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19 novembre 2015 4 19 /11 /novembre /2015 08:10
J’ai vu le temps – Kacem Issad
J.Dornac© - L’usure du temps
 
 
 
 
J’ai vu le temps
Me creuser le visage
Avec la lourdeur de l’âge.
J’ai vu le temps
Consumer ma joie
Et faire douter ma foi.
J’ai vu le temps
Changer mes couleurs
En les immergeant de pleurs.
J’ai vu le temps
Pousser au suicide l’espoir
Et ne plus rien nous faire croire.
J’ai vu le temps
Faire huer la vérité
Et le mensonge proclamer.
J’ai vu le temps
Exécuter l’amour
Et la haine aduler dans les cours.
J’ai vu le temps
Changer les fleurs en chardons
Et plus rien n’est ardent.
J’ai vu le temps
Encourager l’orage
A noircir mes pages.
J’ai vu le temps
Partant
En n’ayant plus le temps
De m’écouter,
De m’exaucer.
 
©Kacem Issad



 
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18 novembre 2015 3 18 /11 /novembre /2015 07:40
Vendredi 13 novembre 2015 – Michel Bénard
 
 
Texte écrit à Paris juste quelques heures avant les terrifiants attentats djihadistes de la nuit du Vendredi 13 Novembre 2015.
 
 
Les villes du désert
Sous des vents de sable incertains
Que profanent des nuées
Barbares en hordes inféodées
A un « dieu » diabolique,
Portent leurs deuils
Sous les bannières noires du désespoir.
Le monde se réveille
Au seuil du néant
Dans un bain de sang,
Seul un vol de corbeaux
Passe indifférent au dessus
Des ruines calcinées
Par l’aveugle folie
De ce mépris des allégeances  
 
©Michel Bénard.

 


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17 novembre 2015 2 17 /11 /novembre /2015 07:41
La torche dans la grotte – Luce Péclard
 
 
 
Et si je m’avançais
Comme une torche dans la grotte,
Déchiffrant en plein jour
L’envers de la lumière ?
Ce qui reste caché
A notre marche aveugle
Et qui sans cesse échappe
A notre exploration ?
Ce qui nous mystifie
Dans les replis des heures
Et soudain nous égare
En circonvolutions ?
Et si je parvenais,
Avec ma flamme en main,
A dissoudre au passage
Les derniers clusters d’ombre ?  
 
© Luce Péclard

Extrait du recueil de Luce Péclard, « Pars si tu peux » aux éditions du Madrier


 


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16 novembre 2015 1 16 /11 /novembre /2015 07:45
IMAMOU - Nancy Turnier-Férère
 
 
 
 
Je m’achète un canevas
Des pinceaux
De la peinture à l’eau
J’installe mon chevalet
Je loge deux chaises
L’une en face de l’autre
Sur la plage ensoleillée
Une pour toi
L’autre pour moi
Derrière toi la mer houleuse
Je commence par calquer
Tes doux yeux d’abord
Qui me charment absolument
Tes longs cils noirs
Tes lèvres sensuelles au goût de sel
Au menton je prête attention
À ce trou de beauté
Qui se centre sous tes lèvres
J’observe autour de ton cou
Des coquillages perlés
Je peins ton torse nu et musclé
Je n’oublie pas tes bras robustes
Tes mains nerveuses et impatientes
Puis après sans me presser
Je peins tout le reste
Tu es ‘Agwetawoyo
Le dieu des mers et des océans
Je t’entoure d’un beau cadre
Tu m’offres des perles et des coraux
M’invites à partager ton berceau rêveur
Que tu baptises ‘Imamou
Ton foyer aux coloris marins
Je m’abandonne au roulis du merveilleux
Au fond de cet abysse vertigineux
Je m’oublie dans tes bras
Je me soûle
Enfin mes pieds nus ne sont plus
Sur le rivage à jamais perdu
 
©Nancy Turnier-Férère    



 
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15 novembre 2015 7 15 /11 /novembre /2015 08:12
Sur la tige si mince – Victor Varjac
 
 
 
Sur la tige si mince
où se tient l’équilibre
des astres et des hommes
l’invisible battement
de nos désirs s’enfonce
dans le fleuve interdit
livrant enfin nos êtres
à la danse des caresses…
Aucune durée  ne sait
apprendre l’éternité…
La terre brûle nos veines
bien au-delà des règles
tandis que le poète
évince « le hasard »
et brise les pierres tombales
qui masquent la pourriture
remplissant le vide
des souffles qui renoncent !...
Nourriture d’univers
l’artiste efface la Mort
au bras de son Hiver
car l’Amour est le monde
et le cœur sa lumière !...  
 
©Victor Varjac
Antibes, le 20 novembre 2012


Extrait du recueil de Victor Varjac « Les Fiançailles de l’Aube » aux Editions Chemins de Plume

 
 
 
 
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14 novembre 2015 6 14 /11 /novembre /2015 08:12
Pardon, mais après les monstruosités commises hier soir à Paris, je n’ai pas le cœur de publier de la poésie.
 
Mais c’est un appel à la résistance que je lance en dépit du fait que je n’ai nul pouvoir. La peur, face aux barbares, aux buveurs de sang, aux adorateurs de la mort, est légitime, mais notre honneur de femmes et d’hommes libres est et sera de la surmonter pour nous tenir debout face aux infâmes assassins qui utilisent leur religion comme prétexte pour tuer. C’est l’un des pires crimes de tuer des innocents au nom de l’Amour…
 
Les assassins espèrent semer la peur dans nos coeurs ; ils espèrent semer la haine contre nos frères arabes et musulmans. Soyons des femmes et des  hommes debouts, rejetons et la peur et la haine ! C'est ainsi que les monstres connaîtront leur échec en France !
 
Jean Dornac
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13 novembre 2015 5 13 /11 /novembre /2015 08:38
FIN DE MOI DIFFICILE – Michel Duprez
 
 
 
Aujourd'hui,
après toutes ces années passées à miser en vain
sur l'éventualité qu'un jour
le cours du temps soit revu à la baisse,
que reste-t-il encore de lui ?
 
L’ego,
ce jeu d'enfant
dont « Je » serait le sujet ?
Son « Je »,
le mien,
le vôtre,
celui de n'importe qui d'autre.
 
Et pourquoi pas, tant qu'on y est, l'alter ego,
son double invisible,
beaucoup plus musclé,
donc au moins deux fois plus fort ?
 
Ou alors, pour simplifier,
sans chercher midi à quatorze heures,
rien d'autre que le moi ?
Celui qui a la vie dure,
l'âme chevillée au corps
laissé en usufruit.
 
Le moi qui ne demandait pas grand chose,
un peu de personnalité tout au plus,
un minimum de dignité,
pour pouvoir continuer à vivre
accroché à ses rêves jusqu'au bout.
Le moi, longtemps après son retour d'âge,
et qui, bien que sentant ses forces le quitter,
s'efforce encore de n'avoir pas l'air trop vieux jeu,
mais que le temps désagrège pourtant peu à peu
sans l'ombre d'un émoi.
 
©Michel DUPREZ  



 
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12 novembre 2015 4 12 /11 /novembre /2015 07:46
Les batailles des esprits – Djida Cherfi
 
 
 
Dans le gouffre de la médiocrité,
Où on se retrouve piégé
Ce cercle vicieux de cerveaux insoucieux
Où on s’attache sans réellement tenir,
Où on gâche tout avenir
On tient à ce fil de la vie,
Qui n’est déjà presque plus.
On s’acharne quand tout fini,
On fait face à ceux que l’on a déçus.
Sur ce chemin vers le « cœur »,
Semé de trouble et d’erreurs
Semé d’embûches et d’horreurs
On cherche une lueur, une étincelle,
On regarde vers le grand ciel.
Monte soleil et brille, 
Que je me brûle en m’accrochant à tes grilles !
Je tiens et je ne lâche pas
Pour que tu sois encore là demain.
Demain je reviendrai encore,
Dans ce même triste décor.
Je referai aveuglément les mêmes erreurs,
Je reverrai les mêmes sombres couleurs.
Cela sera mon œuvre,
En complicité sans témoins ni preuves.
Un accusé plusieurs coupables,
Pointer du doigt ; nous en sommes tous capables.
Je vais, je viens, j’avance, je recule,
Tu vas, tu viens, tu avances, tu recules,
Tu dis, tu retires et tu mêles.
Je redis, je corrige et je m’emmêle.
Je l’admets, tous ceci est fou,
Je mélange sans être claire, je l’avoue.
Ça n’a l’air de rien,
Mais ce que je dis je m’y tiens !
C’est sens dessus dessous mais,
Ça en dit long sur la vie.
Ça raconte l’infini Bataille de l’Esprit,
Et tout ce qu’elle engendre comme Conflits.
Si tu veux comprendre sors de tes rails,
Commets une faute, fais-toi cobaye.
Cela sera facile car les rails, jamais tu ne les vois,
Et dans la vie cobaye, nous le sommes tous déjà ! 
 
©Djida Cherfi
2010.  



 
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11 novembre 2015 3 11 /11 /novembre /2015 07:37
Ecoute ce silence pénétrant – Michel Bénard
©Katia Gobeaut - Messagerie
 
 
 
Ecoute ce silence pénétrant,
Il n’est que caresse
D’un pétale de fleur
Sur la douceur de tes lèvres.
Un délié de pinceau
Qui s’offre à l’inconnu
C’est un mystère de l’Amour
Se soumettant aux lois universelles.
Vivons l’instant des résurgences,
Des grands feux de nuit
Plus beaux que les anciens soleils,
Vivons l’éveil de l’appel des sens,
Grimons-nous de couleurs éphémères,
Fragments de beauté défiant le miroir
Où te voici dans l’attente
De recevoir l’Amour !
Avec toi s’ouvrent
Les portes de l’imaginaire,
Où j’attise mes poèmes
Pour mieux les embraser.
 
©Michel Bénard.  



 
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10 novembre 2015 2 10 /11 /novembre /2015 07:37
Si tu penses à moi - Ode
Illustration de Ode©
 
 
 

Ce trait, silhouette dessinée au creux du temps
N’a plus d’âge désormais, intemporelle réalité
Où que tu ailles, où que ton regard se pose amant
Tu la verras toujours dans ses plaines enneigées

Il ne fallait croire ces bruits des antiques trompettes
Fidèle, jamais ta sœur n’aura été perdue
Faite de sa terre fertile, moulée aux vents de ses tempêtes
De s’inquiéter ton cœur n’aurait jamais dû

J’ai toujours suivi mon chemin ainsi le tien
Double destination, balade singulière
J’ai suivi le vol de l’oiseau blessé et puis plus rien
Le temps m’aura conduite jusque dans ses aires

Un grand vent d’ouest de l’âtre rallume le feu
La braise s’est ravivée, il fera chaud pendant l’hiver
Le toit de lune dorée par la grâce, béni des dieux
N’entendra que la psalmodie des mêmes mots qu’hier

Je prends siège, je défais ce chaud vêtement noir
Je bois le vin chaud, à ta coupe y trempe mes lèvres
Je ferme les yeux et te touche, à ma coupe tu viens boire
Ce plein soleil des jours enfantés remplis de fièvre

Ainsi j’aime ces moments rares et intenses
Où dévêtu de toute pudeur l’amour réclame
Ce qu’il demeure de nous, notre impatience
À se fusionner aux encens de cinname

Je suis fille des sentes de neiges et du printemps
Aussi fille du Fleuve qui coule en mes veines
Partout où je passe, je repasse un temps
Je rentre toujours, c’est toi mon ami qui m’y entraînes…
 
Ode©
8 novembre 2005 



 
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