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16 février 2022 3 16 /02 /février /2022 08:13

 

PLANÈTE SOLAIRE L’INSTANT S’ÉGOUTTE, JEANNE CHAMPEL GRENIER, ILLUSTRATIONS DE L’AUTEUR, ÉD. FRANCE LIBRIS, 107 P., ORTHEZ, 2021


“Moi j’aime tant tout ce que j’aime! Si tu savais comme j’embellis tout ce que j’aime ! Et quel plaisir je me donne en aimant ! Si tu pouvais comprendre de quelle force et de quelle défaillance m’emplit ce que j’aime…C’est cela que je nomme le frôlement du bonheur ». Extrait des Vrilles de la vigne de Colette.

C’est à ces phrases de Colette que j’ai pensé en refermant Planète solaire, L’instant s’égoutte de Jeanne Champel Grenier.

J’y ai lu la même énergie du vivre :
«  Alors je décidai de saisir, partout sur ma route, le verre à demi plein et de le brandir afin qu’il se remplisse de cette lumière, de ce cru céleste qui éclaire loin et longtemps ».

Le même talent et la même avidité du vivre aussi qui consiste à appréhender le monde dans ses moindres joies et ses plus petits mystères pour les faire immédiatement siens :
« Messages subliminaux à la fois mystérieux et familiers » dont la poétesse ne doute pas un instant qu’ils lui soient « personnellement adressés ».

Dès lors tout devient le lieu d’une communion avec la nature pour qui désire être :
« Un miroir vivant qui se laisse traverser
Absorber par la Beauté palpitante de l’Univers. ».

L’arbre d’abord, cet être majuscule entre branches et bronches que Jeanne inscrit à la cime de son arbre généalogique,

Les fleurs dont elle possède une connaissance parfaite et dont on lira deçà delà les noms savants comme Le Rosa Rugosa ( le rosier pourpre de ma mère) et avec lesquelles elle joue d’une langue savoureuse : Des Vies…Des Violes…Des Violettes. (Elle évoque d’ailleurs Colette dans ce texte.)

Et tant d’évocations de l’enfance... Ah ces longues briques (lombrics) qui me renvoient une fois encore à l’escargot presbytère de Colette !

Et puis cette voix tutélaire, toujours féminine, qui rappelle à l’ordre l’enfant trop libre avec beaucoup de dérision et d’amour :

-« Alors ? Tu es encore allée traîner tes guêtres chez les De Montreynaud ? Méfie-toi, un jour le garde te prendra pour un renard et te fera empailler ! »

Sous ses pépites de bonheur pourtant se glisse en filigrane une véritable réflexion sur la vie, sur le motif de l’instant qu’il faut saisir. Ce questionnement existentiel passe souvent par le biais de la peinture. Car faut-il le rappeler chacun de ces textes est illustré d’une aquarelle originale de la peintre poétesse.
Et même si la mort plane aussi ( Je pense en particulier aux deux très beaux textes dédiés à Miloud Keddar, peintre, poète et ami de Jeanne Champel Grenier, parti « célébrer le silence le 20 janvier 2021 » il n’en reste pas moins que ce recueil est un Feu de joie.

La poétesse conclut :

«  je convoquerai mes amis les plus chers, ceux qui sont tout en bas, ceux qui sont tout en haut, pas un ne manquera à la ronde d’hiver, et on se tiendra chaud, chacun avec ses mots d’amour et d’amitié »
« Ah, qu’elle sera courte l’Eternité, courte et renouvelable à satiété ».

Permettez, Madame, que je m’y glisse aussi un instant !

Barbara Auzou.

 

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commentaires

A
Merci de tout cœur<br /> Salutations affectueuses à vous Jean!
Répondre
A
Un très beau recueil qui célèbre la vie!<br /> Merci à vous Jean!
Répondre
J
Surtout merci à vous pour m'avoir confié votre recension à la publication chère Barbara !!

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