Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
5 octobre 2022 3 05 /10 /octobre /2022 06:28


                             

Édition L’Harmattan, collection Accent Tonique, juillet 2022


      La barque de Charron conduit toujours aux enfers, il n’y a pas de nautonier du bonheur. Bachelard


L’auteur, tel un oiseau sans ailes qui pourtant vole, est toujours entre rêve et réalité, en étant accompagnée par des accords venus de nulle part mais prégnants, des doigts  s’agitent sur les touches d’un piano au désert mille sonates se bousculent/ dans le labyrinthe d’une oreille spatiale invisible.


Dans ce recueil où se croient Debussy, Goldberg, Lalo, Chopin  et  bien d’autres, on sent que l’auteur est musicienne dans l’âme, c’est ce qui lui fait un manteau invisible mais protecteur, elle est torture plaisir et souffrance. Son dire est embrasement, feu brûlant et pourtant si loin de l’âtre invisible où elle brûle et se cendre à l’assaut de l’échelle du ciel. Elle est notes, accords dans l’extase du manque toujours à la recherche d’une marque, d’un souvenir, elle les voit, les touche et tout fuit, histoire de voir si Eurydice vous suit/ elle l’obstinée de la perte/ comme toutes les illusions. Quête sans fin, quête du tout qui devient rien, un rien opulent, torturant, envahissant, mais c’est le rien du Tout.


Son dire est fait de mots réverbères pour raviver les ombres réelles mais imaginaires, les souvenirs, mirages/ réels, fuyants mais obsédants, ce sont des mots calices pour offertoire interdit, des mots qui font des souvenirs sans légende, mots au goût amer et torturants, même lorsque les bourreaux sont partis / les victimes ensevelies, lamento funèbre, mots à jamais inclus dans sa chair alors que les bottes orgueilleuses s’enfoncent / dans la boue des champs de massacre. Pourtant, pas à pas, contre toute logique, l’auteur passe le gué.


Elle laisse filtrer l’architecture de sa pensée, sensibilité à fleur d’âme, traces noires, zones d’ombre au gout âpre, égarements qui s’entrelacent, se percutent se tordent sur des radeaux en précaire équilibre, ample liturgie lorsque le sang flagelle le corps, digue sans remparts qui ramène le lecteur au gîte de la déraison, il boit au goulot d’anciennes racines errantes qui pourtant n’ont pas d’attaches… Électro choc, électro quelque chose c’est la vie avec ses murmures, ses fusions, ses effusions, où l’on se perd pour se retrouver, peut-être tentative de communion avec l’Absolu, tresses du silence bruyant qui libère toute une chapelle à explorer.


Dana Shishmanian se fait relieuse, c'est si près de religieuse, sa fourrure d'hermine se lustre au poil fin de ses mots en nervures, elle pose les épingles de ses bâtis, découd l'ourlet d'un nuage pour offrir trois notes de la musique des sphères issues d'un tabernacle de silence et d'encens à chacun de savoir l’ouvrir.


Elle va s’en aller, à la recherche du pardon, issu des lamentations angéliques qu’un violoncelle/ sorti d’abîmes sans fond/ distille subrepticement…il anéantit et console, elle a besoin d’apaisement, de paix on appelle les larmes au secours/ ce sont les bonnes sœurs toujours prêtes à consoler.


Le sens magnétique, est un tourbillon de mots-pensées, qui s’enroulent, après le lecteur, le tord, le roule, le palpe, l’oublie, le reprend, le traîne pour en faire une toupie dans une étoile filante,.. adagio en guise d’adage/ définitif et muet.


À lire avec étonnement, vite transformé en bonheur méditatif.
                                                   

©Nicole Hardouin.          
 
 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2022 2 04 /10 /octobre /2022 07:02


 


Un livre, juste un livre…
Une page, une seule page…
Un mot, un mot de toi et le temps rit,
Les pages s’envolent,
Les livres prennent vie… Raconte-moi
encore…

©Lydia Montigny  
Extrait du recueil « Exquis Salmigondis » aux Editions BoD-Books on Demand - Paris            
 

 
 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
3 octobre 2022 1 03 /10 /octobre /2022 06:33


 

  Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022
 

 

On est tous différents
Vous le savez déjà, c’est évident
Faut-il nous traiter différemment ?
Pourquoi tant d’inégalités ?

 

Vous qui clamez la liberté d’expression !
Nous nous sentons en prison.
Tant d’inégalités
On en perd pied.

 

La différence fait la force
Sans différence ma vie serait morose
Et même si un poème en prose ne change pas les choses

 

On essaie de changer les mentalités
Pas besoin de crier, il faut juste chanter
Chanter notre liberté

 

©Sertan HAN

– 5ème – 13110 PORT-de-BOUC
PRIX 2022 DE LA POESIE ENGAGEE

               
 
 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2022 7 02 /10 /octobre /2022 06:41
Compassion : Sculpture de Franceleine Debellefontaine.

 

Poème de Barnabé Laye et la sculpture est de Franceleine Debellefontaine.


Le visage des larmes change au gré des saisons
En habit couleur chagrin ou en souffrance passion
Larmes de colère ou larme de dépit dans l’attente
D’un geste ou d’un mot délivrant du ressentiment
Les larmes sont des paysages bleus des poèmes
Des silences cachés au creux des mains enlacées
Des merveilles fugitives sur les sentiers du cœur
Filles des extases soudaines et des émerveillements
Le visage des larmes change au gré des saisons
Le revers de la main s’approche et s’abstient


©Barnabé Laye                 
(Barnabé LAYE / Fragment d’errance / Prix A Césaire 2016)

   
 
 
 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2022 6 01 /10 /octobre /2022 07:21
Fernand Khnopff - Mon coeur pleure d’autrefois


 

 

Ton âme est une aube dormante
Où glissent des baisers
Et des caresses roses,
Quand saupoudré d’or
Tu butines les calices
Qui s’ouvrent devant toi.
Parfois des améthystes
Embrasent ton regard effaré
Des hantises qui rodent
Aux portes de ta vie.

 

Vient l’heure
Où parmi les voix ensorceleuses
De femmes oubliées
Une déesse folle
Criant ton nom
Meurt de soif auprès de la fontaine.

 

© Denise Bernhardt


Extrait du recueil « La face double du rêve » écrit à deux plumes par Denise Bernhardt et Yves Romel Toussaint. Aux éditions Le Vert-Galant.

 

 

 

 

 


Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
30 septembre 2022 5 30 /09 /septembre /2022 06:44
(Image d'illustration) © Maxppp


 

 

Ainsi parle dans ma mémoire
L’enfant qui a huit ans pour l’éternité.
Ce fut le fils de mon frère.

 

Un jour le tracteur bascula
Sur sa silhouette blonde et claire,
Grâce fragile prise au piège
Comme tant de petits dans le monde.

 

« Oh ! disait-il avec un rire d’ange,
Les morts, à la TV,
Ils se relèvent tous après ! »

 

© Luce Péclard

Extrait du recueil « Le Feuil », aux Editions du Madrier         
 

 
 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
29 septembre 2022 4 29 /09 /septembre /2022 06:43


 

tu me taraudes
avec la braise qui coagule,
une braise furieuse
qui dissout mes litanies
tu morcelles, tu effrites
mes certitudes en jachère
quand se lève le jour
d’une paisible oraison

 

Prêtresse

 

tu détournes
les ascendances que je chuchote
tu t’empares de ma paille
pour bouter la flamme
à mon humide caverne
et mes frasques d’ermite
d’un coup s’embrasent
pour goûter aux rouges
de nos démences

 

©Claude Luezior  

Extrait du recueil « Prêtresse » aux éditions L’Harmattan
 
 
 
 
 
 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
28 septembre 2022 3 28 /09 /septembre /2022 06:41


 

 

La vie cadeau sublime
Comme à la fleur, à l’oiseau,
Nous est donnée
Pour, pendant un nombre
Inconnu de lunes
Et de grands beaux soleils,
Sur cette Terre,
Malgré les embûches,
Cheminer.
A notre naissance,
La santé héritage inestimable
Nous est léguée,
Qu’il nous faut préserver,
Cette richesse

 

Mal partagée, est à jamais,
Inconnue de certains,
Apprendre sans cesse,
Chercher à comprendre
Fortifie celle de l’esprit
Et renforce le corps.
Il nous appartient de
Toujours espoir garder,
D’aimer l’Autre, la vie et
La beauté des choses,
De ne jamais oublier
De rire de ses infortunes
Car « rire c’est la santé! »

 

© Gérard Gautier  
Extrait du recueil « Errances choisies » aux éditions L'Echarpe        
 
 
 

 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
27 septembre 2022 2 27 /09 /septembre /2022 06:44


 


Voie d’escale, l’horizon du sentier gravite sur la pente du jour.
Contredanse aux heures, le ballet des fougères module sa verve.
Le jour claudique. Le soir vient en maître. Entre ombre et lumière,
les fougères penchent incertaines du choix.
Jour battu, la nuit distribue son jeu. Écartées, nos heures sont reines.
Cousues de sommeil, elles incendient tout désarroi. Elles roulent en
boule le monde draps et songes défaits, cueillent aux plis de l’œil
fougères et sentier mêlés.

 

©Béatrice Pailler  


Extraits d’Aubier
Revue Écrit(s) du Nord
N° 35-36 2019

 
 

 
 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0
26 septembre 2022 1 26 /09 /septembre /2022 06:37

 
 

 
Poèmes Lauréats Concours Jeunesse SPF 2022

 


Je suis venue à vous par le ruissellement de mon sang
Par la voix d'un blessé sur les tranchées
Par l'évanescence d'un cri oublié
Dans le blizzard ballottant

Je suis venue à vous parmi les affligés
Affrétée du bleu que doit la mer au ciel
Fermée aux mensonges des espiègles
Dans leurs mains creuses tels de faux aumôniers

Je suis venue à vous pour me livrer sans barguigner
Le sang des justiciers badigeonné sur mes socquettes
Ayant mis sous le blé quelques notes dans ma musette
Que me pèsent les mots comme véracité à prouver

Je suis venue à vous dans la misère et la mendicité
Des bouches qu'implorer a barbouillé de poussière
D'abeilles égarées et solitaires
Qu'un vent de misère à de faim sustentée

Je suis venue ridée de la calamité de cette saison
Qui bat au glas les champs, l'espérance et les rêves
Dans la pâleur de ce printemps de misère
C'est vrai que la géhenne n'attend pas la fin de la fauchaison

Je suis venue livrer la gabelle des pourritures
Aux criquets des closeries rasées
Je suis venue déposer mon cœur à la margelle du puits des traités oubliés
Regardez-le émietté et abandonné en vaine pâture

Je suis venue lever votre indifférence
Dans la brume que traque le soleil
Avec nos mots pour nos plaies
Arrachés aux collets des coquelicots qui se balancent

Je suis venue les mains vides et les pieds nus
Pour mendier la paix et la justice
Sur les rives des eaux humanistes
Je suis venue à vous qu'on me dise qui es-tu


©Sara TIMB

ETUDIANTE – DOUALA, CAMEROUN
PRIX 2022 DE LA POESIE HUMANISTE

           
 
 

 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Couleurs Poésies 2
  • : Ce blog est dédié à la poésie actuelle, aux poètes connus ou inconnus et vivants.
  • Contact

  • jdor
  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...
  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...

Recherche