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Une pomme encore verte
Ce n’est pas plus tragique destin
© Bernard Delpech
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photo Hélène Bourgès
A l'aube, des bruits feutrés brassés par le vent.
d'angélus, de chant du coq et de bêlements.
Et dans le soleil naissant dansent des papillons.
Ils sont des âmes errantes
revenues vers un monde oublié
pour s'envoler très vite, tout regret dissipé.
Tout petits et discrets,
les papillons blancs sont des âmes d'enfants.
Les papillons bruns, rescapés de la nuit,
sont des âmes lourdes de la douleur d'exister.
Les papillons bariolés sont des âmes de peintres
ou de clowns, je ne sais.
Il est un papillon bleu fatigué de voler,
arrivé de si loin, âme de Prusse ou d’outremer.
Parfois vient voleter une âme lumineuse
d'ange ou de nouveau-né.
Elle ne s'offre qu'aux regards purs,
et disparaît très vite, envoûtée par l'azur.
A ton épaule, un papillon est resté,
Âme éprise de toi à jamais.
© Bernard Delpech
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J’ai vu un cheval rouge courir sur la lune
pleine de lumière, ronde comme un melon.
C’est un vieux cheval à la crinière triste,
maigre, le dos voûté,
les côtes saillantes d’avoir trop porté.
Pourquoi est-il rouge ?
De honte, pardi !
D’avoir osé s’enfuir, quitter son maître,
qui souvent le battait mais qu’il aimait,
par habitude ou lâcheté.
Il saute bien haut pour un cheval fourbu !
Non ! la lune en avait assez
de le voir souffrir, de l’entendre gémir.
Alors, une nuit, elle est descendue
et sur son dos l’a enlevé.
J’ai vu un cheval rouge danser sur la lune.
Quand elle est éteinte
il vient dans le noir partager mes rêves
et sur son dos m’emporte au chemin de l’espoir.
© Bernard Delpech
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Photo Hélène Bourgès©
Ultime arrêt avant la nuit
Plonger au plus profond
Dans le récif de nos vies.
Que d’épaves échouées
Que de caps oubliés
D’espoirs abandonnés
Aux lames qui cassaient
Et repartaient au large
Chargées de nos regrets
Dans des vapeurs de larmes
Et soudain ta lumière,
Au loin, dans les nuées
Tu reviens me chercher
Me prendre par la main
Plus de peur dans nos yeux
Les chagrins oubliés
Le jour va se lever
Pour nous sauver enfin
© Bernard Delpech
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Photo Hélène Bourgès©
Photo Hélène Bourgès©
A la semelle des vieux souliers,
Tant de départs à l’aube,
Un rai de soleil perce la brume,
Chaque pas est abandon.
Fine poudre des sentes du causse,
Rebond des cailloux, rapiettes effarouchées,
La boue du ruisseau, caché dans les herbes,
L’eau qui s’insinue, morsure glacée.
De trop de route, le lacet cassé,
La ficelle bleue de la botte de foin,
Les pieds las, la fatigue joyeuse,
La cendre du feu au soir finissant.
Marcher sur les chemins de pluie,
Ou happé par la dune au désert,
Oublieux du monde, couper à travers,
Sans laisser de trace, serrer mon chemin.
© Bernard Delpech
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