Poème bilingue inspiré par le tableau Jardin de Mircea Bochiș -
peintre, sculpteur, graveur – traduit en roumain par elle-même
La lumière bleue feutre en moi
le Jardin, sa douce caresse,
ses couleurs glissent leur attente
qui vient du ciel en moi,
un bleu doux luit sur la table du jardin,
parsemé d’autres bleus plus clairs,
je ressens ta présence immatérielle
dans ses touches azurées :
- es-tu cet azur qui me parle,
ou ce vert des arbres qui m’appellent ?
tu n’es plus au jardin, seule ton ombre
repose parfois dans ton fauteuil bleu,
sous le parasol blanc qui s’ouvre
telle une fleur qui éclot ou bien peut-être
ta robe de mariée s’envole dans l’air,
tu tiens mon cœur accroché à jamais à la tige mince
comme un fil ou c’est bien ton pied bleu tendre:
- me vois-tu tout près de toi,
derrière ton fauteuil, sur la chaise bleue,
dos à dos, deux ombres qui se parlent ?
Lumina albastră strecoară în mine
Grădina, blânda ei mângâiere,
culorile-și lunecă așteptarea din cer în mine,
albastrul blând strălucește pe masa din grădină,
smălțuit cu nuanțe albastre mai clare,
simt prezența ta imaterială în tușele lui azurii :
ești azurul ce-mi vorbește
ori verdele copacilor ce mă cheamă ?
nu mai ești în grădină, doar umbra ta
se-odihnește câteodată în fotoliul albastru,
sub umbrelă albă ce se deschide
asemenea florii ce înflorește ori poate
rochia ta de mireasă se rotește în aer,
ții inima mea agățată pe veci de tulpina subțire
ca firul ori poate-i piciorul tău delicat și albastru:
- mă vezi foarte aproape de tine,
în spatele fotoliului tău, pe scaunul albastru,
spate-n spate, două umbre care-și vorbesc ?
Poème en français et en roumain inspiré par le tableau Nu sur la terrasse de Mircea Bochiș
Je suis sur la terrasse, nue,
dans mon vêtement naturel, en été,
les eaux azurées du ciel me rafraîchissent,
la lumière ruisselle sur mon corps,
le bleu couvre ma nudité
que personne ne me voie, seul ton regard,
sous la branche d’un cèdre,
dans une sorte de rêverie
d’où me réveillent les cyprès,
sur leur cime la lueur de l’attente,
à côté, la table ronde et nue,
le cercle de ma vie,
la pierre bleue du commencement,
l’autel sur lequel tu es prêt à me sacrifier,
l’œil de l’amour sans crépuscule,
ce n’est pas la table du silence,
mais le miroir où je me regarde
comme le ciel, les cyprès et les cèdres,
tu es quelque part dans le paysage, je ne te vois pas,
je sens ton regard, ton frissonnement descendre
de mes épaules sur mon corps, ton embrassement, ton attente,
tu cherches la couleur à même de me faire parler
qu’il ne reste pas seulement le silence,
l’air doux entre nous, le ciel,
moi, nue, toi, peintre, hors du tableau,
les cyprès frémissent matin et soir,
le bleu m’embrasse tendrement,
je suis toujours sur la terrasse,
je serre la lumière glissée en nous dans mes bras.
Poem inspirat de tabloul
Nud pe terasă de Mircea Bochiș
Stau pe terasă, goală,
în veșmântul meu natural, e vară,
mă răcoresc apele cerului, azurii,
mi se revarsă pe trup lumina,
albastrul îmi acoperă goliciunea
ca nimeni să nu mă vadă, numai privirea ta,
sub ramura unui pin, într-un fel de visare
din care mă trezesc chiparoșii,
în vârful lor lumina așteptării,
alături, masa rotundă și goală,
cercul vieții mele,
piatra albastră a începutului,
altarul pe care ești gata să mă jertfești,
ochiul iubirii neînserate,
nu e masa tăcerii,
ci oglinda în care mă privesc
precum cerul, chiparoșii și cedrii,
tu, undeva în peisaj, nu te văd,
îți simt privirea, înfiorarea, coborând
de pe umeri pe trup, îmbrățișarea, așteptarea,
cauți culoarea potrivită să mă facă să-ți vorbesc,
să nu rămână doar tăcerea, aerul blând între noi, cerul,
eu nud, tu pictor, în afara tabloului,
dimineața și seara foșnesc chiparoșii,
albastrul mă cuprinde tandru în brațele lui,
sunt tot pe terasă, strâng în brațe lumina din noi.
Sonia Elvireanu, 17 iulie 2022
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Je suis un point de feu sur la crête d’un volcan,
dans l’océan, entre des horizons mouvants,
le feu qui brille sur l’immensité des eaux,
le vif, non seulement un appel,
la folie d’un rêve qui perce l’horizon,
le point où le rêve est le vif et le vif est le rêve.
Je voudrais m'envelopper dans le silence de l'aube en été,
dans la lumière soyeuse qui se pose sur l'écorce des arbres,
sentir les scintillements du ciel dans le corps fragile,
impondérable comme l'air vacillé par un papillon blanc,
je voudrais être le silence de l'aube en été,
la lumière soyeuse sur l'écorce des arbres,
un papillon blanc qui tourne dans les scintillements du ciel.
* * *
Poate lumina...
As vrea să mă învălui în liniștea zorilor de vară,
în lumina de mătase lunecând pe scoarța copacilor,
să simt scânteierile cerului în trupul firav,
imponderabil ca aerul tremurat de un fluture alb,
aş vrea să fiu liniștea zorilor de vară,
lumina mătăsoasă pe scoarța copacilor,
un fluture alb rotindu-se în scânteierile cerului.
je marche parfois sur tes traces,
je marche avec crainte sur le sentier de tes pas,
aux senteurs d’herbes en été,
son effleurement est si doux,
mes pieds frôlent la soie
où frémit une étrange lumière
de très loin,
au-delà du silence
qui appuie ton âme brûlée,
elle ombrage mes cils
du frisson
de ses larmes,
je marche sur tes traces,
sur le sentier de tes mots,
des herbes de l’été,
le frémissement de tes mots,
une épée à deux tranchants,
me transperce ou me caresse,
la lumière du crépuscule,
la magie d’un mot
frissonnent en moi.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...