Soigneusement dissimulée, pendue à sa patère, nombreux sommes- nous à posséder une robe usée jusqu’à la corde dite avec prétention « robe d’intérieur », à laquelle nous recourons aux incertains réveils de nos faussaires saisons.
La petite nouvelle est là pourtant, neuve, propre à nous rassurer, toute prête à endosser d’anciennes suppliques de chair comptant désormais « pour du beurre » … Mais comment lui faire adopter les notes tristes ou joyeuses des berceuses d’enfance, de celles qu’on se plaisait à chantonner sur la pulpe des doigts ou sautant à cloche pied ?
Bien que réfugiée dès lors dans nos tendresses plus chastes, notre robe de chambre démodée se plaît à évoquer à sa place la volupté des caresses velours, la ténacité des taches indélébiles, aussi coriaces à effacer que la faute originelle ayant enlisé le début des mondes.
Nous avons tous au fond d’un placard miteux, quelque pelure honteuse qui reprend à son compte la morosité de nos suppliques d’hier.
Nuit profonde nuit nourricière
n’oublie pas de la terre tes enfants
Ils ont grand besoin de tendresse
Ils ont peur ils ont froid ils ont faim
Offre-leur ton sein bleu qu’ils redressent la tête
se grandissent de rayons qui émettent la vie
Déverse dans leurs âmes ta compassion de ciel
fais naître de tes doigts des lunaisons nouvelles
Unis-les berce-les de tes bras d’univers
Fais preuve en ta bonté de tolérance ouverte
qu’elle féconde régénère le fond des étangs lisses
Nuit éprise de silence calme nuit salvatrice
quémande notre salut promets-nous délivrance
car si l’humain s’oublie c’est qu’il ne se sait plus
depuis quand déjà, et si longtemps depuis
qu’il foule aux pieds l’amour… Use de bienveillance
guéris-le caresse-le rabaisse ses caquets
et lève de son sang versé
une semence d’étoiles.
Comment ne pas penser la même chose ! Même folie criminelle…
J'ai choisi cette image car, depuis le début de l'invasion, j'ai senti la proximité des deux dictateurs (Jean Dornac)
Personne n'y croyait, c'est bel et bien advenu
A peine surgi d'une sortie de pandémie
un monde ébahi retrouve le pas des bottes
Il réapprend le chaos de l'acier et du fer
Quand s'épaissit soudain l'atmosphère
au point de s'inventer irrespirable
l'humain acculé se doit de recourir
aux forces des plus infimes joies
Quand désir est surmonté par le doute
qu'au profond de nous il se terre
et qu'au fil égrené des nuits
s'invite l'inattendu ennemi
le devoir est d'y faire face et
de recourir aux sources
du cœur et de son intime foi
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...