(contre-chant)
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De tous les horizons, sur terre,
Maints vents disent un magistère,
Autans d’ailleurs, forts en décrets,
Vont-ils enfin de leurs secrets,
En briser l’ampoule indocile ?
Vœux éternels sans codicille,
Nous drapant les points cardinaux,
Sous l’œil glacé d’aigles royaux,
Fatras de règles et d’ukases,
En leurs imperturbables phrases,
C’est pour bientôt, demain, c’est sûr,
La liberté sur fond d’azur…
Jusque à quand la race humaine
Orpheline de cette aubaine,
Installera tel piédestal
Taillé dans le plus pur cristal,
Pour un fantôme de comptine
Dont la conclusion patine…
La liberté, mais de quel droit ?
Bel esprit à ce point étroit,
Bardé dans son trop d’exigence,
Rejetant la moindre allégeance,
Tient à ce que tout lui soit dû :
Corde certaine pour pendu.
Cesse donc d’agiter ta cendre,
Avec tes peurs d’y redescendre,
Puisque ton père est le néant,
L’imite et sois moins fainéant !
La liberté ? Ça se mérite,
Revendiquer, le pâle rite,
Tant que tu ne comprendras pas,
Le peu de prix de tes abats !
Avant de vouloir qu’elle tombe,
Dans ton berceau, c’est à la tombe
Faisant mine de t’embrasser,
Qu’elle vient de débarrasser,
Le sol de tes impertinences,
Couche après couche tes offenses,
Alors qu’être libre s’apprend,
Qui ne le croit lors, se méprend.
Qu’il aille visiter l’Histoire,
Du haut de son sot promontoire,
Et se refasse le bilan,
De tous ceux qui d’un seul élan,
Prétendaient le monde refaire,
Rien n’a changé de cette affaire !
Il s’imagine l’aigrefin,
Qu’il y a droit chaque matin,
Quand la liberté qu’il évoque
Traîne avec elle une équivoque :
Plutôt salaire et moins octroi,
Surtout devoirs, bien avant droit.
Si donc tu en attends l’aurore,
Sois moins la chétive pécore,
Laquelle aux jours des nécromants,
N’ont jamais été ses amants.
Trêve de rêves, de foutaises,
De tes antichambres niaises,
Pour être libre il faut, petit,
Lâcher son os… lâche on t’a dit… !
© Claude Gauthier
5 août 07
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