7 juin 2018
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Dans cette futaie dense et féerique un jour, nous jurons
De nous enliser, de nous aventurer sans peur,
Drôlement bien et heureux dans un bocage ombrageux.
Nous nous enfonçons sans le savoir dans la royauté
Même du Don Juan accompli, le maquis de Loko Atiso,
Le dieu immigré de l’Afrique que nous déifions.
Les créatures du Grand Maître, les humains, les animaux
Et la nature elle-même de concert avec l’amour et la joie
Créent une harmonie sereine, une eurythmie mélodieuse
De cliquetis, de fresques, de nuances libres et sibyllines,
Aux alentours, ils modèlent une couche pour nous,
Sans effroi nous planons, nous vacillons avec les lucioles
Et les criquets sauteurs de cette nuit magnétique.
Heureux et sans pudeur, nous savourons le bienfait
De ce sol séculaire des divinités patriarches des ancêtres.
Pieuse et sage, je glane des feuilles odorantes ‘tibonm’
Offrande au Lwa hypnotiseur rien que pour te suffire.
Les condors des Andes fredonnent un timbre rythmé
Dans une chute céleste escortée d’une euphonie tendre
De notes majeures, de paix, de piété pour revigorer
Amplement un amour érotique, juste pour toi et moi.
La terre aborigène, sillonnée, façonnée à la belle étoile,
Est bien là où tout se crée, là où rien ne succombe,
Là où tout est printemps et où tout est poliment permis
Par les dieux sensuels qui s’accaparent de nos êtres,
Et nous savons que le jardin divin des maîtres du terroir,
Est bien le domicile du Maître qui nous commande.
Nous sommes envoutés, tout au long de notre parcours.
Des ramures d’un arbre titanesque, je me fais une couronne,
Solennellement je disperse sans façon le reste en étrennes
Pour l’empire de Loko, le dieu de l’amour et de la nature.
©Nancy Turnier-Férère
(2017)
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