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Quand nos épaules devenaient des gîtes
ou des selles de mules qui parcouraient
les voies dans les montagnes avec
la souplesse des chamois
Les pensées coulaient dans les mots comme de l’argent vif,
comme du nectar ou comme son souvenir
Le midi faisait une coupe de ses mains
et nous appelaient par notre nom,
comme si nous étions ses enfants
Nous portions sur nos épaules dieux et déesses,
des anges qui oubliaient de détacher de leurs ailes
la rosée du soir, pétrie dans le rêve de la nuit
avec la pâte des étoiles
Ils ont assassiné le poète,
La nuit arrache son bandeau
Tempo criblé de plomb,
Son corps roule dans le ravin,
Sous les pierres les lézards se terrent,
La nuit s’étrangle dans la gorge d’un chat.
Une nuit plus noire que toutes,
Ils ont assassiné le poète
Jeune corps raidi à jamais
Mille grenades ont éclaté,
Un rouge gorge s’égosille
Sur une fleur d’oranger.
Le vent joue la cadence
Martelant les accords
Bourdon d’une guitare qui soudain se rompt.
La nuit chavire, nul écho
Qu’une rime où rôde la vie déroutée.
Federico,
Es-tu ce dormeur sans sommeil
Aux paupières de terre,
Somnambule sous la lune glacée ?
Recension : - Virginie Mérimée – Entre l’Amour et la mort, il n’y a qu’un drap – Illustration de l’auteure- Editions les Poètes français – 3 -ème trimestre 2023 – format 15x21 – nombre de page 58 –
« Par l’amour des mots nous effleurons l’amour des corps. » M.B
Le ressenti est évident, Virginie Mérimée est une épicurienne qui a soif de vie et soif d’amour, soif d’une pleine jouissance afin de faire reculer la mort omniprésente dont la marionnette se désarticule sur les lendemains de la ligne d’horizon : « Je boirai la vie pour mieux noyer la mort. » V.M.
Au travers de ce recueil, Virginie Mérimée nous offre une poésie du plus bel intérêt. Ecriture d’une grande force, jouant de néologismes qui hélas ne seront pas toujours perceptibles. La poésie de notre poétesse se mérite.
Une porte s’ouvre sur un monde ésotérique en forme d’arbre aux racines profondes. C’est une poésie qui détourne les codes conventionnels et qui s’impose comme guide spirituel, usant facilement de jeux de mots, de subtilités de langage qui nous interrogent et nous habillent de leur mystère. Notons que la compagnie des fées n’est pas chose rare dans la poésie de notre amie, où une énigme flotte telle une brume sur un étang : « Sans se noyer dans le lac de l’oubli. »
C’est un univers surréel, peu commun, déroutant parfois où Virginie Mérimée laisse mitonner ses formules dans un grand chaudron. Nous pouvons très bien l’imaginer se débattant dans une nuée de voyelles et consonnes qui l’énivre. Elle nous entraine dans un espace singulier, étrange et intrigant. C’est une façon pour elle de se protéger en préservant son jardin secret. Elle nous gratifie de quelques notes délicieusement érotiques : « Passe ta main dans mon corsage.../ Et cherches-y les sentiments effarouchés... » la question se pose : érigerait-elle son temple d’amour au travers de ses poèmes ? La poésie est une preuve d’amour dont Virginie Mérimée a soif d’un besoin viscéral, qu’elle désire, qu’elle ressent à fleur de peau : « Et nous graverons sur nos peaux / Des tendresses que nous seuls comprenons. »
Elle joue entre deux amours, celui de la chair et celui de l’art, car elle est plasticienne de beau talent également et il lui arrive d’érotiser l’acte symbolique de restauration d’un tableau : « Je suis la soie du pinceau / Immerge-moi sans tarder / Dans le ventre de tes nuits tourmentées.../... »
Virginie Mérimée se crée sa propre versification, nous ouvre les portes de son imaginaire, proche parfois du fantastique ou sorte de rituel séculaire aux aspects chamaniques, dont elle nous voile avec beaucoup de sensibilité, de façon détournée nous rencontrons l’essentiel questionnement de la vie. Sa poésie se veut libre jusqu’à l’absence de ponctuation, libre comme l’auteure, libre comme la femme. C’est un monde singulier, original où nous rencontrons de très surprenantes métaphores. Un monde qui se fond avec la vie jusqu’à lui rendre un sens. Il y a une forme sacrificielle, un sens sacré allant jusqu’à l’automutilation, toute théorique bien évidemment, sorte de virtualité poétisée : « Mon histoire est gravée sur ma peau.../... »
La poésie ici est prétexte à un amour aux révélations incantatoires, mystiques, sorte de dévotion profane : « Je me suis agenouillée pour lécher tes blessures.../... » ou encore : « Jusqu’à te clouer sur ta couche.../... »
Virginie Mérimée nous conduit jusqu’à la pérennisation de l’amour, sorte d’offrande du corps, espérance significative mais indéfinie oscillant du rêve à la réalité : « Je sens l’amour m’envahir et me pousser / A t’aimer au-delà de l’abécédaire ; »
Au travers de subtiles images nous avançons sur un chemin parallèle entre le mythe et l’existence cruelle : « Je me débats dans cette marée noire humaine / Où les carcasses des colombes fusillées gisent au fond des regards. »
Cet ouvrage « Entre l’Amour et la mort, il n’y a qu’un drap » où il y a « des silences qui se font poèmes » est parsemé de petits joyaux qui peuvent nous conduire jusqu’à la transcendance.
Michel Bénard a été honoré de la distinction d’Ambassadeur de la Paix.
Suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par le Président de la République, un levain d’inquiétude s’est levé.
A droite, à gauche, au centre, le torchon brûle.
A entendre des mensonges du matin au soir, nous finirons par ne plus croire personne, à commencer par les agitateurs du « Nouveau Front populaire ». Il y a ceux qui gâchent la République, ceux qui se rallient à un mouvement politique pour être sûrs d’être élus députés et de rester au chaud pendant cinq ans sous un énorme édredon rembourré des plumes du reniement de leurs idées premières.
Et puis, il y a ceux qui préfèrent le chemin de la franchise avec le courage de dire la vérité.
Ne nous fions pas aux guirlandes de lampions trop vite éteints.
A nouveau, la société doit changer.
Mesdames et Messieurs les candidats, entendez la bonne ivresse de la jeunesse.
Elle n’écoutera pas les balivernes de circonstance.
Elle ne jettera pas de pavés. En revanche, elle a une très forte envie d’écouter un poème, de lire un conte de fée en trois volumes et d’entendre, main dans la main, une musique tsigane jusqu’au bout de la nuit.
Demain s’envoleront les pigeons du parvis de Notre-Dame, et je ne me lasserai pas de suivre ce sillon bleu où chante la liberté.
R S - juin 2024
SOURCES :
Il y a 88 ans, sorti des urnes du 4 mai 1936, c’est le Rassemblement populaire qui l’emporte.
Dès le lendemain, les grèves se multiplient. Léon Blum accepte la responsabilité de chef de gouvernement.
Les conséquences du mouvement de juin 1936 sont considérables.
Le 11 juin, sont ainsi votés les congés payés, les conventions collectives et le 12, les quarante heures.
Il convient de préciser que, ni les 40 heures ni les congés payés ne figuraient dans le programme du Front populaire.
A la fin de l’année 1936, le bilan du Front populaire est bien moins rose qu’on ne l’a souvent dit.
La hausse des prix annule très vite les augmentations conquises en juin.
Par ailleurs, rien n’est fait sur les retraites.
La France sort du Front populaire avec un système d’indemnisation du chômage totalement désuet.
Les femmes n’ont toujours pas le droit de vote et se retrouvent, dès 1937, rejetées du marché du travail.
Il reste que Léon Blum était d’une humanité profonde.
Sur le plan des idées, il n’a, à aucun moment, voulu imposer, mais toujours convaincre avec le courage qui l’animait.
Il s’agissait pour lui de dire toujours la vérité.
A l’œuvre on connait l’artisan, La Fontaine, in les Frelons et les Mouches à miel
Rédiger une fable est une œuvre très ardue, du fait qu’il faut condenser en peu de lignes une histoire où les antagonistes sont clairs et ensuite terminer par une morale résumant l’intrigue en peu de mots.
Olivier Dessibourg réussit parfaitement cela dans ce recueil : l’Ours et l’Oursin.
Ce qui frappe, à première lecture, c’est la richesse du vocabulaire de notre moderne descendant d’Esope, une brume d’été, pareille au liseron/ en son costume ouaté, monta aux environs, ( in le Mouton et le Nuage), puis la finesse et la drôlerie des personnages au cœur d’une prairie, Biquette, sans vergogne / tout comme une furie, houspillait une cigogne,( in la Chèvre et la Cigogne), la description de certains animaux, tel par exemple celle du Hibou Grand duc … ainsi l’oiseau superbe ,dans sa grande allégresse, / dégoisait de son verbe aux accents de noblesse : je suis un hibou grand-duc à longues oreilles à pointes…. et là nous laissons, au lecteur amusé, la suite de la lecture des titres que s’octroie le Hibou Grand-Duc, un vrai régal tellement drôle !
Les morales de chaque fablesont de véritables petits bijoux de par leur finesse, leur véracité, leur modernité, Affronter les dangers en gardant son courage/ permet de regagner très souvent le rivage, in le Jaguar et le Piranha.
Toutes les fables reflètent avec humour les traits de caractère des humains, comédie du quotidien, sagesse dans chaque phrase et sourire au coin de la plume ce, sans concession, mais avec véracité, chaque lecteur va se voir ici et là dans un miroir en esquissant un sourire, un éclat de rire.
Cette lecture est un chemin de vérité, peut-être aussi un chemin de vie parfois mieux vaut se taire au lieu de jacasser in le Blaireau et les Bécasses.
Comme on souffle dans l’âtre pour activer le feu, l’auteur réveille les mots pour les faire flamboyer. Dans chaque fable, Olivier Dessibourg ouvre une porte qui fait lever le soleil et l’espoir d’un monde meilleur : à observer l’histoire, c’est à se demander/ quel est les bon regard et par quels procédés/ on pourra, pour la suite,…s’aimer sans reproduire de nouvelles injustices inle procès du panda.
Recueil à lire et relire pour son plaisir personnel et celui de ceux qui écoute.
Nous exprimerons un souhait : vite un autre livre de fables pour le bonheur du lecteur et parce que on voit que pour apprendre, il n’est jamais trop tard ! in le Vieux singe et le Lionceau.
Et bien sur on ne peut terminer sans mentionner la superbe, drôle, délicieuse première de couverture illustré par de Debuhme, prélude aux paroles, aux facéties des animaux du recueil, l’oiseau tenant dans ses serres deux cerises est l’appel à la gourmandise gustative et à celle de la lecture.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...