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23 septembre 2024 1 23 /09 /septembre /2024 06:38


 

 

Aujourd’hui je ne t’aime plus
qu’un trait d’union banal :
tu me tiens en laisse
bien que tu me donnes la chance
de contempler
l’abysse.
 
La moindre distance ne laisse place
pour divagations, détours,
seulement pour des retours éternels.
 
Le rêve est la passerelle étroite
sur laquelle je cours avec ténacité.
 
Avant que mon pouls
n’explose,
ce mouvement-là court et brutal
qui fait mon corps se révolter
te rend mon regard pénible.
 
La reconnaissance est pour plus tard
tu me dis sans mots
et je me tais tout en palpant la forme
des choses,
sachant que le don
n’arrive jamais seul.


© Elina Adam                                                                                       
 
 

 

 

 

 

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13 août 2024 2 13 /08 /août /2024 07:10

 

Le poème fait partie d’un recueil paru en roumain, ce mois-ci (juillet), à Cluj, sous le nom de Praguri (Seuils), à la maison d'édition Casa Cărții de Știință.

 

 

Je me faufile hors du sommeil pareille
à l'esprit du matin en train de quitter les ténèbres.
Il n’y a pas de chemins, pas de voies tracées.
L’écho du rêve continue de troubler le miroir
et moi, je me réveille
le goût de la parole interdite
cachée comme une proscrite
au coin même de ma bouche.

Je l’essuie à la main, comme si j’essuyais
la salive d’un corps impuissant.
Il n'en restera plus aucune trace.
Juste un masque déchiré.
Et un autre jour, le même masque.
Juste ça.


© Elina Adam                                                                                   
 
 

 

 

 

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5 juillet 2024 5 05 /07 /juillet /2024 06:55

Retour après une journée entière de panne internet dans le département 22...


 


 
Quand nos épaules devenaient des gîtes
ou des selles de mules qui parcouraient
les voies dans les montagnes avec
la souplesse des chamois
 
Les pensées coulaient dans les mots comme de l’argent vif,
comme du nectar ou comme son souvenir

Le midi faisait une coupe de ses mains
et nous appelaient par notre nom,
comme si nous étions ses enfants
 
Nous portions sur nos épaules dieux et déesses,
des anges qui oubliaient de détacher de leurs ailes
la rosée du soir, pétrie dans le rêve de la nuit
avec la pâte des étoiles


© Elina Adam                                                                     
       
 
 
 

 

 

 

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20 mai 2024 1 20 /05 /mai /2024 06:38


 
D’un coin de mon œil, le vert de la feuille de palmier coule tel le lait du sein guérissant de la mère. Le soleil tisse son linceul au rythme impassible du jour estival. Sur la terrasse, des mouettes nerveuses se disputent les mots que je n’ai pas encore écrits. Au-dessus, dans le ciel farceur, l’eau est l’air et l’air l’eau. Une aile invisible égratigne l’autre coin de mon œil. Il est bleu le rayon qui vient maintenant d’en haut, qui chuchote des tendres mots de pardon. Le silence : son murmure couvre le rugissement des vagues. Est-ce tout ?


© Elina Adam                                                                       
 
 

 

 

 

 

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4 avril 2024 4 04 /04 /avril /2024 06:42

 

je ne sais pas pourquoi
j'ai connu la lumière
au creux même du froid
c'était une nuit
d'hiver gelée

pour suivre
tes traces ?
la même marche
balancée
et le même regard
tourné vers
le ciel


© Elina Adam                                                                 

 
 
 

 

 

 

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16 février 2024 5 16 /02 /février /2024 07:42


 

au-delà des pluies comme une lumière tendre
qui fulgure la mémoire d’une heure
des arbres couverts de cuivre comme des mailles
on portait sur nos cœurs
 
en silence on flottait tout en berçant nos rêves
on était suffisamment matures pour les endormir
s'ils s'étaient réveillés
on connaissait une multitude de mots sonores et bleus
des chansons secrètes pour endormir la réalité
 
on marchait en nous serrant les mains et on montait
de couleur en couleur dans l’arc-en-ciel
comme sur des marches
 
au-delà des pluies on a trouvé l’eau
et on s’est réfléchi l’un dans l’autre
avec nos rêves endormis
 
la nuit est venue sur nos paupières
comme une bénédiction
en nous mettant dans le cœur l'un de l'autre
on a commencé de bercer notre sommeil
 
le lendemain on goûtait la lumière même si
entre nous un arc trop tendu faisait
trembler le silence
 
 
© Elina Adam                                                                 

extrait du recueil « La Blessure de l’Amphore »
Éditions Neuma, 2022

         
 

 

 

 

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16 décembre 2023 6 16 /12 /décembre /2023 08:09

 

 
l’iode, cet élément volatil
subtilement chargé de toutes les réminiscences
les larmes et les rêves au porteur
 
l’iode, qu’on te le livre au petit verre
la portion sage de vie
qu’on a toutes les chances de rater
 
l’iode, ce miraculeux gardien
du trésor d’un cœur
tout au début du chemin
 
ou d’un autre qui est déjà embêté
d’un œil presque clos
 
l’iode, mon frère depuis une dizaine d’années
où le médecin aux cheveux blancs et aux yeux bleus
 
me regardait avec tendresse et me souriait
la mort, il faut s’en foutre
elle n’est qu’un oiseau un peu plus affamé
 
 j'ai généreusement craché dans ma paume
et je lui en ai donné à manger
 
le lendemain un papillon est passé
devant le miroir
et rien n'était plus pareil
 

© Elina Adam                                                                 

Elina Adam (extrait d’un manuscrit un cours de publication)
           

 

 

 

 

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2 novembre 2023 4 02 /11 /novembre /2023 10:01


 
j’erre entre deux rives
la vague passe par moi comme à travers une coquille
parfois c'est difficile d'écouter mes pensées
surtout pendant la tempête
alors je ne peux plus contrôler le tangage
les pensées hurlent et l'eau
l'eau se jette sur moi comme une sentence
l’abysse me fouette violemment
un fil de sang s'est mis à couler de mon oreille
ce n’est que la façon intelligente de rester en vie

je n’en ai trop peur
il n' y a pas que des tempêtes ici
je me miroite aussi dans des eaux calmes
j'y trouve une sorte d'équilibre en flottant
et même si l'eau rentre dans mes oreilles
je reste toujours à la surface
entre deux vagues captive
j’ai appris à écouter le silence


© Elina Adam                                                                       
Extrait du recueil « La Blessure de l’Amphore » Éditions Neuma, 2022
     
 
 

 

 

 

 

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22 septembre 2023 5 22 /09 /septembre /2023 06:45


 


Le cœur me bat pour les terres riches, le pays doré où les rêves murissent comme les grains de raisin.

Les grappes sont lourdes et prêtes à exploser, leur beauté te fait mettre les genoux à terre. Des cailloux blancs s'abreuvent de tes larmes, les lèvres gercées commencent à chuchoter des prières.

En haut, une montgolfière siage sur des voies célestes. Dans le jour qui brûle un lézard lèche la pierre du prophète. Les grappes attendent encore la sauvegarde.

Je reçois de tes mains le don de la terre. Ton regard suit mon regard dans les marées hautes de l'océan frappé. Nous sommes là, tous les deux, livrés à une histoire jamais à se comprendre.

Les moments s'enfilent comme des grains dans une grappe. Les anges vont arriver bientôt. C'est où la fin ?
 

© Elina Adam                                                                           
 
 
 

 

 

 

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9 août 2023 3 09 /08 /août /2023 06:35

 

Versions française et roumaine

 

 
moi, aussi, j’ai de ton cœur, Thomas,
car je ne sais pas deviner sur les arbres des tourbillons fleuris
dans des blessures revêtues d’écorce,
la vie ne peut plus surgir de sous les neiges,
je me suis dit.
 
au bout d’un rêve, sur une route qui me rappelle Emmaüs,
des anges muets sur les branches apparaissent les dimanches :
de leurs ailes hautes ils nous annoncent
une existence neuve d’abeilles et de bourgeons.
 
leur vie se mêlera à la nôtre
telle une sève, un tumulte bien sage,
nos yeux apprendront à vivre avec la lumière,
et le vert nous couvrira tel un esprit.
 
 (paru dans le recueil Alean de aripă/Envie de vol, Iași, Éditions Ars Longa, 2020)
 
 
 
înviere
și eu am din inima ta, Tomo,
         căci nu pot ghici pe copaci volburi de floare
în răni acoperite cu scoarță,
         viața nu mai poate irumpe de sub zăpezi,
mi-am spus.
 
         la capăt de vis, pe un drum amintind de Emaus,
îngeri tăcuți pe ram se arată-n duminici:
cu aripi înalte vestesc
lujerii unei noi existențe de albine și muguri.

viața lor trece-va într-a noastră
         ca o sevă, ca un tumult cuminte,
         ochii ni se vor învăța cu lumina,
         iar verdele ne va acoperi ca un duh.
 
(din volumul Alean de aripă, Iași, Ars Longa, 2020)

 

© Elina Adam                                                                     
 
 
 

 

 

 

 

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