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3 janvier 2021 7 03 /01 /janvier /2021 07:45

 

Louis DELORME et Jeanne CHAMPEL GRENIER                                  


 

 

  Aussi profondément artistes que poètes, Jeanne CHAMPEL GRENIER et Louis DELORME avaient déjà uni leurs talents en de remarquables ''Contrepoints'' organisés en grands thèmes sur trois volumes. Les voici récidivant avec ''Convergence'' dans lequel, contrairement aux livres de ''Contrepoints'' qui privilégiaient légèrement la poésie à la peinture, une place égale est faite aux arts visuels et à l'art du verbe. Pas un texte qui ne s'accompagne d'une peinture, ou, exceptionnellement, d'une sculpture, de Louis ou de Jeanne, et tous deux étant fort talentueux, le regard est immédiatement enchanté.   

  Jeanne et Louis, ici, ont choisi de réunir des œuvres sur les sujets les plus divers : souvenirs d'enfance ou de quelques êtres aimés disparus, œuvres un peu intemporelles comme, à tous les âges, en peut inspirer la nature, réaction à des faits d'actualité, que sais-je encore ? Les choses de la vie tout simplement. A être aussi artistique que poétique, leur recueil serait déjà fort original - rares sont les auteurs qui brillent autant en poésie qu'en peinture- mais leur duo a de plus la particularité de mettre en évidence la convergence profonde de leur inspiration. Certes, il est des sujets dont il ne faut pas s'étonner que tous deux les aient traités. Ainsi, nombre de poètes ont de tout temps honoré une aïeule, un aïeul par un texte ; de même la forte émotion ressentie lors de l'incendie de Notre Dame a été formulée par bon nombre d'autres poètes français ou par des poètes étrangers comme les italiennes Isabella Michela Affinito et Mariagina Bonciani, sans oublier la brésilienne polyglotte Teresinka Pereira.

             Mais il est des thèmes beaucoup moins traités en poésie comme la submersion complète de villages entiers lors de la construction de grands barrages dont l'intéret général est contestable, sujet frappant qui inspire à la fois Jeanne et Louis sur les deux plans tant littéraire qu'artistique, des œuvres particulièrement fortes ( ex : La cathédrale engloutie -Louis Delorme ; le lac de Naussac en Lozère - Jeanne Champel Grenier)

             En fait, quel que soit le thème, le lecteur est frappé par la ''Convergence'' de sensibilité qui fait sourdre tout naturellement chez l'un ou l'autre des deux auteurs, la même force des mots, la même vérité dans les images, même si le ton et la personnalité de chacun sont toujours identifiables bien qu'humainement apparentées. Il advient même que d'une œuvre de l'un naisse une œuvre de l'autre sans aucun plagiat ; il arrive aussi que deux œuvres sœurs soient nées, comme en écho, tout à fait indépendamment de celle de l'autre. Le résultat, pour le lecteur est fascinant. De poèmes et peintures de Louis en poèmes et peintures de Jeanne, on a véritablement l'impression d'assister à la conversation sur les sujets les plus divers de deux âmes qui se parlent quotidiennement de ce qui donne du sens à la vie, dans une convergence profonde de deux individualités, sans qu'on n'ait jamais l'impression que l'un influence l'autre car on le sent, ce sont deux fortes personnalités.

Picturalement, ce recueil donne un aperçu étonnant des diverses facettes du talent de chaque artiste : Louis, le plus souvent réaliste, développe parfois une expression surréaliste non dénuée d'originalité, parfois même d'humour, dans la lignée de Jérôme Bosch à qui il rend hommage au sujet de ce ''pigment rouge impossible à retrouver '', et s'approchant aussi d'artistes du XXème ; Jeanne, dont le lyrisme magique peut occasionnellement se styliser pour rejoindre la pureté de la vision première, et parfois carrément emprunter les chemins de l'abstrait pour lancer et épurer le mouvement ( peintures de plan d'eau, de vent dans les roseaux ). La terre semble l'élément dominant de la veine réaliste de Louis tandis que l'air et l'eau semblent prévaloir dans l'expression plastique de Jeanne. Qoique tous deux soient sensibles à la lumière, ils la traitent différemment et sont immédiatement reconnaissables. On pourrait parler de dialogue presque permanent entre deux amis fraternels.

           En peinture et sculpture comme en poésie Jeanne Champel Grenier et Louis Delorme font preuve d'un incontestable talent sans tape à l'oeil, tout en vérité, de sorte que ce recueil ''Convergence'', à une époque de divergences exaltées, fait le plus grand bien. Il offre un moment de grâce à notre époque, dans une société qui en manque singulièrement. Non que Jeanne et Louis ne soient lucides et ne luttent pas discrètement contre les maux de notre temps. Ainsi Louis dénonce''un monde qui ne sait plus nourrir notre rêve // Qui réduit chaque jour le champ des libertés. '' Tandis que Jeanne déplore que ''l'humanité s'émousse, l'amitié manque d'air / On épuise la mer juste pour le profit /Quel sage nous dira de prier pour la terre ? '' L'un et l'autre ne manquent pas de rappeler la barbarie nazie dont les braises brûlent encore puisque l'on oublie de s'indigner à haute et intelligible voix quand des esprits tordus d'aujourd'hui, attisant la haine de l'autre, multiplient d'odieux actes profanateurs.

             Ainsi, à montrer sans orgueil la richesse de leur âme, les deux artistes-poètes entraînent avec force, le lecteur vers tout ce qui peut, dans l'existence être raison de vivre et d'espérer ; leur dialogue artistique et littéraire est un vrai enchantement.


CONVERGENCE- Art & Poésie - de Louis DELORME et Jeanne CHAMPEL GRENIER - Liminaire de Claude LUEZIOR- Editions France Libris - 84 pages - 20 Euros

©Béatrice GAUDY          

 

 

 

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2 janvier 2021 6 02 /01 /janvier /2021 07:26


 


Si je crois ?
Non, je ne crois pas.

 

Je vois. On se croit plus malin,
tout d’un coup tout permis…
Mais alors, là, on croit rêver !

 

Un mot de plus, un seul,
et je sens que je pourrais vous avaler tout cru.

 

Je ne suis pas celui que vous croyez.
Croyez-moi si vous voulez :
j’ai beau passer des heures à vous écouter,
pour finir, je n’en crois pas mes oreilles
et n’ai d’ailleurs rien à confesser
qui ne soit déjà connu.

 

Le seul dieu que je reconnaisse
est celui qui, depuis ma naissance,
m’a accepté tel que je suis
et veille à l’intérieur de moi
sans discontinuer
comme au chevet d’un enfant
fatigué par ses récents voyages
à travers le temps encore accessible.

 

évidemment, il m’est arrivé à certains moments
à moi aussi d’espérer,
d’être en proie à l’incertitude
plutôt que de me rendre à l’évidence.
Et combien de fois aussi n’ai-je pas dû
me démener comme un diable
afin que tout porte à croire
que la poésie est bien ma profession de foi.

 


©Michel Duprez
 
 
 
 
 

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1 janvier 2021 5 01 /01 /janvier /2021 07:51
Les amoureux de Vence - Marc Chagall

 

 


Tu es mon pays païen
Aux courbes alanguies
Et douces comme les collines

Je suis l’herbe sous tes pieds
La rosée sur tes seins
Le vent léchant ton ventre velouté

Tu es Terre
Je suis Eau
Nous sommes le désir fertile

Qui fait renaître
Ce qu’on croyait perdu
Les pivoines du dernier printemps

Et l’amour
Le don d’aimer exultant
De ton corps offert

A la fraîcheur du matin
A mes mains de chèvrefeuille
A ma bouche avide

Se grisant jusqu’au vertige
De la fleur solaire
De ton sexe.

©Pascal Hérault

 

 


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31 décembre 2020 4 31 /12 /décembre /2020 07:30
Photo JDornac©

Traduction en roumain par Sonia Elvireanu
 

 

une mouette rêveuse
égrène la nostalgie
sur la pierre d’un château,

les rochers arrêtent la mer,
comme un seuil où l’on attend
l’amour et le ciel,

comme sur un fil fragile,
on peut plonger
dans une seule eau.

©Sonia Elvireanu      

 

 

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* * *

 

Pe stâncă - Sonia Elvireanu
Photo JDornac©


un pescăruş visător
deapănă nostalgia
pe piatra unui castel,
 
stâncile opresc marea,
ca un prag  pe care aştepţi
iubirea şi cerul,

ca pe o sârmă subţire,
te poţi scufunda
într-o singură apă.

©Sonia Elvireanu      

 

 

 

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30 décembre 2020 3 30 /12 /décembre /2020 07:30
Photo JDornac©


 


Si vous êtes dure de la feuille, adoucissez-la et vous entendrez le frémissement d'un papillon dans une haie de chèvre-feuilles.

Mais point n'est besoin d'avoir l'oreille fine pour admirer la petite feuille rouge palpitante de vie, accrochée à un rameau de chêne,
une petite feuille rouge toute en nuances de jaune, d'orange et de vermillon. Un amour de feuille, une beauté qui met du rose aux joues et donne de la fraîcheur à l’horizon.

J'aime lui tenir compagnie, pourtant je sais qu'elle n'est pas seule.
Elle a les caresses du soleil, les câlins du vent et les bavardages des oiseaux.

Avant que tu ne te dessèches, petite feuille, je te glisserai entre les pages d'un livre. Tu ne me quitteras plus. J'en rutile déjà de plaisir.

Comment ne pas éprouver l'intense besoin de retenir cette plénitude et d'en pénétrer l'essence passagère ?

J'ai le désir fou de prendre la vie dans mes bras et de l'embrasser sur ses joues d'arbres et de fleurs. Malgré tout  la vie est bonne à vivre. Savourons-la jusqu'à la dernière miette...

©Michèle Freud          

 

 

 

 

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29 décembre 2020 2 29 /12 /décembre /2020 07:31
Photo : Valérie Voinchet

 

 
 
 
Portés par une étrange langueur,
Nous avançons jusqu’au seuil
Des reflets de la mémoire,
De l’oubli à la révélation
Où l’espace fusionne
Au geste de l’espérance.
 
C’est l’éveil !
 
L’instant fascinant
D’une hallucination 
Où passent les rêves intimes
Du jardin des délices,
C’est le temps du recueillement
Où nos regards s’orientent
Vers le silence de nos flammes.
 
©Michel Bénard.
 
 

 
 

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28 décembre 2020 1 28 /12 /décembre /2020 07:39
Oeuvre de Gérard BEAULIEU

( à Michelle Bigot pour son oeuvre inspirante )

 

Toi la femme imaginaire
Celle que l’homme désire
Celle qui est sa maîtresse
Sans jamais t’avoir connue
 
Toi la femme sur mesure
Pour homme fantasmique
Existes-tu que dans son esprit
Ou sur une île perdue
 
Belle tu es, de désir et de passion aussi
Tes cheveux sont de feu
Ton corps est d’ambre
L’âge ne t’atteint pas
 
Toi l’amante désirée
Toi la femme non encore née
Il t’attend, te veut
À l’heure crépusculaire
 
Tu viens le voir dans ses rêves
Les plus fous, les plus utopiques
Aide-le à vivre jusqu’au bout
Car tu es sa muse, sa création
 
Il aime, le poète
Il est fou, le poète
Fou de toi
Femme imaginaire
 
Il est bien connu que les hommes n’ont que deux femmes dans leur vie : celle qu’ils imaginent, l’autre n’est pas encore née

~*~


23 août

Ce n’est pas le fait de faire ce que l’on a à faire qui est dur, c’est de ne pas faire ce que l’on croit qui serait le mieux.


à suivre
 
Ode©
 
 
http://zodode.5.50megs.com/Mots_Bleus/carnet_05_2.htm    
 

 


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27 décembre 2020 7 27 /12 /décembre /2020 07:38
Photo site comptoir.org - Pourquoi notre droit accepte-t-il le blasphème ?

 

 
 
 
Qu’est une société
où quelques religieux fanatiques
tentent de soumettre
croyants, incroyants, esprits libres
ou totalement indifférents
à leurs croyances
parfois absurdes
souvent criminelles
que nul esprit laïque
ne peut suivre ni accepter ?!
 
Qu’est une société
où une frêle jeune fille
libre comme l’air
dans sa tête et dans son corps
est menacée de viol et de mort
par des esprits bouchés
des esprits dévoyés
par des chefs, fils de la haine ?...
Cette société là
est une société de mort !
 
Mila est son nom
excédée elle a dit
tout le mal qu’elle pensait
de ceux qui s’arrogeaient
le droit de la juger
au nom d’une croyance
qui n’est pas la nôtre
et ne le sera jamais !
A chaque crime ou menace
le danger de conversion s’éloigne !
 
Qu’est une société
où une bande de racistes
d’imbéciles consternants
un troupeau de lâches
bien caché par l’anonymat
sur des réseaux qu’on dit sociaux
peut jeter son venin
sur une jeune fille, April Benayoum
parce qu’elle est juive
et le dit en public ?
 
Ces infectes racistes
n’hésitent plus
de faire référence à Hitler
ce spectre monstrueux
bavant de haine et de crimes
mains rouges de sang
âme noire, spécimen d’être inférieur
que nos pères heureusement
ont réduit au silence
à jamais !
 
Ces antisémites, âmes incultes
sont les frères de crimes
des islamofacistes
pareillement
ils aiment la mort, les larmes
la peur qu’ils inspirent
car alors, ils croient
qu’on les respecte
ne voyant pas notre total mépris
pour ce qu’ils sont et représentent...
 
Ces épouvantails
ne sont que des mâles
impuissants
sinon de corps
du moins d’esprit !
Ceux-là
lâches devant les nations
veulent voir couler
le sang des innocents
des agneaux sans défense
 
Ils espèrent
faire taire les foules
par leurs actes
et menaces
car ils ne supportent pas
que l’on juge leurs méfaits
eux qui s’imaginent
être les héros
des temps actuels
alors qu’ils n’en sont que les excréments…
 
 
Mais voilà, les poètes
les artistes, les vrais journalistes
et les foules de ce pays
sont libres dans leur têtes
libres aussi dans leur coeurs !
 
Ils disent ce qu’ils doivent
en conscience et quoi qu’il arrive
 
ils livrent la vérité des coeurs,
la vérité de l’aimer
contre les menteurs
et tous les manipulateurs
qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs !
 
©Jean Dornac
Lannion, le 23 décembre 2020
 
 
 
 
 
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26 décembre 2020 6 26 /12 /décembre /2020 07:22
Salvatore Gucciardo – Le lieu lumineux©
 
 
« De la pensée les mots
ne prennent que des bribes
comme des lambeaux de brouillard
Je vous écris d’un au-delà
où je ne suis pas encore,
où je ne vais
qu’épisodiquement
Un endroit merveilleux
celui de la paix retrouvée
J’y reviens, j’en repars
mais j’y serai bientôt
définitivement
à tout jamais
pour cette éternité
paresseuse
qu’on ne sait
mesurer... »
 
©Louis Delorme  
 
Extrait du recueil « Les poètes ne meurent pas » hommage à Louis Delorme. Editions Thierry Sajat

 
 
 
 
 

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25 décembre 2020 5 25 /12 /décembre /2020 07:27
Photo : LP/Arnaud Journois.


 

Une certaine Marie et son homme, un certain Joseph, il y a 2000 ans furent chassés de partout alors qu’elle attendait son petit… Chance, ils ont trouvé une étable accueillante… En 2000 ans, qu’est-ce qui a changé ?… (Jean Dornac)

 

 

Sur un matelas deux places
sous l’abri de l'arrêt de bus
« République » à Paris
une maman indéfiniment
entre ses jambes berce son bébé
en même temps que son inquiétude de la vie
Blottie contre son flanc
sa petite fille apeurée
regarde passer gens et voitures
comme autant de possibles menaces
L'arrivée de l’aîné
un garçonnet de sept - huit ans
qui d’un pas alerte
apporte un menu sac de course
éclaire les visages
de l'ébauche d'un sourire
Un instant
le monde leur paraît moins adverse
l'enfant n’a pas été tué
par le trafic automobile
il a trouvé
l’aliment ou le médicament
en quête duquel il a été envoyé

 

Sur son matelas deux places
sous l’abri de l'arrêt de bus
« République »  à Paris
une maman indéfiniment
entre ses jambes berce son bébé
en même temps que son inquiétude de la vie
Et devant tant d’inacceptable dénuement
en ce début de 21ème siècle
je cherche la République
         de France

 

( in A VOTÉ!
Recueil inédit )

 

©Béatrice GAUDY
 
 
 
 
 

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