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13 septembre 2022 2 13 /09 /septembre /2022 06:49

 


Un oiseau s’est posé sur un fil barbelé.
Un oiseau alouette
Ou bien une fauvette
Une bergeronnette ?
Un oiseau funambule sur un filin d’acier.

Boule de plumes minuscule, perché en équilibre sur une pointe acérée
Il frappe à coups de bec les mailles du filet
Tendu par la faucheuse pour répandre l’enfer
Sur les yeux, dans les cœurs, le cortège des mères.

Un oiseau s’est posé sur un fil barbelé.
L’oiseau piaille à tue-tête le matin renouveau
Les larmes asséchées du printemps, de l’été
Reddition des corbeaux.

Un oiseau s’est posé sur un fil barbelé.
Il lance - Plus jamais ça ! à qui voudrait l’entendre
Mais qui ne l’entend pas
Qui ferme les persiennes sur les visages tendres
Des enfants oublieux accrochés à leurs pas.

Un oiseau s’est posé sur un fil barbelé.
En une ode à la vie, violée par les barbares
Son chant ferme les plaies
Stridule l’Hymne à la Joie.

Pénitences avares
Retenues à l’instant des rêves de tendresse
Les âmes se déploient
Les mémoires se noient dans le Livre Néant : Il était une fois
La sagesse abandonne la raison à l’ivresse
Des feux, bénédiction, éphémère liesse
Procès avant-coureurs des guerres aux indigents : Une dernière fois ?

L’oiseau s’est envolé dans le ciel barbelé.
Accablé, il s’efface lors s’agitent les poings
Et son chant à l’aveugle piaille : Plus jamais ça !

 
©Serge Lascar
 Nouveaux Cahiers de Poésie

 
 
 

 

 

 

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12 septembre 2022 1 12 /09 /septembre /2022 06:36
Lac de la Triouzoune - côté Neuvic


Traductions de Béatrice Gaudy

 

 

En maillot de bain sous les étoiles
nous marchions dans la campagne limousine
entre brebis endormies et vers luisants
Il était minuit à l’horloge de la chaleur
et la Vieille se reposait de sa danse *

*Allusion à la très ancienne expression occitane « Lo Vièio danso » (La Vieille danse) qui signifie que l’air est tellement chaud qu’il donne l’impression que la nature (la vieille) tremble (danse).

 

* * *


Souvent de la Annada 70


En malhot de ban
sous la etiala
nous permenavan din lo campagno lemousino
entre feda endurmida e luseta
Erio miejonuè à lou reloge de lo chalour
e lo Vièio se repausavo de so danso *

*Alusi à lo très anciano espressi oucitano « Lo Vièto danso » que sinifio que l’aire è tant chaud que douno l’impressi que lo naturo (lo vièio) tremoulo (danso)

©Béatrice GAUDY                            
 
 
 

 

 

 

 

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11 septembre 2022 7 11 /09 /septembre /2022 06:29



 
Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022
 
 

 

Mon Papi est parti, comme ça, dans la nuit
Mon Papi est parti et je suis en colère
Mon cœur n’est que misère
Je suis anéanti.

Mon Papi est parti et moi j’erre,
Dans le grenier, près du vieux puits,
Dans la forêt, dans nos prairies,
Dans le jardin, dont il était si fier.

Tout semble évanoui, disparu avec lui,
Je ne suis plus petit…

Mon Papi est parti et sa voix avec lui,
Et ses coups de colère,
Son unique univers
Et ses fous rires aussi.

Mais soudain je souris et me dis,
Que tout n’est pas fini
Car je garde de lui
Son foutu caractère !

©Nathan BLANC

– 4ème – 71270 PIERRE- de – BRESSE
1er PRIX COLLEGES 5ème à la 3ème

     
 
 

 

 

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10 septembre 2022 6 10 /09 /septembre /2022 06:27


 


Il n'est jamais trop tard de sortir de l'ombre .

Peu importe les obstacles , les tempêtes profondes ou sombres

Se dressant sur notre chemin en grand nombre ,

Peu importe les fois où on désirera se retirer dans la pénombre ,

Peu importe les fois où nous aurons l'impression que notre cœur n'est que décombres ,

Peu importe les fois où nous sentirons comme si nos émotions , nos pensées ne sont qu'encombres ,

Peu importe les fois où nous verrons les raisons de perdre espoir en surnombre , 

Peu importe les fois où la sortie nous sera invisible ,

Peu importe ... Peu importe ... Peu importe ...

Même lorsque nos propres mots ne nous seront plus lisibles

Trouvons la force d'avancer , de détruire ces barrières d'un geste indélébile.

Ces peurs qui nous dévorent contre-pour notre gré ...

Quelle est la question ? Pouvons nous contrôler ces peurs et faire en sorte qu'elles nous soient utiles ?

Ou les laisser gagner , petit à petit , sans rien essayer ?
 

© Mounia CHELOUAH                  
 
 
 

 

 

 

 

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9 septembre 2022 5 09 /09 /septembre /2022 06:34
Sculpture d’Etienne Fatras©


 

 

Tu es seule ATROPOS
Tes deux sœurs ne sont pas avec toi ?
Habituellement les MOIRES sont trois,
Du moins il en est ainsi,
Dans la mythologie,
Tu vois je t’ai reconnu ATROPOS.
Cela fait longtemps que je t'attends,
Tu soignes toujours autant ton apparence ?
Je suis sensible à ta révérence,
J'apprécie ton sourire apaisant,
Mais derrière ton dos,
Tu caches ton ciseau.
J’ai souvent pensé à toi en toute quiétude,
Que cela soit dans mon univers poétique,
Ou dans mes moments critiques,
Ton évocation est devenue une habitude,
Tant pour t'apprivoiser
Que de me rassurer.

Pour autant que je me souvienne,
J’avais l'esprit serein avant l'arrivée d'Étienne.


©Etienne Fatras  
 
 
 
 

 

 

 

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8 septembre 2022 4 08 /09 /septembre /2022 06:35
Photo reçue de l’auteur

 

J’ai vu un cheval rouge courir sur la lune
pleine de lumière, ronde comme un melon.
C’est un vieux cheval à la crinière triste,
maigre, le dos voûté,
les côtes saillantes d’avoir trop porté.
Pourquoi est-il rouge ?
De honte, pardi !
D’avoir osé s’enfuir, quitter son maître,
qui souvent le battait mais qu’il aimait,
par habitude ou lâcheté.


Il saute bien haut pour un cheval fourbu !
Non ! la lune en avait assez
de le voir souffrir, de l’entendre gémir.
Alors, une nuit, elle est descendue
et sur son dos l’a enlevé.
J’ai vu un cheval rouge danser sur la lune.
Quand elle est éteinte
il vient dans le noir partager mes rêves
et sur son dos m’emporte au chemin de l’espoir.

 

©  Bernard Delpech
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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7 septembre 2022 3 07 /09 /septembre /2022 06:52

 


Tu perçois un espace aux contours mouvants
Il perce de son évanescence les convictions de ton corps
Il en perd confusément sa sublime unicité
 
***
 
Tu fixes ton regard au hasard des lieux
Cherchant à interrompre les échanges impétueux
Et à court-circuiter ces intrusions et fuites qui t’accomplissent malgré toi
 
***
Marcher, avancer, hésiter, trébucher
Revenir sur ses pas, vers ce qui fut
Marcher dans l’inquiétude de la solitude
 
***


TARMAC 18, rue Edmond About 54000


©Gérard Leyzieux      
 
 
 

 

 

 

 

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6 septembre 2022 2 06 /09 /septembre /2022 06:48


 


Traduction en suédois: Stânișoara Stâncel Mărginean

 

 

 

Doigts de lumière

Je regarde le ciel qui me sourit,
ne laisse pas les ombres
glisser dans mes poumons,

je les enroule autour des doigts,
je tends les mains vers le soleil
et les déplie doucement dans le ciel,

les ombres se dissipent,
s'élèvent dans l’air comme la fumée
d'une vieille lampe qui fume,

mes doigts deviennent transparents,
le soleil nettoie mes nuages et se coule
dans tous les coins habités d’ombres autrefois,

imbibés de bleu et de soleil,
ils écrivent en couleurs, ma respiration
s’allège sous les doigts de lumière.


Fingrar av ljus

Jag tittar på himlen som ler mot mig,
jag låter inte skuggorna glida in i mina lungor,

jag vrider dem på fingrar, jag tar dem ut i solen,
jag öppnar sakta handflata mot himlen,

skuggorna lossnar som röken från en gammal lampa
 som släpper rök och höjer sig ut i lyften,

solen rensar mig från molnen,
den smälter sig in i alla hörn där någon gång stod skuggor,

fulla av blå, av sol, fingrarna skriver i färg,
andningen blir lätt under ljusets fingrar.


Degete de lumină
 (en roumain)

Mă uit la cerul care-mi zâmbește,
nu las umbrele să alunece în plămâni,

le răsucesc pe degete, le scot la soare,
desfac încet palma spre cer,

umbrele se dezlipesc ca fumul dintr-o lampă
veche ce fumegă și se ridică în aer,

soarele mă curăță de nori,
curge în toate cotloanele unde au stat cândva umbre,

îmbibate de albastru, de soare, degetele scriu în culori,
respirația devine ușoară sub degetele de lumină.

 

©Sonia Elvireanu              
 
 

 

 

 

 

 

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5 septembre 2022 1 05 /09 /septembre /2022 06:50


 

 

Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022

 

 

Le vent de l’hiver résonne comme un monstre affamé
Les enfants lancent des boules de neige
Les personnes âgées regardent la télé

Mais je regarde par la fenêtre avec mon frère
En attendant…
En souhaitant de voir mon père

Une dernière fois
Avant l’accident de 2018
Où il fut tué dans les bois

Je ne suis plus contente de faire la fête
De jouer dans la blancheur de la neige
Non, je reste à la fenêtre

Sans aller dehors ni faire de la luge
Sans décorer le sapin de Noël
Sans que rien ne bouge

Je reste à la fenêtre
En regardant les flocons de dentelle
Je vais tuer la bête

Qui a tué mon père
Le jour où il est allé dans les bois dans la neige profonde
Le seul qui a survécu était mon frère

Pas moi…
L'hiver par la fenêtre

Naomi KERRIGAN

– 6ème - Woburn MA USA
PRIX DE LA FRANCOPHONIE 2022

 
 
 

 

 

 

 

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4 septembre 2022 7 04 /09 /septembre /2022 06:51


 


 
                                                                                
À Pascal FEYAERTS

Il faut en avoir du flair
pour la sentir venir,
presque toujours complètement dénudée, avec son apparence à première vue anodine
et pourtant si éloquente,
avec un érotisme au début avant tout visuel, ensuite exclusivement oratoire.
Elle incarne l’amour,
l’amour de son prochain
autant que de l’art,
elle est la mystérieuse combinaison
de perfection et d’esquisse inachevée, ouvrant la salle des coffres
à l’intérieur desquels sont entreposées
et protégées en permanence toute les pensées qui me font savoir tout bas
ce que je dois répéter tout haut.
 
 ©Michel Duprez                                      
 
 
 

 
 
 
 
 
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