Que serait
La noirceur des nuits
Sans la tendre beauté
De l’éclosion de l’aube.
Que seraient
La pluie et les temps chagrins
Sans le soleil,
Rayonnant,
Après.
Que seraient
La fleur sans le regard
Et ton coeur et le mien
Sans amour partagé ?
Le pointe des mots perfides,
Lame acérée, a entamé la plénitude
Au diapason
Des sentiments conjugués,
Le coutelas de l’amour passion bafoué
A finement ciselé le cou de la Belle.
Radicalement.
Sous verre
Photo aimée
Le poète
Rimailleur
Faiseur de vers
Trône
Dans le cadre
Portant beau
Au temps
Des mûres années
Aujourd’hui
Parti à jamais
Souvenir
Il rime ailleurs
Six pieds
Sous terre
Avec les vers
C'est curieux,
C'est curieux de se souvenir,
Fulgurance de l'imagination,
De la mémoire, du vécu impalpable
C'est curieux, l'on ne sait pourquoi,
Sûrement cela a un sens,
C'est curieux de se souvenir
En ce jour de l'an neuf,
Et pourquoi celui-là ?
En ce jour de fête
De celles que n'aura pas connu
Celui qui,
Il y a maintenant quarante ans,
Déjà, est parti.
Il aurait, c'est certain, pu ensuite,
Mourir dix, cent fois,
Mais lui a choisi de se sauver avant,
Hors l'anonymat du grand chaos
Et c'est pour cela
Sans doute, qu'il m'en souvient ?
J'avais cinq ans, six peut-être ?
Lui aussi et,
C'est curieux, qu'aujourd'hui, de lui
Dont le nom m'est à jamais inconnu
Alors que rien ne subsiste qu'un peu
De terre mélangée,
Bouleversée par le cataclysme, folie des hommes,
Il me souvienne ?
C'est curieux et pourtant, c'est...
Toute la classe était là, toute l'école peut-être,
Il y avait des montagnes de fleurs,
Des paroles à moi trop feutrées,
Maintenant inaudibles et,
Déjà, intuitivement, il se peut, je le crois,
De la peine, j'ai eu
A ce qu'il n'aura jamais connu.
C'est curieux, l'an 1983 est là
Plein de ses espérances,
Plein de ses désespérances,
Hier, c'est loin déjà,
En 1942, peut-être ?
Depuis de longues marées
Sur son îlot désertique, luxuriant et
nourricier,
Le naufragé désespéré n’attendait plus
rien de la vie,
Usé par la fuite lancinante des jours
interminables
Et des nuits aux rêves angoissants,
Il souhaitait, en vain, trouver la paix
éternelle.
Démuni de tout et même
De moyen pour y parvenir
Une idée lui vint.
Il se raconta des histoires qu’il ne
connaissait pas.
Il est, enfin, mort… de rire !
A l’horizon une voile est apparue
Rêverie
Passagers voguant au-dessus
Des Continents,
Déserts, Montagnes, Océans,
Partis du Levant ou du Couchant,
Du Nord ou de l’Est,
Destinations le chaud soleil
D’Afrique, d’Amérique du Sud,
Vers neige et glaces éternelles,
Savent-ils,
Que sous l’espace infini survolé,
Un passionné, rêveur
Sur la chaise longue
L’esprit en balade,
Les yeux éperdus dans le bleu
De l’azur vierge de nuages,
Suit les blanches traces éphémères
Striant le ciel,
Porteuses de rêves.
Il se demande s’ils savent,
Ces passagers des hautes altitudes
Eveillés ou endormis,
Que leur survol passe
Sur la Bretagne,
« Péninsule spectatrice de l'océan* »
Pays de Légendes et de Hauts Personnages,
Découvreurs, pour certains,
En des temps lointains,
De leur Pays.
Raconte moi la Mouette
Tes voyages incessants
Les tempêtes angoissantes
Les soleils éblouissants
Raconte moi la Mouette
Abandonnées par l’Océan
Les grèves immenses
Les goémons odorants
Raconte moi la Mouette
Tes vols majestueux
Les plongeons vertigineux
Les vagues incessantes
Raconte moi la Mouette
L’inquiétude, la grandeur
Le labeur éreintant des Hommes
Leurs regards implorants, noyés,
Raconte moi la Mouette
Vite,
Car engluée, alourdie de noirceur
Tu vas mourir
Sur le front aimé, tourmenté
De ridules multiples,
Du sceau de l’espièglerie marqué,
Où hier encore ma main se voulant
Caresse apaisante
Glissait avec tendresse et respect
Mes lèvres n’ont rencontré que
Le froid glacé de l’éternité
Et la sérénité enfin retrouvée.
Les voiles de la nuit, doucement
Se sont posés sur les paupières closes.
Définitivement.
Je suis et me reconnais,
De ce pays au bout de la mer,
Là où sont les hommes
Portant leur regard
D’ardoise bleutée
Au soleil finissant,
Vers d’invisibles continents,
De ce bout du monde
Où la vague déferlante,
Perpétuelle,
Perpétue le mouvement
Se hisse, pour se briser aussitôt
Et, telle la vie, se reformer
Eternelle et,
Comme l’éternité,
En myriade d’écume, s’éclater,
De ce Pays druidique,
Des hommes mégalithiques,
De sable blanc, de varech,
De noirs deuils et
Beauté profonde,
Je suis et me reconnais.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...