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27 mai 2014 2 27 /05 /mai /2014 07:49
TROMPE-L’ŒIL – Luce Péclard
 
 
 
L’habitude qui ligote
En empêchant d’inventer,
Emprisonne l’énergie
Dans un lacis de contraintes.
 
Croit-on épargner du temps ?
L’on en gaspille, au contraire,
Car un curieux processus
Enclenche un lot de manies :
 
Les retours en arrière
Sur des voies sans issue,
Les pas dans le fossé,
Les errements sans but,
Les éclairs de stupeur
Devant les portes closes…
 
Des faits passés révolus,
Remontés au premier plan,
Encombrent l’instant présent
Qui ne peut plus rebondir.  

© Luce Péclard


Extrait du nouveau recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier



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26 mai 2014 1 26 /05 /mai /2014 08:32
Monsieur le Vent - Carmen
© Chaim Soutine
 
 
 
 
Monsieur le Vent
Courtisant Madame la Terre
Envoie dans l’atmosphère, sa douce brise
Messagère de ses caresses et de bises
 
Mais coquine, poursuivant de ses ardeurs l’astre flamboyant
Madame la Terre danse une ronde dans l’espace alentour
Parée de ses plus beaux atours
 
Alors…, Monsieur le Vent, lui…, qui à son passage
Par ses bourrasques et ses autans
Fait courber toutes les têtes, et voguer les goélettes
Tout en tournant les ailes des moulins
Perd sa raison
 
Jaloux, il s’emporte contre la coquette
La traitant de sans cœur et de girouette, avec grande rage
Par des rafales, la tornade et la tempête
 
Aussi, le comprenant, je ne lui en veux, ni ne le maudis
Quand parfois il souffle violemment
Car Monsieur le Vent, mon ami
Exprime ainsi son malheureux tourment
 
Car, depuis la nuit des temps
Comme le constant déplacement des courants
Redessine à chaque instant, les couleurs de la mer
L’humeur de Monsieur le Vent
Transforme le firmament là-haut, dans l’éther
 
© Carmen 2014 Tout droits réservés
 
 
 
 
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25 mai 2014 7 25 /05 /mai /2014 07:59
Je cravache les heures – Victor Varjac
 
 
 
 
Je cravache les heures
au brasier d’impatience
moi qui redoute l’existence
et sa durée trop brève…
Je saisi la crinière
de ce Temps sans regard
pour mieux le contraindre
à forcer l’allure
au risque de verser
dans le ventre des jours
où l’image s’efface
comme un souffle d’enfant
aux grilles de la nuit…
Je le pousse… il se cabre
ignorant ma fièvre
qui dévore mon cœur…
… et l’horloge qui rêve
calcine tout mon sang…
Je dois suivre le rythme
d'un Sablier maudit
et attendre que la main
invisible du ciel
tourne une à une
les pages des saisons…
Survivrai-je à l’attente
gorgée d’incertitude ?...
L’ombre voûte le sol
et dissout les visages…
Me serais-je perdu
en ce jardin damné
où chaque seconde cueille
pour le vase du néant
la rose de nos âmes !...  
 
© Victor Varjac
Antibes, le 5 juillet 2009


Extrait du nouveau recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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24 mai 2014 6 24 /05 /mai /2014 07:31
Ventre mou – Béatrice Pailler
Détail de « Les chevaux de Neptune » - Walter Crane 1893
 
 
 
 
Ventre mou de la Mer dolente
Qui sous la caresse enfante
L’inaccessible rêve du marin
Blanchi au sel des embruns
Les chevaux d’écume bondissant
Et la houle nocturne sous les cieux bleuissant.
Dressant ses vagues ardentes, fières
Luisantes et virginales sous la lumière
Dans les remous se gonfle obscène
Et frotte ses flancs au long des carènes.
Là sous l’étrave des navires serviles
Se presse le ventre mou de la Mer indocile.
 
© Béatrice Pailler



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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 07:23
CHAOS – Michel Duprez
 
 
 
 
Il faut mettre le feu aux poudres,
que la parole éclate et soit !
La peur de s'attirer les foudres
ou bien d'être montré du doigt
ne doit pas freiner nos instincts.
Que la parole éclate et dise
tous ces cris encore indistincts
au plus fort d'un chant qui se brise !
Tel un diamant crucifié
au tableau noir de l'éloquence,
celle qu'on appelle Beauté
ne peut triompher sans souffrance.
Elle attend, elle ouvre son cœur,
son désir d'être la plus belle
enfantera dans la douleur.
L'heure est venue d'aller vers elle.
Sois sauvage et doux à la fois,
donne-lui ce qu'elle désire,
rends-lui tout ce que tu reçois,
cet amour, ce feu, ce délire...
Elle attend. Prends-la dans tes bras,
que vos chairs n'en fassent plus qu'une,
que ton âme offerte aux sabbats
puisse enfin décrocher la lune !
 
© Michel Duprez



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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 07:18
A la femme noire – De Claude Gauthier
© Marie-Guillhemine Benoist

 
 
Sombre beauté !
Ton visage retient, Femme,
Les mystères de l'ombre et de la nuit, 
Les chauds envoûtements. Fleur noire
Qu'un indistinct désir
Venu du fond des âges,
S'est épris à tisser
Dans d'obscures nuances :
Belle es-tu !
La plus belle sans doute. Où donc est Cléopâtre ?
Mes yeux te cherchent, mon regard
T'interroge et les clartés surfaites
Dont il se repaissait
Jusqu'alors, fuient.
Reste ! Ne bouge pas ! Permets
Que je scrute l'aplat de ta teinte profonde,
Le calme enfermement qui verse dans ta peau,
L'énigme souveraine, 
Par excellence sombre. Oui,
Ta face est une épure
Et son pouvoir sur moi,
Fait le partage
Magique, ensorceleur
De tes formes saisies.
Au nom de ta couleur, de ses charmes secrets
J'adule un rêve et ton absence feinte
Verse, aux choses de l'Amour -
Goûts mêlés qu'en mon exode de vie,
Je glane pour mon cœur -
De tes beautés, l'aura mélanésienne.
 
© Claude Gauthier



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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 07:45
Sur le chemin des cendres – Michel Bénard
© Rimbaud par Igor Toguzaev
 
 
 
 
Sur le chemin des cendres,
J’irai bruler les bois de l’absence
En observant le miroir des eaux
Du lavoir où rêva Rimbaud,
De l’ivresse d’un bateau
A l’enfer des saisons.
Parfois rassemblés, si souvent séparés,
Nous côtoyons l’indicible
D’une harmonie sauvage, d’un théâtre
Au seuil de la folie, de l’incertitude
D’un imaginaire à recomposer.
Oiseleurs de paroles envoutées
Bergers d’icônes brisées,
Comme la vie, la poésie nous appartient
Elle sera notre chemin, notre parade,
Mes voyelles reposent entre tes mains,
Tu en feras une nouvelle symphonie.
 
© Michel Bénard.



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20 mai 2014 2 20 /05 /mai /2014 07:34
A la croisée des ogives – Ode
A la croisée des ogives – Ode
 
 
 
À la croisée des ogives
Nous nous sommes rencontrés
À la croisée des chemins
Nous nous sommes aimés

Au parachèvement du jour
ma lampe allumée, penchée
sur ta photo, je t'écris ces mots :
La tendresse, tu me manques !

© Ode
Joliette, ce cinq février 2010



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19 mai 2014 1 19 /05 /mai /2014 06:47
Ces cruelles illusions - Jean Dornac
Ces cruelles illusions - Jean Dornac
Aimez-vous les uns les autres... disaient-ils…
© François Dubois - Le massacre de la Saint-Barthelemy
 
 
En hommage aux filles enlevées par les odieux fanatiques de Boko Haram et plus largement à toutes les victimes de toutes les religions et de toutes les époques. Il n’y a pas bêtes plus sanguinaire qu’un humain persuadé de détenir LA Vérité… J. Dornac
 
 
 
 
Qu’ont-ils à nous imposer leurs dieux
Ces illusions à jamais cruelles
Qui exigent le sang des jeunes et des vieux
Et dont on brûle les corps à la pelle !
Qu’ont-ils ces hommes du désert
Sont-ils fous ou justes amers
Pour enlever deux cents gamines
Les vendre ou les jeter en mines
Qui sont-ils ces fous qu’on trouve partout
À la surface de la terre
Ces gens qui se prétendent doux
 Mais ne vivent que par la feu et le fer ?
Qu’ils soient cathos ou islamiques
Juifs ou d’autres confessions
Ils ne sont tous que tyraniques
De l’humain, ils sont en démission !
 
S’ils existent, leurs horribles dieux,
Ils ne peuvent que verser des larmes
Tant leurs prétendus serviteurs sont odieux
Et portent à la place d’un cœur de sordides armes !
Les fanatiques  de toutes les religions les ont trahis
Au point que dans nos cœurs ils sont à jamais bannis !
Comment aimer et honorer ces atroces géniteurs
Qui siégeraient là-haut pour notre évident malheur ?
 
Ce qui aurait pu être beau
A fait de nous une bande de sots !
C’est le but à jamais recherché
Par ceux qui disent détenir la vérité !
Ils prêchent le pardon et l’amour
Mais tuent presque tous les jours !
Ils disent que leurs dieux sont compassion
Mais ne rêvent eux-mêmes que d’extermination !
Ils ont, parfois, de très belles paroles
Mais dans les massacres tiennent le premier rôle !
Ô divinités d’en-haut et d’en-bas
Gardez-nous de croire en ces cancrelats
Qu’ils soient des rats du désert
Ou des « princes » en habit rouge, blanc, beige ou vert…
Et si d’aventures un dieu existe
Il saura reconnaître l’amour des vrais humanistes…
 
© Jean Dornac
Lyon, le 16 mai 2014



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18 mai 2014 7 18 /05 /mai /2014 07:29
Un moment avec toi – Marie Alice Théard
 
 
 
Comme une touche isolée sur le piano que l’on effleure du doigt
La main qui caresse l’épaule par simple fantaisie
Se laisse aller à se reposer dans la joie
Pour revivre les moindres détails d’une fleur à la boutonnière
Jeter son dévolu sur la poésie cristalline de l’heure
Où l’empreinte du pied séduit le sablier du cœur
Laisser planer le mystère et me pencher câline
À l’écoute d’un rien qui devient quelque chose
Et danser ce délicieux moment de tous les privilèges
Quand le clocher de la petite église au loin s’affine
S’enivrant des effluves de la rose
Avec fièvre rencontrer le sourire attaché à tes lèvres
Dans l’air tout est imprévoyance
Au sortir du jour rentrer dans les profondeurs de l’éternité
Prendre goût à la déterminance
Du chant de l’oiseau de plein vent
Le temps de se rappeler nos êtres aimés
Au cours de nos revenances et de nos cheminements
Les paillettes de soleil dans nos yeux ravis
Font une place à l’hallucinant attelage
De la nuit qui remonte comme un point sur un i
Le chemin des guirlandes de feuillage
Des bougainvilliers redessinant les balustres du balcon
Autour des courbes surannées des effets consolateurs
De la nostalgie de ton sourire coquin et de tes façons
Il passe nous voir ce souvenir visiteur
Éblouissant il s’assoit dans un bruit de cristal
Réécrivant le meilleur roman du siècle, un gars, une fille
S’invitent à l’écoute du caquètement des oiseaux
De la plage tropicale
Et toutes les chan
sons d’amour filent
Au long de la danse du volcan des idylles
Penché sur la margelle de mon épaule je t’aperçois
Apprivoisant l’arc-en-ciel des revenir
Toujours toi
Encore moi
Dans nos accoutumances d’hier et du futur
 
© Marie Alice Théard
(Extrait de " Pays des doubles " )



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