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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 06:18
Photo : podcast.ausha.co/j

 

 
 
 
parfois j’ai envie de poésie,
comme si je n’écrivais pas de poésie,
 
j’ai l’impression d’être à l’attente
du mystère qu’elle porte en soi,
avec son pouvoir de te prendre aux tréfonds,
pour te faire sentir la vie,
 
mais en tant de visages,
s’émerveillant de ses mots,
de ton image en miroir
lorsque tu te rencontres avec toi et le monde,
 
il te semble que c’est alors que tu vis,
 
dans ce jeu fascinant de paroles
qui roulent sans cesse le monde
et toi en même temps,
et tous les mondes qui ont existé et existeront,
 
comme un vieux chant venu de très loin
ou de tout près qu’il te semble
te reconnaître comme dans un miroir
ou peut-être ne serait-ce pas toi,
 
parfois j’ai envie de poésie,
comme si je n’avais jamais écrit un seul vers,
 
je me cherche à travers elle,
comme on cherchait
l’eau miraculeuse
de la guérison,
 
avec chaque mot vient vers moi
le murmure d’un secret à peine perceptible
et l’étrange certitude que je suis autre chose,
et ceux que j’aime, j’aimerais alors leur dire :
 
- Arrêtez-vous un instant de ce que vous faites,
écoutez le susurrement de mon eau,
buvez-en avec moi,
 
laissez guérir toutes vos blessures
et attachez à vous l’arc-en-ciel comme une ceinture
qui relie au ciel cette argile miraculeuse,
 
n’épuisez plus votre corps qui sent la douleur,
le plaisir, toutes les tentations,
à le connaître vous pouvez le comprendre,
 
vous aimerez  la lumière,
vous serez à même de l’élever en vous,
 
l’eau de la guérison coule en chacun,
et l’envie d’être la poésie même,
 
parfois j’ai envie de poésie,
comme si je n’écrivais pas de poésie,
 
c’est alors que je commence à sentir la vie,
être le poème que j’écris.
 
©Sonia Elvireanu
1.09.2020
 
 
 
 
 
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23 septembre 2020 3 23 /09 /septembre /2020 06:30
Photo J.Dornac©

 
Un vent farfadet s'amusait à éparpiller les bulles d'écume flottant sur un ruisseau qui roulait joyeusement ses clapotis. Une fraîcheur goûteuse comme une feuille de basilic ruisselait sur les herbes, les boutons d'or, les ficaires et les myosotis.
 
Sur une branche, un oiselet apprenait ses gammes : le nid tintait comme un grelot. Partout dans la nature la joie scintillait en notes bleues :
une invite à déguster le coulis de la journée, un coulis de lumière et de citronnelle, un coulis de mots plus pimpants qu'un pré de renouées bistortes, un coulis de fleurs cueillies à l'aurore...
 
©Michèle Freud
 
 
 
 
 
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22 septembre 2020 2 22 /09 /septembre /2020 06:27

Texte dédié au grand calligraphe et ami Ghani Alani,

 

 

 
 
 
Ce n’est qu’un instant qui s’étire,
Ce n’est qu’une mouvance émerveillée,
Ce n’est qu’une étonnante embellie,
Dont le silence n’a de sens
Que par le glissement du pinceau de soie,
Ou l’expression de l’arabesque du calame.
Ce n’est qu’un instant qui s’étire,
Par le frémissement irisé
De la note d’encre
Sur l’inconnu de la feuille blanche.

©Michel Bénard.

                                                                                 
 
 


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21 septembre 2020 1 21 /09 /septembre /2020 06:28

 

 

Je voudrais enserrer dans mes pensées et
puiser dans les souvenances anciennes
les mystères de la Vie
trouver la trace de l’Histoire
à jamais enfouie
afin que mieux l’on vive
ne plus répéter les erreurs du passé
enfin trouver la Paix, ne plus pleurer
trouver l’Espoir
 
* * *
 
Et je pars dans mes chers nuages
te trouver
boire au creux de tes ailes
l’eau cristalline de la claire fontaine
je m’y retrouve bien
ma soif est apaisée
Nous nous sommes retrouvés Amour
Depuis le fond des âges
Mon bel oiseau
viens que je boive encor
à l’eau pure de nos ébats
Mon éternel Amour
 
Nous sommes revenus
à notre maison
où nous nous sommes aimés
abandonnée par le temps
afin que l’on s’y pose
 
Demain, retournons boire
à la fontaine
toi surgi de là-bas
moi, venue de la plaine
je poserai dans tes yeux
mes yeux de perles de rosée
 
Pourquoi ne pas être heureux
Nous
Les oiseaux amoureux...
 
Ode©


 
 
 
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20 septembre 2020 7 20 /09 /septembre /2020 06:32
 
 
                   Poème dédié à toutes celles et ceux dont le monde n’a que faire...
 
 
 
 
Il n’y a nulle lumière
Et il n’y a plus d’air
Dans ce puits noir
Qu’on nomme « solitude » !
Il ne faut plus rien espérer
Car plus rien ne peut nous sauver
Depuis que de gris
Nos cheveux sont devenus blancs...
 
On en connaît qui s’y sont perdus
D’autres s’y sont noyés
Mais nul jamais ne fut heureux
De n’avoir comme compagne
Que cette sinistre harpie
Digne seulement des pires sorcières
Ces amies intimes de l’Enfer
Détestant avant tout la Lumière !
 
Certains se disent heureux d’un tel sort
Mais peut-on l’être
Lorsque notre âme
Se trouve derrière les barreaux !
Un beau fruit bien juteux
Peut-il être encore lumineux
En étant soudain flétri par la sécheresse
Qui fait fuir même ceux qui l’aimaient ?
 
Cette prison n’a pas toujours des barreaux
Il arrive que tout passage vers le jour
Vers un nouveau possible bonheur
Soit totalement barré par un mur
Non pas de pierres, mais de ronces
Aux pointes extrêmement longues
Épaisses, acérées jusqu’à la folie !
Qui s’y aventurerait y mourrait...
 
Et par ailleurs comment ne pas s’y blesser
Puisque rien ne vient éclairer ce mur
Sinon le sang de nos larmes les plus amères !
Parfois, lorsque seul un mur rond
Entoure le prisonnier dans le puits
En levant la tête vers le ciel
Il voit au mieux une étoile perdue
Comme un décor sur un plafond
 
Il faut écouter le ricanement du ciel
Qui dit dans un rire,
« tu vois, ici aussi nous sommes seuls » !
Le désespoir gronde au loin
Mais se rapproche tellement vite
Que demain était déjà hier
Et que hier sera demain !
En solitude, nulle notion de temps !
 
Il est pourtant des paradoxes
La solitude à un tel point
Sauve des contagions mortelles
Pas de visites quand on est seuls
Pas de poignées de mains
Pas d’embrassades si douces
Alors, pas de place pour le virus !
Élève obéissant dira-t-on...
 
La solitude à ce stade
Est l’avant-goût de la fin
Le début de possibles dépressions
Qui mènent en pays inconnus
En avenir incertain
En choix parfois définitifs
Que les autres ne comprennent pas
Ces autres qui ne savent que juger sans savoir...
 
Que tu sois femme ou que tu sois homme
En solitude, tu ressembles au goéland
Ce fier oiseau qui vole si haut
Mais à qui on a coupé les ailes
Et qui reste au sol, âme triste
Esprit ailleurs, dépérissant à jamais
Mort-vivant qui rêve encore du passé
Lorsque sa vie était belle et gorgée de promesses...
 
©Jean Dornac
Lannion, le 18 septembre 2020

 
 
 
 

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19 septembre 2020 6 19 /09 /septembre /2020 06:31
Le pain chante la sortie du four
 
 
 
La sueur, pour le pain des autres,
Lui dégouline sur le front :
C’est son auréole d’apôtre
A ce mitron !
 
On dirait que ce sont des anges,
Ces visages enfarinés,
Les pains qui dorment dans leurs langes
De nouveau-nés !
 
Un petit enfant qui rêvasse
Se frotte les yeux pour mieux voir
Et comprendre ce qui se passe
Dans ce trou noir !
 
Je le revois, ce petit drôle,
Tout fraîchement tombé du lit,
Avec le chat sur ses épaules
Qui s’assoupit !
 
Juché sur un sac de farine,
Encore tout paf de sommeil,
La figure qui s’illumine
En plein soleil !
 
Il trouve la chaleur bien douce
Et les rêves si sautillants ;
Si ténue l’ombre qu’éclaboussent
Les flammes aux regards brillants.
 
La mouche dort, la fournée lève
Et l’on manque de s’assoupir :
Sur un pain une bulle crève
Comme un soupir !
 
Heureusement que les bruits veillent
Et que la vapeur dit son mot ;
Les parfums comme des abeilles
Réagissent fortissimo !
 
Un sourire, cela vous ôte
Tant de fatigue et de douleur
Et la vieille horloge qui trotte
Donne sa fièvre à notre cœur.
 
L’aiguille au devoir nous rappelle,
Ignorant les belles raisons
Qui nous emportaient sur leurs ailes
Vers d’autres horizons !
 
C’est le troupeau de pains qui bêle
Pour sortir de la bergerie ;
Le boulanger saisit la pelle
Et calme leurs effronteries.
 
Des pas se coulent dans la rue,
Le jour vient cogner au carreau
Et clame à l’ouvrier qui sue
Quatre fois plus de sang que d’eau :
 
Ne sais-tu pas que la misère
Est au seuil de ton paradis
Et qu’un peu partout sur la terre
Le pain manque dans les taudis ?
 
Ne vois-tu pas ces pauvres gosses
Que la faim tiraille et raidit ?
A cent mille lieues de la Beauce,
On vient d’assassiner Gandhi !
 
©Louis Delorme  
 
Extrait du recueil « La Criée – Les Vagissements » de 1974. Recueil imprimé et gravé par l’Auteur sur sa presse artisanale.
 
 
 
 
 
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18 septembre 2020 5 18 /09 /septembre /2020 06:30
Peinture de Béatrice Gaudy
 
Les traductions en occitan limousin et en italien sont de Béatrice Gaudy
 
 
 
 
 
Les gazouillis des oiseaux au jardin
Au plaisir que tu prends à les ouïr
tu ressens combien dérisoire et futile
est le plus souvent l’apport
des nouvelles technologies
Tellement plus essentiels
ces gazouillis
qui ont des millénaires
 
©Béatrice GAUDY
 
 
             * * *
                *
 
 
Loù bresihadis daû ausèu au jardi
Au plasei que tu prenei à loû auvi
tu ressentei quant derisòri e futile
ei lou plus souvènt l’aport
de la nouvella tecnologia
Talamen plus essenciau
qui bresihadis
que an daû milenàri
 
 
             * * *
                *
 
 
I cinguettii degli uccelli nel giardino
Dal piacere che prendi ad udirli
provi quanto irrisorio e futile
è il più delle volte l’apporto
delle nuovo tecnologie
Tanto più essenziali
questi cinguettii
che hanno dei millenni
 
©Béatrice GAUDY
 
 
 
 
 
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17 septembre 2020 4 17 /09 /septembre /2020 06:21
Charlie Hebdo : Les victimes de la barbarie

 

 

 

Texte fort, texte juste, il est important, je crois, que je le publie ici au moment où se tient le procès des complices de ces monstres qui ont commis les attentats de 2015 à Paris. D’abord à Charlie Hebdo puis le 13 novembre  dans Paris, ce jour-là, ville martyre. Comment oublier les innocents assassinés ?... J.Dornac

 

* * *

                                             *                                             

 

 

         Un peu plus loin, au-delà des Moyennes-Eaux, mais aussi sur nos terres, la liturgie d’une guerre que d’obscures criminels barbouillent de sainteté.

         Au nom d’un obscurantisme que les Lumières avaient, pensait-on, définitivement effacé de très archaïques nuits.

         Au nom d’un Dieu, certes exigeant et ambitieux, que je voyais pétri d’amour pour ses créatures. Au nom de prêches pyromanes et d’une démence dépourvue de toute tolérance.

         Au nom d’un califat que l’Histoire a depuis des siècles déserté.

        

         Non pas, je le crois, au nom d’Allah.

 

©Claude Luezior

 

 in : Jusqu'à la cendre, Ed. Librairie-Galerie Racine, Paris, 2018

https://editions-lgr.fr/claude-luezior/  

 

 

 

 

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16 septembre 2020 3 16 /09 /septembre /2020 06:40

 

 

 
 
Avoir le droit de crier
de raconter
avoir le droit de s’arrêter
de poser son bagage
Ouvrir la maison de l’enfance
comme on ouvre les yeux
chasser cette ombre
où se cachent les secrets
où somnolent les regrets
confier les mots du passé
à la bienveillance du présent
laisser le vent de l’automne
effeuiller les souvenirs
avant que l’hiver ne les balaye
Respirer s’asseoir
et écrire... enfin
 
©Kathleen HYDEN-DAVID
 
Extrait de « A cœur ouvert » Éditions France Libris 2019


 
 
 
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15 septembre 2020 2 15 /09 /septembre /2020 06:43
Auguste Rodin : L’Éternel Printemps

 

 

Mes yeux se fondent
dans le ciel de ton visage
mon cœur métamorphose
ma chair en torche vive
et je brûle ma Vie
au brasier de ton corps...
Le temps s’essouffle
à poursuivre mon être
évanoui de lumière
au sein même du plaisir...
Saltimbanque de l’Amour
au pays éphémère
où les destins fragiles
ne sont plus que des leurres...
Je dépasse le cercle
effrayant des miroirs
et fais de chaque seconde
un écrin de saveurs...
Dans le froissement
inconnu des possibles
comment ne pas goûter
aux plats du bonheur
surtout lorsque l’aimée
est une gourmandise
dont l’appétit sauvage
m’ouvre l’entrée secrète
d’un « présent volupté »...
 
Toi si belle et si tendre
au milieu de mes jours
toi qui portes mon rêve
comme ta propre sève
pourras-tu repousser
la cruelle Camarade
cachée dans mes artères
prête à dévorer
l’amour qui nous lie ?...
 
© Victor Varjac
Antibes, 18 novembre  2012
 
Extrait du recueil « Les fiançailles de l’aube » aux éditions Chemins de Plume
 
 
 
 
 
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