Lorsque vos mains se referment sur mes déchirures et que les anémones s’inclinent
suis-je feu de brousse dans le glissement des ombres
débris flammés enveloppés de bure
braise pour nid cendré
onde mendiante venues de contrées lointaines
je ne sais plus.
Lorsqu’indifférente à mon désarroi
la lune bâille tenaillée par le vent
et que les étoiles tremblent contre la galaxie des rêves en ébauche
suis-je fileuse dans les rets de l’enfer
harmonie sans partition
lèvres en gémir à la douane des chimères
je ne sais plus.
Lorsque les mots s’effilochent aux berges du vertige
et qu’une plume calligraphie une ciel déchiré de regrets
je suis un oiseau sans ailes
au bord d’une source de silence.
de notre ambassadeur Gérard Gautier France
votre indulgence pour les traductions merci !
Maman, tu m’as dit…
Maman, tu m’as dit souvent
Sois sage, petit, et tu gouteras
A la beauté des paysages
A la blondeur des sables,
A la magie des senteurs,
Du jasmin, des roses, des orangers,
De l’odeur épicée du vent.
Maman, tu m’as dit souvent
Sois sage et tu aimeras
La poésie changeante de la nature,
La beauté des oasis hospitalières,
Le regard des Hommes bleus, libres.
Dis-moi, Maman, pourquoi
Je ne vois que la nuit,
Ne sens rien que l’odeur acre
De la terre, de la poudre,
Dis-moi, Maman, pourquoi
Je ne sens plus l’odeur du cèdre,
Des pistachiers, des amandiers…
Dis M’man,
M’man qu’as-tu?
Dis M’man
Pourquoi tu sanglotes?
Dis M’man
Pourquoi t’es à genoux?
Dis M’man
Pourquoi tu ne m’entends pas?
M’man…
Reste M’man…
Reste…
M’an… M’an…
C’est quoi la Paix…?
Mom, you told me ...
Mom, you told me often
Be wise, little one, and you will taste
To the beauty of the landscapes
In the blondness of the sands,
With the magic of scents,
Jasmine, roses, orange trees,
The spicy smell of the wind.
Mom, you told me often
Be wise and you will love
The changing poetry of nature,
The beauty of hospitable oases,
The gaze of blue men, free.
Tell me, mom, why
I only see at night,
Smell nothing but the acrid smell
Earth, powder,
Tell me, mom, why
I no longer smell the cedar,
Pistachio trees, almond trees ...
Say Mom,
Mom what do you have?
Say mum
Why are you sobbing?
Say mum
Why are you on your knees?
Say mum
Why can't you hear me?
Mom ...
Stay Mom ...
Stay…
M'an ... M'an ...
What is Peace ...?
Mamá, me dijiste ...
Mamá, me lo dijiste a menudo
Sé sabio, pequeña, y saborearás
A la belleza de los paisajes
En el rubio de las arenas,
Con la magia de los aromas
Jazmín, rosas, naranjos,
El olor picante del viento.
Mamá, me lo dijiste a menudo
Sé sabio y amarás
La cambiante poesía de la naturaleza,
La belleza de los oasis hospitalarios,
La mirada de los hombres azules, libre.
Dime mamá por qué
Solo veo de noche
No huele nada más que el olor acre
Tierra, polvo,
Dime mamá por qué
Ya no huelo el cedro,
Pistachos, almendros ...
Di mamá,
Mamá, ¿qué tienes?
Di mamá
¿Por qué lloras?
Di mamá
¿Por qué estás de rodillas?
Di mamá
¿Por qué no me escuchas?
Mamá ...
Quédate mamá ...
Permanecer…
M'an ... M'an ...
¿Qué es la paz ...?
Mamma, mi hai detto...
Mamma, me l'hai detto spesso
Sii saggio, piccolino, e gusterai
Alla bellezza dei paesaggi
Nel biondo delle sabbie,
Con la magia dei profumi,
gelsomino, rose, aranci,
L'odore speziato del vento.
Mamma, me l'hai detto spesso
Sii saggio e amerai
La poesia mutevole della natura,
La bellezza delle oasi ospitali,
Lo sguardo degli uomini blu, libero.
Dimmi, mamma, perché
vedo solo di notte,
Odore nient'altro che l'odore acre
terra, polvere,
Dimmi, mamma, perché
non sento più il cedro,
Pistacchi, mandorli...
dimmi mamma,
Mamma cosa hai?
dì mamma
Perché stai singhiozzando?
dì mamma
Perché sei in ginocchio?
dì mamma
Perché non mi senti?
Mamma ...
resta mamma...
Restare…
M'an... M'an...
Che cos'è la pace...?
Mãe, você me disse ...
Mãe, você me disse muitas vezes
Seja sábio, pequenino, e você vai provar
Para a beleza das paisagens
Na loireza das areias,
Com a magia dos aromas,
Jasmim, rosas, laranjeiras,
O cheiro picante do vento.
Mãe, você me disse muitas vezes
Seja sábio e você vai adorar
A mudança da poesia da natureza,
A beleza de oásis hospitaleiros,
O olhar dos homens azuis, livre.
Me fala mãe porque
Eu só vejo à noite,
Não sinta nada além do cheiro acre
Terra, pó,
Me fala mãe porque
Eu não sinto mais o cheiro do cedro,
Árvores de pistache, amendoeiras ...
Diz mãe,
Mãe o que você tem?
Fala mãe
Por que você está chorando?
Fala mãe
Por que você está de joelhos?
Fala mãe
Por que você não pode me ouvir?
Mãe ...
Fica mãe ...
Ficar…
M'an ... M'an ...
O que é paz ...?
Мама, ты мне сказал ...
Мама, ты мне часто говорила
Будь мудрым, малышка, и ты попробуешь
К красоте пейзажей
В сиянии песков,
С волшебством ароматов,
Жасмин, розы, апельсиновые деревья,
Пряный запах ветра.
Мама, ты мне часто говорила
Будь мудрым, и ты полюбишь
Меняющаяся поэзия природы,
Красота гостеприимных оазисов,
Взгляд синих человечков, свободный.
Скажи мне, мама, почему
Я вижу только ночью,
Ничего не пахнет, кроме едкого запаха
Земля, порошок,
Скажи мне, мама, почему
Я больше не чувствую запаха кедра,
Фисташки, миндальные деревья ...
Скажи, мама,
Мама, что у тебя есть?
Скажи маме
Почему ты рыдаешь?
Скажи маме
Почему ты стоишь на коленях?
Скажи маме
Почему ты меня не слышишь?
Мама ...
Оставайся мамой ...
Оставаться…
M'an ... M'an ...
Что такое мир ...?
Se souviendra-t-on longtemps de nos excellents présentateurs de l’actualité littéraire qui, en radio comme en TV, nous sont connus depuis, pratiquement, la naissance du petit écran ?
On applaudissait à raison un Bernard Pivot pour Apostrophes, Lecture pour tous et même sa redoutable dictée, avant qu’il ne rejoigne le jury du Goncourt ; coups de cœur aussi pour Jacques Chancel avec Radioscopie (France Inter) et Le Grand Echiquier ; sur nos ondes radio, on se rappellera l’inimitable Armand Bachelier pour ses chroniques parisiennes. On fait désormais la fête à François Busnel pour La Grande Libraire, mais on est tout aussi réceptif à l’émission radio d’Emmanuel Khérad pour La Librairie francophone qui réunit les voix d’auteurs et de libraires français, canadiens, suisses, africains francophones et … belges !
Est-ce à dire que ces animateurs du meilleur cru garderont fort longtemps leur présente ou ancienne notoriété, on peut en douter en constatant le relatif oubli où s’enlisent certains noms de qualité, et l’on pense forcément à Max-Pol Fouchet qui cumulait les profils – tous remarquables – d’auteur, de présentateur TV en son âge héroïque, d’ethnologue et surtout d’humaniste et de résistant pour la liberté.
Ce palmarès flatteur n’autorise-t-il pas d’en évoquer le détenteur, alors que sa disparition remonte maintenant à quarante années, et que ses attitudes politiques – qui n’apparurent que dans ses pamphlets à pointe à peine émoussée, jamais dans un mandat – appellent à un salut rétrospectif sans demi-mesure ?
Un père qui fut un saint laïc
Max-Pol était le fils d’un incroyant, Paul-Hubert Fouchet, qui avait foi dans la fraternité des hommes et le prouva du côté de Verdun durant la grande guerre, pour sauver nuitamment des compatriotes blessés en première ligne des combats, mais aussi en retournant, sans l’approbation de ses chefs, porter secours à des combattants allemands qui agonisent. « Afin de mieux voir en conduisant (son ambulance) et d’aller plus vite, il ôte son masque à gaz. A son retour, il a les poumons gravement brûlés » (1).
Ancien armateur à Saint-Vaast, dans le Cotentin, il avait baptisé ses trois voiliers Liberté, Egalité, Fraternité et ses deux chalutiers Karl Marx et Jean Jaurès, lesquels sont tous promis à la casse à son retour du front. Ruiné, il sera co-fondateur d’un comptoir de mode à Bruxelles, avant d’émigrer en Algérie, qu’on lui conseille pour rétablir sa santé et d’y relocaliser ses activités.
En 1929, Paul-Hubert vit ses derniers jours : « Devant ses longues souffrances, Max-Pol fait le serment de le venger et d’abattre des Allemands. Son père l’appelle près de son lit et lui fait jurer « de tendre ses mains à l’Allemagne, par-dessus sa tombe, pour la paix des peuples ». Quelques heures après, Paul-Hubert meurt. On l’enterre au cimetière de Saint-Eugène, face à la mer, comme il l’avait demandé » (2).
Cette main qui voit et se noie dans le mutisme
Ces doigts qui regardent et se terrent dans le plan fixe
Ces gestes qui se perdent dans l’arrêt sur image
Ces bras qui ne soufflent mots de leur violence contenue
Je les tiens en les paroles qui me montent aux yeux
Je les serre entre mes paupières tertiaires
Je les accompagne dans la pause du bruit
Je les étreins dans le choc des désirs fluorescents
Je suis un point de feu sur la crête d’un volcan,
dans l’océan, entre des horizons mouvants,
le feu qui brille sur l’immensité des eaux,
le vif, non seulement un appel,
la folie d’un rêve qui perce l’horizon,
le point où le rêve est le vif et le vif est le rêve.
Poème de Barnabé Laye et la sculpture est de Franceleine Debellefontaine.
Gravées sur la peau du temps nos lignes de vie nos errances
Et l’obscur destin qui nous pousse en avant.
Nous ne savons rien de ces alphabets impénétrables
Saignés dans le granit au bord du chemin.
Nous marchons dans le brouillard des vaines espérances
Et des horizons de muraille.
La nuit vient avec ses doigts de silence
Effacer les souffrances du jour.
Tout ce temps égrainé
Au sablier de l’absence,
Ces heures distillés dans le coeur
Comme un poison subtil.
Ton nom renaît sur mes lèvres
Et pétales de jais,
En libellules
Poudrées de lapis-lazuli,
Caressant mon corps ensommeillé
D’un minéral frissonnement.
Pour approcher plus encor
L’immensité sidérale et neigeuse,
Dérision du rêve
Sans cesse renouvelé,
Je voudrais être,
Orgueilleux, téméraire
Des nuages,
Le sculpteur de l’éphémère.
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...