comme références ou points de départ de ma créativité, mais soit comme réponses à mes désarrois, soit comme confirmation de ma propre intuition.
S. G. : Liberté et épanouissement sont les maîtres mots de l'art contemporain. Y a-t-il une dérive dans la noblesse créative ?
M. T. : Trop d'« épanouissement » peut aboutir à un relâchement qui demanderait une forme pour le contenir. Forme. Et composition : la dispersion, les débordements, la démesure demandent aussi d'être composés. La liberté créative devient noblesse dans la rigueur, l'authenticité, l'autocritique inlassable. Si c'est un jeu exaltant, c'est aussi un travail qui fatigue.
S. G. : L'art est une fonction décorative, ou salutaire ?
M. T. : Pour Oscar Wilde, l'art est « tout à fait inutile ». Pour Yehudi Menuhin, l'art est « espoir pour l'humanité ». Pour moi, l'art est foi en la création, il est création, et amour. La décoration ? Je préfère choisir la couleur de mon salon en fonction d'un tableau, plutôt que l'inverse. Néanmoins, je confesse avoir un jour peint une grande toile (170 cm x 150 cm) dans les tons de mon intérieur : une commande passée à moi-même dont je me suis félicitée ! Le titre de ce tableau : Repos.
S. G. : Quel est le rôle de l'artiste dans notre société de consommation ?
M. T. : Rester soi-même. Dire « je » face aux modes et aux engouements.
S. G. : La femme est devenue une force créative qui s'exprime à l'égal de l'homme. Comment perçois-tu ces deux sensibilités ?
M. T. : Je répondrai par le concept d'androgyne... Je puis parler de moi au masculin comme au féminin, car la créativité n'est ni masculine ni féminine. Elle relève d'une Totalité. La différence se situerait dans la qualité de l'aspiration à cette totalité : « féminine » ou « masculine », ou ceci ou cela. Ici, l'on serait dans les genres, et plus particulièrement dans les styles. Les sujets étant secondaires : ce n'est pas le sujet qui fait l'œuvre d'art, c'est la manière de le présenter. Et la manière reflète moins le sexe de l'artiste que son caractère ou son tempérament, que sa personnalité profonde, que la sublimation sans laquelle l'artiste ne serait pas artiste.
S. G. : La société a perdu le sens des valeurs humaines et spirituelles, elle cherche une nouvelle raison de vivre, quelle est la raison de sa crise ?
M. T. : Est-elle vraiment en crise ? Ou en mutation ?
S. G. : Ton écriture et ta peinture sont-elles une même expression, un complément, ou deux langages différents ?
M. T. : Exprimant le même univers, ma peinture et mon écriture inévitablement se rejoignent. Elles sont donc une même expression. S'il m'est arrivé et s'il m'arrive encore parfois d'écrire à partir d'un de mes tableaux, ce n'est pas pour le « compléter », c'est pour formuler ce que je vivais en le peignant. Je me laisse aller à ces confidences lorsqu'elles ont une place précise dans le cours de mes écrits qui me les rappellent soudain. Oui, ma peinture et mon écriture sont une : c'est moi ! Je suis peintre dans mon écriture. Je suis écrivain dans ma peinture.
S. G. : Dans une société en pleine mutation, quel est le devenir de l'art ?
M. T. : Les âges d'or et les décadences ont toujours existé. Allons-nous vers un âge d'or ou vers une décadence ? La Nature résoudra-t-elle ce problème Culturel ? Dans tous les cas, l'âme de l'art, ce qui l'anime, demeurera.
S. G. : Te sens-tu plus proche d'un Fernand Khnopff ou d'une Leonor Fini ? De Marcel Proust ou de William Blake ? De Valentine Hugo ou de Marguerite Yourcenar ? De Rabindranath Tagore ou d'Octavio Paz ?
M. T. : Marcel Proust ! Sa lecture me fut révélation ! Je le découvris à 23, 24 ans, et le relus plus tard. Il reste mon maître en écriture, et mon maître à sentir. De William Blake, j'ai lu une dizaine de poèmes. Je me rappelle leur riche tréfonds. Et la reproduction d'un dessin, vue il y a très longtemps : Dieu et Diable y étaient les deux aspects d'un même être. La seule image de cette dualité valait pour moi des volumes de philosophie. (Il est beaucoup de dualités). En ce sens, Blake m'est resté, en partie, un maître à penser.
J'admire le métier, la révolte et l'atmosphère de Leonor Fini. Je vibre à la touche picturale, ineffable et noyée de Fernand Khnopff. Je me souviens d'un intérieur, une cheminée, exposé à Bruxelles face à une autre cheminée de James Ensor. Je les aimais toutes les deux. J'avoue, non sans honte, mes lacunes : je ne connais pas Valentine Hugo et je n'ai pas lu Octavio Paz. De Tagore, j'ai lu, voici plus de vingt ans, deux pièces de théâtre. Et de M. Yourcenar, quelques poèmes, des réponses à une interview et les merveilleuses « Nouvelles orientales ».
S. G. : Es-tu Thérèse D'Avila ou Simone de Beauvoir ?
M. T. : Ni l'une ni l'autre. Ou les deux à la fois ! (L'une n'empêche pas l'autre). C'est-à-dire femme mystique et femme devant se situer à côté de son Sartre de compagnon. Dualité !
S. G. : Si Monique Thomassettie devait choisir la plume ou le pinceau, quel serait son choix ?
M. T. : Depuis des années, mon énergie créatrice passe dans ma seule écriture, quelques dessins mis à part qui sont d'ailleurs, comme le disait déjà Cocteau, des écrits. En 1994, je chantais :
La matière m'habite
Plume et pinceau croisent leur fer
pour imposer la forme
à mes dociles doigts
La plume m'a ravie
En son intarissable vol
elle m'emporte
SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS - REGLEMENT du CONCOURS INTERNATIONAL
de POÉSIE JEUNESSE FRANCOPHONE 2023-2024
Parrainé par le Ministère de la Culture
Ouvert du 20 juin 2023 au 15 mars 2024
Article 1 : Sont appelés à participer à ce concours gratuit, les jeunes poètes francophones, par candidatures individuelles ou collectives de la classe de CM2
jusqu’à 20 ans révolus à la date de clôture du concours, scolarisés ou non.
Article 2 : Seront acceptés de 1 à 3 textes rédigés en langue française, chaque texte étant limité à 30 lignes. Il est vivement rappelé de respecter les règles de grammaire, de conjugaison et d’orthographe sous peine de rejet de la candidature. Les textes envoyés par les enseignants devront être réunis en un seul fichier.
Article 3 : Les modes d’écriture poétique - classique, néoclassique, libre ou libérée, prose poétique – sont acceptés, thème libre.
Les traductions sont exclues.
Article 4 : Les lauréat(e)s des années précédentes ne pourront concourir l’année suivant l’obtention de leur prix.
Article 5 : Les poèmes sont à adresser exclusivement en pièce jointe au format WORD (Times New Roman, taille 12 ou 14) à Nicole Portay, Responsable du concours jeunesse : spfconcours.jeunes@gmail.com avec copie au Président de la S.P.F. : spf.jeancharlesdorge@gmail.com
Article 6 : En tête de chaque poème seront notés :
- les nom et prénom de l’auteur(e), sa nationalité,
- sa date de naissance, son niveau scolaire
- et l’adresse complète de son établissement
- son adresse postale complète (pays y compris),
- son numéro de téléphone,
- une adresse-mèl de contact.
Article 7 : Chaque participant est tenu au respect des dispositions légales et réglementaires en vigueur. Par conséquent, il doit s’assurer que la conservation et la diffusion de sa contribution ne constituent pas, notamment :
- Une atteinte aux droits de propriété intellectuelle d’un tiers (reproduction/représentation d’un élément soumis à des droits de propriété intellectuelle, une marque, un modèle déposé, etc. sans autorisation préalable expresse du titulaire des droits) ;
- Une atteinte aux droits des personnes (atteinte à la dignité humaine, atteinte aux droits de la personnalité : droit à l’image, droit au nom, droit au respect de la vie privée, diffamation, insultes, injures, etc.) ;
- Une atteinte à l'ordre public et aux bonnes mœurs (apologie de crimes contre l'humanité, incitation à la haine raciale, pornographie, incitation à la violence, etc.).
Article 8 : Le jury se réserve le droit de la dénomination des prix attribués. Ses décisions sont sans appel.
Article 9 : Le palmarès sera adressé par courriel à tous les participants fin mai 2024. et sera affiché sur le blog de la Société des Poètes Français www.societedespoetesfrancais.net
Les lauréats recevront un diplôme virtuel.
Article 10 : La SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS, seule destinataire des candidatures, se réserve le droit de publier les poèmes reçus avec le nom de l’auteur(e), primés ou non, sur tout support existant. (Anthologie jeunesse, revue et blog de la SOCIÉTÉ DES POÈTES FRANÇAIS, presse, Facebook, etc.).
Article 11 : Chaque lauréat(e) aura le droit de se prévaloir de son prix, soit dans sa biobibliographie, soit par un avis apposé sur l’ouvrage primé, en indiquant :
« Lauréat(e) du Concours International Poésie Jeunesse 2023-2024 décerné par la
Société des Poètes Français ».
Article 12 : La seule participation implique l’acceptation sans réserve du présent règlement.
N’est-il pas bon de rêver
c’est la drogue la plus douce
on embarque sans secousse
on est de suite arrivé
il ne faut pas s’en priver
le bonheur nous éclabousse
quand la brise qui nous pousse
nous incite à dériver
tant pis si l’on n’en rapporte
qu’une moisson déjà morte
quand on repasse l’étang
il nous reste des images
et repartir sans dommages
est possible dans l’instant
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...