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18 avril 2021 7 18 /04 /avril /2021 06:43


 


Elle arriva tôt sur le rivage. Elle était seule. Elle put alors, en toute  quiétude, savourer le silence de la mer.

Et puis elle s'installa, s'allongea sur une épaisse serviette éponge, mit ses lunettes de soleil et prit son livre en espérant qu'un univers fabuleux l'attendait entre les pages.

Tout de suite, elle fut happée voracement par l'histoire, une histoire prenante, captivante avec suspense et rebondissements à n'en plus finir. Elle oublia tout, elle n'était plus sur la plage mais dans le livre. 

Elle ne sentit pas la vaguelette lui chatouiller les pieds.  Elle se " réveilla " quand l'eau baigna ses genoux.

La marée ! Elle l'avait oubliée. D'un bond, elle se leva et se mit à courir. Rapidement, elle accéléra la cadence, elle courait comme une dératée. Peut-être avait-t-elle une chance ? Elle courait, courait si vite qu'elle paraissait voler. Peut-être avait-elle une chance  ? Les dunes semblaient toutes proches. Mais la mer galopait comme un cheval en furie.

Que raconta la vague ? Elle ne dit rien, la vague.

Elle se contenta d’engloutir...


©Michèle Freud                  
 
 
 

 


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16 mars 2021 2 16 /03 /mars /2021 07:26


 


Cela faisait des jours et des jours que le vent roulait sa curiosité au-dessus d'un sol aride et desséché sans la moindre touffe d'herbe à tripoter. Des cailloux, rien que des cailloux, coupants et tranchants comme des lames. Finis les tourbillons joyeux, les imposantes cabrioles où il tentait d'escalader le ciel. Il devait se contenter de faibles soubresauts, quasi inconsistants.

 

Il n'était plus qu'un vent engoncé dans sa fatigue, cloué dans sa torpeur, entortillé dans une déprimante solitude. Il en avait marre de ce soleil arrogant, brûlant et suffocant. Un soleil qu'il aimerait bousiller, anéantir ou faire disparaître.

 

Si seulement il trouvait un arbre, touffu, verdoyant où il pourrait, dans cette obscure fraîcheur, se mettre à l'abri de cette chaleur torride.
Mais pas le plus petit buisson à l’horizon.

 

Pourtant il ne perdit pas l'espoir. Il flottait autour de lui, beau et frais comme une fleur de seringa et le maintenait en vie.

 

C'est alors que la nuit eut pitié de ce souffle d'air courageux, elle accourut, douce et câline, l'enveloppa dans ses voiles et le berça comme un enfant...

 

©Michèle Freud            
 
   

 

 

 

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7 février 2021 7 07 /02 /février /2021 07:44
Photo JDornac©


 

 

Je suis gourmande comme une chatte et alors ? Ce n'est ni un pêché, si mignon soit-il, ni un vilain défaut mais une qualité à entretenir car être gourmand c'est aimer la vie, c'est respirer le parfum du bonheur.
Moi, je suis gourmande d'air pur, imprégné du moelleux d'un nuage, de la tiédeur d'un rayon de soleil, des senteurs de résine de pin.
Chaque matin, au réveil, j'ouvre la fenêtre et je bois, je sirote un bon bol d'air non confiné, non pollué. Je sens que mes poumons déplient leurs délicates fleurs roses, qu'ils se gonflent généreusement. Je respire la forêt, l'humus, la terre et chaque respiration m'est une gourmandise, une évasion.
Et je me mets à flâner sur le chemin des rêves, un chemin gourmand de noisettes et de fraises sauvages.

©Michèle Freud          
 
 

 


 
 

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30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 07:30
Photo JDornac©


 


Si vous êtes dure de la feuille, adoucissez-la et vous entendrez le frémissement d'un papillon dans une haie de chèvre-feuilles.

Mais point n'est besoin d'avoir l'oreille fine pour admirer la petite feuille rouge palpitante de vie, accrochée à un rameau de chêne,
une petite feuille rouge toute en nuances de jaune, d'orange et de vermillon. Un amour de feuille, une beauté qui met du rose aux joues et donne de la fraîcheur à l’horizon.

J'aime lui tenir compagnie, pourtant je sais qu'elle n'est pas seule.
Elle a les caresses du soleil, les câlins du vent et les bavardages des oiseaux.

Avant que tu ne te dessèches, petite feuille, je te glisserai entre les pages d'un livre. Tu ne me quitteras plus. J'en rutile déjà de plaisir.

Comment ne pas éprouver l'intense besoin de retenir cette plénitude et d'en pénétrer l'essence passagère ?

J'ai le désir fou de prendre la vie dans mes bras et de l'embrasser sur ses joues d'arbres et de fleurs. Malgré tout  la vie est bonne à vivre. Savourons-la jusqu'à la dernière miette...

©Michèle Freud          

 

 

 

 

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28 novembre 2020 6 28 /11 /novembre /2020 07:16


 

Il avait l'allure nonchalante, dégingandée et longiligne. En vérité, il semblait sorti d'un roman de Dickens. Mais il s'en moquait, il se souciait peu du regard des autres. Il voulait vivre à sa façon, sans se presser, la vitesse n'était pas son truc, ni le bruit. Un silence accueillant lui servait de refuge : là, il inventait une réalité différente et la substituait à une situation trop difficile à supporter. En somme, il échafaudait une stratégie de survie.

Dure dure est la vie, mais heureusement, elle a aussi des douceurs de mangue.

Alors en route, les bruyères sont en fleurs.

©Michèle Freud
 
 
 
 
 

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23 octobre 2020 5 23 /10 /octobre /2020 06:37
Photo : fotomelia.com
 
 
Sur un fil un
funambule danse
et puis s'arrête
brusquement.
Pourquoi? Il écoute
un oiseau qui chante
bizarrement,
traçant dans l'air
des messages vivants.
Écoutez braves gens
ces notes inconnues,
mélange de violon,
de harpe et de guitare.
Beauté de l'harmonie,
étrangeté des sons.
Réelle est la surprise,
grand est l'enchantement.
Ébranle le monde,
Petit oiseau de lune
et conduis-le vers la bonté.
 
©Michèle Freud
 
 
 
 
 
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23 septembre 2020 3 23 /09 /septembre /2020 06:30
Photo J.Dornac©

 
Un vent farfadet s'amusait à éparpiller les bulles d'écume flottant sur un ruisseau qui roulait joyeusement ses clapotis. Une fraîcheur goûteuse comme une feuille de basilic ruisselait sur les herbes, les boutons d'or, les ficaires et les myosotis.
 
Sur une branche, un oiselet apprenait ses gammes : le nid tintait comme un grelot. Partout dans la nature la joie scintillait en notes bleues :
une invite à déguster le coulis de la journée, un coulis de lumière et de citronnelle, un coulis de mots plus pimpants qu'un pré de renouées bistortes, un coulis de fleurs cueillies à l'aurore...
 
©Michèle Freud
 
 
 
 
 
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1 septembre 2020 2 01 /09 /septembre /2020 06:47
www.le-courrier.ch


 

 

 

 


Depuis trois jours, il pleuvait. Marie eut envie de jeter sur du papier, toutes les idées qui lui venaient. Mais quand elle se relut, ce fut la catastrophe : toute cette marmaille de mots n'était que pure racaille. Ainsi son imagination ne lui avait offert qu'une soupe infâme et insipide. Un vrai désastre !


Or son imagination semblait, jusqu'à présent, un bel arbre au feuillage luisant. Maintenant elle n'était plus qu'un arbuste rabougri et desséché qui demandait un bon arrosage.


Marie était déboussolée. Elle décida de partir respirer un bon coup en pleine nature. Elle emprunta un sentier qui batifolait entre des haies d'aubépine, traversait des futaies de myrtes et parvint à une hêtraie mystérieuse et l'enthousiasme bourgeonna dans ses veines. Elle regardait, regardait, subjuguée et soudain la magie fut dans la forêt. Tout prenait les couleurs d'un livre d'images.


Marie se perdait dans un paysage féérique où des arbres en dentelle sortaient des fenêtres et des toits d'un château baroque.


Un vent léger se fit conteur. Sous la frondaison, il se mit à pleuvoir des poèmes et des histoires. Marie se gavait de mots patauds ou endimanchés, de mots avec des petites coutures de tendresse, de mots d'herbe, de trèfles et de sainfoin. Elle pénétra dans leur peau comme on pénètre dans la lumière rose d'un chant. Elle rentrait dans une espérance, un désir, un appel, un départ. Désormais elle se sentait prête pour de nouvelles semailles. Et puis elle avait un rêve : construire une cathédrale de mots. 


Et ce rêve, elle le porta dans ses bras jusqu'à sa maison, comme une cargaison de lumière...
 

©Michèle Freud

 

 

 

 

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4 août 2020 2 04 /08 /août /2020 06:22


 

 


Enfin, ils ont réussi, quelle joie ! 


Cette joie, je ne la gère pas, je la vis, je la crie, je la hurle, je la danse, je la chante, je la mime, je la raconte : joie-graminées qui secoue ses graines sous la brise, joie mutine qui butine sur le thym, joie-nuage au ventre mauve, joie-soleil levant, joie-girandole qui palpite sur une branche de cèdre, joie-étincelle aussi vive qu'un furet, joie bleue, plus bleue que bleue.


Joie, ma petite fille chérie, aux cheveux ébouriffés, aux yeux de boutons d'or, tu es encore plus belle, plus bouleversante quand tu es partagée, quand tu es offerte comme une brassée de mimosa.


Joies d'ici, joies d'ailleurs, je t'aime...


Il n'y aura pas péril en ma demeure tant que tu y construiras ton nid.

 

©Michèle Freud

 

 

 

 

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6 juillet 2020 1 06 /07 /juillet /2020 06:29
pinterest.fr, Gota, la dernière goutte de lumière


 

 

 


Les ronces s'écartèrent sur son passage, les arbres le saluèrent de toutes leurs feuilles, les branches basses le caressèrent doucement, les oiseaux se mirent à raconter leurs nids, les insectes à s'agiter, un vent léger l'enroula de toute sa tendresse.


Sur le pelucheux de la mousse, courut un rire de soie. La lumière frémissait et clignotait en guise de bienvenue. Le ciel se déchira, se fit myosotis. C'était comme une fleur offerte...


La forêt parlait, exprimait sa joie de le revoir. L'homme rentrait au bercail après trente ans d'absence. Il n'était pas seul. Il avait même cru voir un cheval blanc qui hennissait comme pour l'appeler. Il se sentait aussi léger qu'un frisson de flûte.


Dans l'air, frétilla une lueur d'espoir.
Oui chaque jour contient une goutte de lumière...

 

©Michèle Freud

 

 

 

 

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