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3 mai 2015 7 03 /05 /mai /2015 07:53
Il fait sombre – Victor Varjac
 
 
 
Il fait sombre
tellement sombre
que cette nuit
n’a plus de visage…
Le fleuve des ténèbres
a englouti ses berges…
L’heure vient de franchir
une ligne interdite
et le monde connu
cède son décor
à ce lieu d’espérance
où toute création
libre des lois humaines
enfante dans la joie
l’innocence et le rêve…
… et tout devient lumière !...
Captif des secondes noires
au pays des blessures
je regarde ébloui
cette terre nouvelle
qui fête mon apparition
comme la naissance
d’un être de sang
à la parole pure !...
Je regarde mon corps
et je compte mes plaies
qui sillonnent ma chair
mais dans ce « paradis »
j’oublie le périssable
l’éphémère et le doute
car la Source de Vie
à la bouche d’enfant
est à l’origine
de ce voyage cosmique
mais l’ombre étouffe
la marche de mon âme
brise le souvenir
de cette aube des mondes
où le jour s’élève
au-delà des mensonges…
Il fait sombre…
… tellement sombre
cette nuit
que mon cœur déchiré
a perdu son visage…

©Victor Varjac
Antibes, le jour des morts 2011


Extrait du recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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2 mai 2015 6 02 /05 /mai /2015 07:13
MANIFESTE POUR UN FESTIN – Gilles Lecoq
 
 
 
Moi, Gilles, né LECOQ, égoïste,
Certifie être en Possession
De tout son Être et Passé,
Sain de Corps et d'Esprit,
Assume ce qui suit :
 
Déglingué du Corps,
A colonne vertébrale bringuebalante,
Positionnée sur des fractures
D'adolescent aux talons d'Achille,
Et, telle la Tour de Pise,
Penchant du côté d'où vient
Le vent d’Éole
Et ses Muses au féminin,
Le crâne empli de Rêves inaccessibles
Car
Fauché par une balle matrimoniale,
Dut,
Le Temps qu'il lui fallut,
Édenté à appareil fixatoire vexatoire
Dans l'intimité dévoilée
A quelques voyeuses en mal de Scoop,
Ou
De quelque figaro du ciseau,
Non pour beau bois,
Devant un miroir réfléchissant
Devant l'hilare complicité
De celle-ci,
Qui, fugace fuyeuse
D'une morne existence,
S'accomplit entre les bras
D'un Crucifié sur une Croix
Pour le Doux Regard d'un hypothétique
Mensonge vieux de 2000 ans et des brouettes.
 
Et de mes pérégrinations « whysquiesques »,
Simiesques singeries
Face à une Vie
Par fois sans Foi ni Loi,
Me prouve,
Que vos Vies rétrécies
En quelques clichés pour
Bons et Biens Pensant(e)s,
Ces clichés là, et les Autres,
Vous pouvez vous les foutre,
Semence divine d'un Marquis
Dont on ne retint que le Surnom
Sadique et Sado sans Maso,
Dans le fondement
De l'encrier paradoxal
De mon cerveau
Pas sis à Passy Palaiseau,
Palais d'Eau,
Où,
Le Miroir liquide
Reflète en son Sein
Les Images de celles et ceux
Qui, par trop Fugaces
Encombrent parfois,
Un surprenant
Passé d'aujourd'hui reboosté.
 
Encore et encore,
Donneuses et Donneurs
De Leçons,
Je vous toise de Haut
Et de si bas du Puits,
Que vos Jugements Derniers
Et ultimes sentences
A vérités fragmentées pour votre Confort
Personnel,
Je me les carre dans le profond
De mon Être
Et, mouchoir dessus,
Forcément,
Je trace ma Route,
Cheminant dans d'obscurs Couloirs
Illuminés par de
Resplendissants Levers de Soleil
Sur un Ciel Réel
Aux Pourpres couleurs enflammées.
 
 
NI DIEU, NI MAITRE, FUT LE SLOGAN D'AUTRES,
BIEN PLUS ILLUSTRES QUE MOI,
ET BIEN PLUS COURAGEUX,
MAIS RESONNENT,
TINTENT ENCORE ET ENCORE, A JAMAIS PERDURENT,
DANS MA  RETRAITE-CAVERNE POUR OURS MAL LECHE,
CES QUELQUES MOTS,
AUSSI, EMPRUNTES, 
     AUX ARMES, ET CAETERA……  :)
 
©Gilles Lecoq.
 



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1 mai 2015 5 01 /05 /mai /2015 07:30
ODE – Michel Duprez

http://explora-sicilia.com/fr/voyages/en-sicile/la-trilogie-des-volcans-actifs

 

 

 

Terre, accomplis ton règne et roule

des larmes fouettées par le vent.

Je dors dans la fureur des hommes,

parmi les feuilles combustibles

d'un grand livre accusé de vivre.

 

Je n'ai qu'une main pour saisir

le seul caillou de ta légende,

que le temps de compter mes grains,

de revendiquer leur croissance

près des autres marchands d'espaces.

 

Tes canons pointés vers le ciel

déchirent l'écorce du monde

et c'est le feu, lézard farouche,

qui dominera l'inconstance

des pionniers de l'espérance.

 

Il est toujours temps de mourir.

Seuls les vivants peuvent ravir

l'apparence pâle des choses

que traversent, la nuit venue,

tes yeux d'enfance fantastique.

 

Terre, accomplis ton règne et rêve

au retour tremblant des idées.

Toutes leurs ailes déployées

forment l'hélice irréductible

qui pourra ventiler notre âme.

 

©Michel Duprez




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30 avril 2015 4 30 /04 /avril /2015 06:59
L’équilibre – Djida Cherfi

http://img.over-blog.com/300x225/1/43/41/24/2013/2013-6/refaire-le-monde.jpeg

 

 

Comme l’a dit si joliment un ami,

Je voudrais refaire le monde.

Joindre mes mains à d’autres,

Créer un paradis en formant une ronde.

Sur un chemin tracé,

Pour un lieu de rendez-vous.

Je me verrais bien lancée,

Dans une infinie course de fous.

Comme un rêve qui se réaliserait,

Comme si mon destin en dépendait.

Je rejoindrais cet ami…

Pour embellir la vie !

Nous nous baladerions dans un jardin,

Pour regarder les fleurs pousser et les oiseaux s’envoler.

Les orchidées et les roses s’entremêleraient

Pour façonner la fleur de l’espoir retrouvé.

Au souffle du vent,

Nous remonterions le temps.

Je redeviendrais ce petit bourgeon,

Que je n’ai jamais cessé d’être.

J’affronterais tous les démons,

Qui ont fané et envahi mon être.

Je fleurirais parmi les fleurs,

Je sentirais  bon le bonheur.

 Main dans la main,

Nous concevrions un équilibre,

Pour les grands les petits riens,

Hier, aujourd’hui et demain !                           

 

©Djida Cherfi

07/04/2015

 



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29 avril 2015 3 29 /04 /avril /2015 07:04
Demeurer dans la permanence – Michel Bénard
Photo J. Dornac©
 
                                                                       En songeant aux cueilleurs d’images…
 
 
 
Demeurer dans la permanence
D’une observance insoupçonnée,
Traquer l’image exclusive,
Devenir attentif du moindre indice,
Du plus infime signe,
Furtif ou insolite.
Capter ce qui se voile au regard,
Le fixer, le pérenniser, 
Conjuguer dans la fraction de seconde
L’objectif, le motif, la lumière,
Et frôler l’instant d’un «  déclic »,
L’éternité !
 
 
Michel Bénard©

 


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28 avril 2015 2 28 /04 /avril /2015 07:45
Parfums exotiques – Ode
©Rob Hefferan
 
 
Il embaumera des encens les plus rares
Et sur nos chairs enlacés là où l’âme bat
Ravissant, superbe, qu’à nul je ne le compare
Les Étoiles et la Lune seront témoins de nos ébats

Nous serons sans nul pareil ainsi sera notre alcôve
Dévoilant mon ventre ivoire et mes seins d’ambre
Unis dans un charmant ouvrage comme des fauves
Dans les tendres effluves de vanille et de gingembre

Que de délicatesse noble et de grâces jolies
Ferons bombance d’amandes et de miel vivifiant
La figue, la mandarine se feront au soleil de nuit
Ainsi triompheront nos plaisirs ardents

Mais la longue attente est amère à ma couche
Le désir brûle en mon ventre et mon sein
Que vienne le jour où il viendra y poser la bouche
Plaise aux dieux de ne me réserver un cruel destin

La rencontre de nous deux est exigeante au fil du temps
Une brume épaisse et floue le dérobe à ma face
Se dénouent mes cheveux en de longs flots rougeoyants
Sur mes épaules nues que seule la lune cette nuit embrasse

Vents d’Est et du Nord, soufflez vers ma couche
Conduisez mon cher amant dans mes draps de cannelle
Qu’il me couvre de son ombre et de sa bouche
En ces odeurs de nous que le désir emmêle

~*~

Mélange de rêveries aux odeurs de vanille et parfums exotiques
Rêveries nordiques pour pays chauds, pays des amants
Magnifique voyage aux odeurs portées par les vents antiques
J’y reviendrai encor car ils varient avec le temps…
 
©Ode

 


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27 avril 2015 1 27 /04 /avril /2015 07:04
A l’aune de l’univers – Jean Dornac
©Salvador Dalí, L'énigme sans fin
 
 
 
Que sommes-nous à l’aune de l’univers ?
Pas même une misérable poussière…
Il en est qui s’imaginent au sommet
Et du pouvoir se montrent si gourmets
 
Ils ne songent, ô grand jamais ! à leur propre fin
Elle arrive plus ou moins inopinément
Venant les rattraper dans ses filins
Comme le ferait n’importe quel amant
 
Et je songe à ma propre décrépitude
Annonciatrice d’un futur cruel trépas
Je n’ai pour cela aucune aptitude
Mais demande-t-on son avis à l’appât ?
 
Sentir que tout s’échappe
Se savoir déjà en partie dans la trappe
Ne rien pouvoir retenir
Pour mieux nous obliger à mourir
 
Je voudrais pourtant résister
Pour prolonger ce qui me reste de vie
Et garder la flamme allumée
Mais que faire quand à rien, on est réduit ?
 
Ô combien me semblent dérisoires
Les luttes humaines si repoussoirs
Qu’elles soient au nom d’un dieu
Ou d’idéologie tragiquement boutefeu
 
Ô combien sommes-nous ridicules
Lorsque nous croyons détenir la vérité
Que bien sûr comme tous les crédules
Nous ne pouvons pas sérieusement vérifier
 
Faut-il regretter d’être né, un jour, par hasard ?
Nul ne peut répondre à notre place
Certains se la posent, âme et cœurs hagards
 D’autres se regardent dans une glace…
 
Et presque tous, nous nous posons les questions
Du pourquoi, du comment et tout à foison…
Nous savons que nous n’aurons nulle réponse
Alors, nous inventons et nous écorchons contre les ronces…
 
©Jean Dornac
Lyon, le 26 avril 2015

 


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26 avril 2015 7 26 /04 /avril /2015 07:14
Les nuits de Bougie - Abderrahmane Zakad
 
 
 
La rue est déserte, une porte rugit,
Le vide envoûtant des nuits de Bougie.
Nuits sans mouvements, sans bruit et où l’air
Mélange son parfum à l’iode de la mer.
 
On frôle distrait les verdures dans l’ombre
Et les rythmes digitales bourgeonnant de poésie
Epanouies de floraisons de senteurs sans bornes
Bougie ! Bougie ! Nuits d’été et frénésie
 
Le frisson des ramures que love l’alizé,
L’orgueil de l’ipomée pour l’abeille câlinée,
Le musc arrogant du galant de nuit,
La cigale qui craquette, la luciole qui luit.
 
S’entend la mélodie d’un rire velouté
D’une femme romantique et charmeuse.
Il pleut la mélancolie tombant du ciel voûté,
L’ambre et le benjoin sur la cité radieuse.
 
Piaffant et roucoulant près d’une porte close
Un amoureux transi qui piétine les roses
La femme s’esclaffe, chaste et puritaine
Vive et sensuelle sans être hautaine
 
Le chant tragique d’un luth s’atténue
Emportant vers le large la musique et le rythme
Il garde à l’horizon sur la mer et aux nues
La mémoire antique en des pics charnus
 
Le mouedden appelle et s’entend tout près,
Un passant se hâte, l’ombre décroît,
Une chatte, sans ombre, se retire assurée
La ville s’endort dans un rêve de soie.
 
On ferme les yeux pour mieux ressusciter :
- Datus le romain et Saldae du fond des âges[1]
- Nacer ibn Hamad dans la Casbah l’été
- les tribus fatimides campant sur la plage
 
Ibn Toumert  venant de loin[2]
Pourchassait une jeunesse gaie
Qu’Ibn Khaldoun avec  tant de soins
Préparait  au combat contre Charles Quint[3]
 
Nul geste n’aurait ce soir arraché,
La corde du chalut au port amarré.
La lune traîne, ronde et assagie,
Hésite et s’arrête sur le golfe de Bougie.
 
Quand les poètes pour plaire à Bougie
Epelleront les vers sans savoir qu'aujourd'hui
Malgré le temps qui coule et les stances qui fuient
Ils auront aimé qu'on lise leur symphonie.
 
©Abderrahmane Zakad
Alger
 

[1] Sous le règne d’Adrien (117-138), le gouverneur de Saldae, Varius Clemens adressa un texte au gouverneur de la Maurétanie Césarienne, texte qui est gravé sur la stèle qui se trouve  face à l’ancienne mairie : « Au nom de la cité splendide et de ses habitants, je te prie seigneur, d’engager le niveleur Nonius Datus, vétéran de la 3eme division Augusta, à venir à Saldae afin d’y terminer son œuvre ». L’œuvre consistait au tracé de l’aqueduc venant de Toudja.
[2] Ibn Toumert séjourna à Béjaia à partir de 1118. Pourchassé, il se réfugia à Mellala.
[3] En 1555, Salah Rais assiégea Bougie pour en chasser les troupes de Pédro de Navarre installées de puis 1509. En 1545, Charles Quint de passage à Bougie consolida les fortifications. Apparut alors la légende de Sidi Bou Djemline.
 
 
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25 avril 2015 6 25 /04 /avril /2015 07:31
Blanche neige – Michèle Freud
 
 
 
 
Dans son atelier magique,
sur un balcon du ciel,
une fée, avec un savoir-faire inné,
crée de la neige, une neige unique,
fine, poudreuse, légère
comme du sable entre les doigts.
Voilà qu’elle tombe maintenant
à gros flocons, minuscules cachets
qui s’agitent en équipe,
se bousculent, se percutent.
Frileuse, la campagne se protège.
Elle se couvre
d’une épaisse couette blanche.
Les buissons ont l’air de grosses meringues
craquantes et glacées.
Les arbustes, en vis-à-vis,
sont des dômes de Chantilly.
Quant aux bouquets d’arbres,
on dirait de gigantesques barbes à papa.
Le silence, sans à-coups ni coup de foudre,
se cristallise.
Tout est blanc,
Même l’air, même le ciel.
Tout est blanc.
Mais quand la neige fondra,
Que deviendra-t-il,
ce blanc ?
Sera-t-il lumière, poussière d’étoiles ou arc-en-ciel ?
S’inscrira-t-il en signes secrets dans l’azur ?
Dans mon cœur, je le sais,
il sera jardin de perce-neige…
 
©Michèle Freud

 


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24 avril 2015 5 24 /04 /avril /2015 07:14
L'albatros – Charles Baudelaire
Charles Baudelaire
 
 
Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
 
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
 
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !
 
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
 
Charles Baudelaire
 
 
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