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11 septembre 2024 3 11 /09 /septembre /2024 06:55

Par Michel-Ange Buronarroti — Web Gallery of Art
 


 
Quand Ève n’a plus envie
de se détacher de la côte d’Adam,
de le dominer, quand elle revient
comme partie absente de son corps
ne faisant qu’un avec lui en tout,
 
Adam n’est plus divisé,
il trouve la paix chez sa femme,
il la trouve en lui et en dehors de lui,
dans le visage épanoui dans le miroir
de la femme qui n’est donnée qu’à lui,
 
il la cherche toute sa vie comme un mystère,
aucune autre ne peut le combler,
seule l’âme de l’homme peut la reconnaître
et la contenir dans son corps.
 
3 août 2024

©Sonia Elvireanu              
 
 

 

 

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31 juillet 2024 3 31 /07 /juillet /2024 06:44



Dans un halo de silence,
dans mon île déserte,
fouillé par l’orage
le sable se fait vagues,

le vent passe ses gémissements par moi,
tourbillonne mes visages
comme des toiles gonflées,
décolorées et usées,

je plonge dans mon silence,
je ne parle qu’aux tréfonds,
assise sur une pierre parlante
autrefois pour oublier,

je ne vois que le fil noirci sur le papyrus
que j’aimerais effacer
et refaire en couleurs,
un nouveau commencement
dans mon recueillement.


©Sonia Elvireanu        
 
 
 

 

 

 

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19 juin 2024 3 19 /06 /juin /2024 07:04

Poème bilingue inspiré par le tableau La robe que je ne porte plus de Mircea Bochiș

 

 

Ta robe

Tu portais ta robe noire,

la nuit sombre glissait sur toi,
je t’ai jeté des pâquerettes blanches
pour dissiper son noir,

tu as commencé à rêver le champ fleuri
qui t’enveloppait en couleurs,
à m’attendre le soir près de la rivière,

ta robe noire, accrochée
à une ficelle, à sécher,
émane ton parfum délicat,

tu t’en es allée, attirée par les senteurs
du champ qui t’ensorcelait,
près de la rivière où je te déshabillais,


je n’ai plus que l’absence
et les pâquerettes blanches
comme des soleils dans ma nuit,

ton rire sur mon épaule,
telle la rivière,
arrose mon désert,

le silence est tombé
sur la table enflammée
par le vent de l’été torride de la plaine.


le 4 juillet 2022
©Sonia Elvireanu
 

 

Rochia ta


Purtai rochia ta neagră,
noaptea întunecată pe tine luneca,
ți-am aruncat bănuți albi
să-i spulbere negrul,

ai început să visezi câmpul înflorit
care te învelea în culori,
să mă aștepți seara lângă râu,

rochia ta neagră,
agățată de sfoară, la uscat,
emană parfumul tău delicat,

ai plecat, atrasă de miresmele
câmpului care te-a fermecat,
lângă râul unde te-am dezbrăcat,


nu mai am decât absența,
bănuții albi
ca niște sori în noapte,

râsul tău pe umărul meu,
ca râul,
îmi străbate deșertul,

s-a așternut tăcerea
pe masa înflăcărată de vântul
verii toride din câmpie.

4 iulie 2022
©Sonia Elvireanu
 
     

 

 

 

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6 mai 2024 1 06 /05 /mai /2024 06:30

Photo : Daniel Ramirez

 

Sur le rivage de la mer, troublée par un rayon
de soleil, par le toucher soyeux d’une vague,
sur le sable mouillé par la tempête, parmi des coquillages
étonnants comme la crête d’un arc-en-ciel,
 
sur la ligne verdâtre d’algues qui sépare
 l’eau et la plage, le silence et moi,
l’immensité de la mer et mon regard,
l’attente d’entre les rivages, l’œil du ciel,

un doux crépuscule sur nous, on n’est pas
encore sortis des brouillards de nos tourments,
de la carapace trouble du monde,
la lumière quand même nous éclaire au carrefour.


 ©Sonia Elvireanu                   

Poèmes extraits du manuscrit Le regard... lever de soleil
       

 
 
 

 

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14 mars 2024 4 14 /03 /mars /2024 07:38


 

 


Je suis entre les eaux ouvertes
par le bâton de Moïse,
chemin sur lequel on n’entend pas les pas,  

seul un tourbillon de mots silencieux,
comme les ombres du soir sur les collines,
comme la poussière emportée par le vent,

une vague avec une crête d’or se lève
devant moi, elle m’emporte vers la terre promise,
à son ombre je m’incline.

 

©Sonia Elvireanu
Poèmes extraits du manuscrit Le regard... lever de soleil                                                              
 
 
 

 

 

 


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25 janvier 2024 4 25 /01 /janvier /2024 07:34


 


On portait sur nos épaules blessées
de trop lourds fardeaux, on traversait
le dos courbé les matins,
sans être touchés par leurs scintillements,

on s’est rencontré en été,
deux voyageurs épuisés,
une brise étrange a enlevé
de nos épaules tous nos chagrins,

des ailes de papillons ont poussé sur nos corps
et notre envol évoquait une lumière.

©Sonia Elvireanu                                               
 
 
 

 

 

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27 novembre 2023 1 27 /11 /novembre /2023 07:38


 

 

Il n’y a pas de lieu, pas de temps sans amour,
la vie coule dans tout désert,
il ne fleurit qu’une seule fois dans la vie
comme Echméa, Agava ou le lys bleu des montagnes
Nilgiri, les enveloppant d’une brume bleuâtre,

on peut ne jamais le trouver, on attend une vie  

son miracle, le goût de la floraison, certaines fleurs
ne s’ouvrent qu’une fois tous les cents  ans,

quand l’âme qui voyage  rencontre sa paire,
les couleurs d’un monde diaphane s’ouvrent
pour t’élever tel le lys blanc des sommets de l’Himalaya,

on peut fleurir une nuit où l’on attend le lever du soleil,
le calice, le parfum, le miracle, dans une île,
au bout du monde, dans la solitude,

on attend toute la vie la fleur miracle,
le fleurissement de chaque désert.
      

©Sonia Elvireanu

Poèmes extraits du manuscrit Le regard... lever de soleil
                                                           
 

 

 

 

 

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9 octobre 2023 1 09 /10 /octobre /2023 05:48


 


Sa maison, réelle ou rêvée,
avec le soleil glissant à travers tous les murs,
habillée dans les nuances de l’arc-en-ciel
de l’aube blanche aux flammes du crépuscule,

émaillée de bleuets et de pavots,
au parfum d’azur, sur son vert de mer,
des vagues de mouettes emportent
sous les ailes des vers de tous les coins du monde,

des chaînes de poèmes s’élèvent au ciel
dans la danse rituelle du soleil,
un bleu collier d’étranges  perles,
comme on peut en voir seulement en peinture ou en poésie,

une maison bleue, une île dans la mer,
un arrêt pour tous les voyageurs téméraires,
prêts à affronter la tempête pour une rencontre rare
avec l’étrange esseulé de la terre,

orange dans le crépuscule qui se pose silencieux
et serein sur la plaine et sur les crêtes des montagnes,
sur la plage, le vent nuageux ne la traverse pas,
seulement les brises de la mer et  l’azur,

une maison dans la plaine, le ciel dedans,
sous la voûte de la vigne, un pain
et un verre de vin pour les pèlerins.            

©Sonia Elvireanu
Poèmes extraits du manuscrit Le regard... lever de soleil

       
 
 
                                               

 

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16 juillet 2023 7 16 /07 /juillet /2023 06:29

5 sens éditions, Rue de la Cité 1 - 1204 Genève , Suisse, 2023.

 

L’exil et l’identité sont des motifs récurrents dans l’œuvre de Denis Emorine,  en poésie, prose, théâtre.Ils reviennent dans ses deux romans,La mort en berne et Identités brisées, focalisés sur une errance sentimentale embrouillée qui entraîne le personnage principal, l’écrivain Dominique Valarcher, à se culpabiliser.

La trame narrative du premier roman se prolonge dans le deuxième : mari dévoué depuis longtemps à sa femme Laetitia qu’il aime, il tombe amoureux - sans le  révéler à la jeune fille -d’une étudiante hongroise, Nóra, qui fait un master sur son œuvre. Pour avoir le temps d’y réfléchir, il se réfugie dans la résidence secondaire de ses amis italiens, dans le sud de la France.

La structure romanesque tripartite, L’Exil, Fatalités, Fractures, annonce une fracturation existentielle. En effet, Dominique ressent la contradiction entre son côté latin et l’atavisme slave, russe, très éloigné,par les aïeuls de sa mère.Il semble partagé entre l’Ouest et l’Est, entre l’amour de sa femme et l’attraction exercée sur lui par tout ce qui vient de l’Est, la grande culture russe et la  femme slave aussi. À cela s’ajoute un secret de famille qui le bouleverse depuis son enfance : le premier mari de sa mère, un juif polonais, mort très jeune pendant la guerre dans un camp d’extermination. C’est pourquoi l’une de ses obsessions est la mort. On comprend ainsi son déchirement entre l’amour de sa femme à l’Ouest et le souffle de la mort qui le hante, de l’Est.

L’ amour  pour la jeune hongroise Nóra le trouble à tel point qu’il prend la fuite, disparaît de chez lui sans aucune explication pour sa femme Laetitia, qui connaît son côté slave déconcertant. Elle l’aime follement,sa disparition la met en proie à une souffrance affreuse. Elle ne connaît pas les raisons de sa fuite, se culpabilise et comprend qu’elle ne pourrait pas vivre sans lui. Pianiste,  ayant renoncé à une carrière d’artiste, elle ne joue que pour son mari, dans l’ intimité, disposée à  satisfaire ses fantasmes par amour.

La jeune étudiante Nóra l’aime aussi et s’inquiète de ne pas avoir de ses nouvelles, car elle veut venir en France, le rencontrer, présenter une communication sur son œuvre lors d’une conférence internationale.

Exilé par sa volonté, Dominique coupe toute communication avec les deux femmes, rendu à la solitude, en proie à la souffrance et à ses cauchemars. Il comprend qu’il n’est pas un séducteur, qu’il aime sa femme  et qu’il ne pourrait longtemps se passer d’elle et la faire souffrir. Déchiré entre plusieurs identités et entre deux amours, le personnage ne sait pas comment s’en tirer.Si la question amoureuse sera résolue à la fin, celle de l’identité brisée restera toute la vie comme une blessure que ni thérapie, ni amour ne guérissent. Il y a toujours un conflit entre l’identité première, héritée de sa famille, et l’identité acquise par l’écrivain dans sa vie, entre identité et altérité.

Le romancier organise son récit selon la technique du contrepoint, avec un narrateur hétérodiégétique qui suit les troubles des trois personnages alternant les plans. Il dévoile ainsi la psychologie féminine et masculine, celle de l’écrivain piégé entre deux femmes et sa création en cours de traduction en italien. Son isolement est brisé par l’intervention de son éditeur. Il renonce alors au mutisme, reprend le contact téléphonique avec sa femme, lui déclarant son amour, la rassurant de son retour, mais sans renoncer à rencontrer Nóra à Nice, lors de sa conférence, à passer quelques jours avec elle.

Au premier plan du récit est Dominique, ses cauchemars terribles dûs à la hantise de la mort, de la guerre avec ses horreurs et la souffrance de sa mère, auxquels se mêle le complexe oedipien, l’amour obsessif pour sa mère. Aucune thérapie ne parvient à l’en délivrer, seul l’amour pour sa femme à le faire oublier parfois.

Le roman s’achève par un poème d’amour adressé par Dominique à sa femme, ce qui suggère la manière dont l’écrivain résout son conflit intérieur.

Identités brisées est un roman agréable à la lecture, témoignant des obsessions de son auteur que l’on découvre par des motifs récurrents dans toute son œuvre.  

©Sonia Elvireanu                 
 
   


 
 
 

 

 

 

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4 juin 2023 7 04 /06 /juin /2023 06:59



 
 
 
 
Si je pouvais prendre dans les mains
un morceau d’argile, le casser, le pétrir,
te donner un visage comme je te sens,
 
saurais-je réunir miette par miette que tu sois
aussi entier et fort que la terre d’où tu viens,
tumultueux et doux comme la mer,
 
orageux tel le vent sur les sommets des montagnes,
tendre et pur comme les neiges immaculées,
limpide et froid pareil à  l’eau des fjords scandinaves,
 
infini comme la Mer Egée,
lumineux et rapide tel l’éclair,
brillant comme le lever du soleil sur les vagues,
 
parfumé tel un champ fleuri,
fructueux comme un verger de pommiers,
 
si je pouvais faire un corps de mes paumes,
saurais-je le modeler pour charmer le monde
tout autour telle la lyre d’Orphée,
enchanter l’oeil comme autrefois les dieux grecs,
 
mais je ne suis pas le potier merveilleux
qui fait chanter et danser l’argile dans ses mains,
je ne suis qu’un morceau d’argile,
brisé et refait par ton chant,
 
je peux te reconnaître, mais je ne peux
te donner ni corps, ni visage,
tu es la mer qui à tout instant fait frémir ses eaux,
troubles ou limpides comme le ciel,
 
métallique, sombre, de l’argent fondu,
orange, transparente, bleuâtre, turquoise,
jusqu'à ce qu’elle s’éclaircisse dans le cristal bleu et se taise.
 
 le 2 septembre 2022


©Sonia Elvireanu        

 

 

                                             
 
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                            * * *
 
 

Infinito come il mare
 
 
 
Se io potessi prendere tra le mani
un pezzo di argilla, romperlo, impastarlo,
plasmarti una faccia come ti percepisco,
 
saprei ricostruirti, briciola per briciola, per renderti
integro e forte come la terra da cui provieni,
turbolento e dolce come il mare,
 
tempestoso come il vento sulle cime delle montagne,
tenero e puro come le nevi immacolate,
limpido e freddo come l'acqua dei fiordi scandinavi,
 
infinito come il Mar Egeo,
luminoso e veloce come un fulmine,
brillante come l'alba sulle onde,
 
profumato come un campo in fiore,
fecondo come un frutteto di meli,
 
se potessi fare un corpo con i miei palmi,
potrei modellarlo per affascinare il mondo
tutto intorno come la lira di Orfeo,
incantare l'occhio come un tempo le divinità greche,
 
ma non sono il meraviglioso vasaio
che fa cantare e danzare l'argilla tra le mani,
sono solo un pezzo d’argilla,
rotto e rifatto dal tuo canto,
 
posso riconoscerti, ma non posso
donarti né un corpo né un volto,
sei il mare che da un momento all'altro fa fremere le acque,
torbide o limpide come il cielo,
 
metallico, scuro, di argento fuso,
arancione, trasparente, bluastro, turchese,
finché non si schiarisce nel cristallino blu e tace.
 
 
Traduction en italien par

Giuliano Ladolfi
 
 

©Sonia Elvireanu                                                     
 
 
 

 

 

 

 

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