23 septembre 2012
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© Le jeune mendiant – Murillo
J’ai peur du noir
j’ai peur de la nuit
je crains la solitude
je redoute le froid
j’appréhende l’ombre
et la clarté du silence
fige la toile de mon sang…
J’ai peur depuis l’enfance
la chambre qui craque
les volets qui claquent
et le couteau de l’Ogre
entre les dents du soir…
Je crois que j’ai toujours
que j’ai toujours eu peur
de cette marche quotidienne
avec ses grosses mains
sans baiser ni tendresse
et cette voix terrible
qui ordonnait…punissait…
comme un ciel en colère !...
Oui tous ces visages
me pétrifiaient
et j’étais si petit
au milieu de la détresse...
J’avais l’âme farouche
en ces heures de glace
et de nuages lourds
dont les méchantes figures
cherchaient en vain
le fantôme pendu
à mon corps déserté !...
Peu à peu les saisons
pénétrèrent mon être
enfonçant le chemin
dans ma poitrine ouverte…
comme je ne pouvais m’enfuir
je regardais les étoiles
qui me jetaient des pierres
car je ne comprenais pas
leurs chansons de lumière !...
Les anges des solstices
ne m’ont jamais parlé
je n’étais qu’un frisson
entre les doigts de l’erreur
une rature sur une page
une errance que l’on cache
dans l’oubliette du passé…
C’est drôle aujourd’hui
aujourd’hui je n’ai plus peur
je n’ai plus peur du noir
je ne crains plus la solitude
le silence lui-même
câline mes cheveux
de ses doigts de tendresse….
Je n’ai plus peur du tout….
Mais que font tous ces visages
qui s’empressent autour de moi ?..
Que disent toutes ces bouches
et que signifient ces mots
ces mots que je n’entends pas ?...
Et cette femme qui pleure
en me prenant la main….
Ma mémoire comme la loi
expulse les anonymes
de la maison du cœur !...
Je ne sais plus…
Je ne sais plus rien…
C’est drôle je n’ai plus froid
dans ma veste « courant d’air »
l’estomac ne cogne plus
aux barreaux de la faim
et la crasse elle-même
ne taquine plus ma peau…
Ils allongent mon corps
sur un brancard tout neuf
puis me couvrent tout entier
d’un drap blanc comme le jour…
C’est drôle mes yeux traversent
ce masque inattendu
et je les vois qui m’emportent
vers une ambulance
dans une confusion
de gestes et de paroles…
de paroles muettes
que je ne comprends pas…
C’est drôle je n’ai plus peur
et surtout je n’ai plus froid…
C’est si bon…voyez-vous
de ne plus avoir froid !...
© Victor Varjac
(Extrait de la Rouille des jours)
le jeudi, 11 décembre 2008
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Victor Varjac
22 septembre 2012
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Automnal - AFT et J.Léonard - ©2006
Jouir du même spectacle,
Le vivre différent
Et savoir par miracle
Garder un coeur d'enfant
Eveil des premiers jours,
Sérénité du soir,
Préservons nos amours
Des coups du désespoir.
Il tombe comme la foudre,
Par une pluie d'orage.
Il faut bien s'y résoudre,
Il frappe fort à tout âge !
Jeux d'ombres et de lumière,
A la carte, au menu,
L'Amour est éphémère
Quand on le met à nu.
L'amitié est plus stable,
Sur notre îlot rocheux,
La brise est agréable,
Le ciel luit dans nos yeux.
Réalité ou rêve,
J'adore ces jeux-là.
L'Amiour est une trève
Aux peines d'ici-bas.
Pierfetz ©
mai 2004
http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/II-15Ombretlumiere.htm
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Pierfetz
21 septembre 2012
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08:08
© Honoré Daumier
À Pierre Guérande
Soyons clairs :
Le secret doit rester secret.
Ce n’est pas à nous mais à vous
D’interpréter les choses.
Parler à voix haute
N’a d’ailleurs jamais figuré parmi nos attributions.
La fonction que nous exerçons,
Quelquefois bien malgré nous,
Aussi noble soit-elle,
Se limite à consigner
Ce qu’il nous a été permis de découvrir.
Un état des lieux en quelque sorte,
Et, s’il y a lieu,
Un constat en bonne et due forme.
Tout ce que nous divulguons peut s’expliquer
Sans que la raison intervienne.
Vous entrez dans un monde
Où nous sommes seuls à établir les règles.
Ce que vous entendrez par là
Ne sera même plus de notre ressort.
Interrogez la page,
Faites-lui passer l’épreuve tant redoutée,
Tournez-là, retournez-là, chiffonnez-là,
N’hésitez pas à l’arracher de son support si vous voulez,
Mais ne comptez pas sur nous
Pour en apprendre davantage.
Il est toutefois plus que probable
Que les réponses à vos questions
Voyagent désormais incognito
Quelque part
Au fond de vous.
Il ne vous reste plus
Qu’à les saisir.
© Michel Duprez
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Michel Duprez
20 septembre 2012
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http://www.commentembrasser.fr/anepasfaire.html
Dans tes cheveux en ruche où ton œil fait l’abeille,
Poudré de ces pollens qui sentent bon l’amour,
S’affûte l’aiguillon de ton regard qui veille,
De ton regard aimant qui guette le retour
De mon prochain baiser. Il survient et se couche,
Brûlant oiseau d’ailleurs, comme un héron blessé,
Juste au creux délicat, au coin là, de ta bouche.
J’y bois tout l’imprévu de son parfum froissé
Et quand discrètement j’en goutte la fragrance
Un vœu toujours nouveau réveille mes désirs,
Me pousse à l’abandon aux termes de l’errance,
Quand ma vague à ta berge invente nos soupirs.
© Claude Gauthier
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Claude Gauthier
19 septembre 2012
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07:41
© Michel Bénard
C’est un long silence qui perle
Sur la toile écarlate,
Un mystère diaphane
Qui s’incline humblement
Sur la mémoire sombre,
Oublieuse de l’essentielle trace !
C’est un discours du possible
Qui contient les parfums
De brume des fleurs de sang,
Des sèves charnelles.
C’est un trop long silence !...
© Michel Bénard.
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Michel Bénard
18 septembre 2012
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http://chriscmoi.blogspot.com/2009/08/la-nuit-des-etoiles-filoutes.html
À mes amis enfin retrouvés...
Nous nous sommes rencontrés
Nous nous sommes reconnus
Faits de la même étoffe du pays
Tissés des mêmes terres défrichées
Raccommodés de nos écorchures
Fils et fille de Gaia
Amitié
De nos vies, terres brûlées
De nos souvenances en nos chairs
De nos mémoires-tiroirs, marqués
Au fer rouge des bourrasques
Nous nous sommes retrouvés
Nous nous sommes reconnus
Amitié
Elle transcende les passions
Fondues en nos âmes
Réjouies de nos retrouvailles prévues
Elle nous conforte, nous apaise
Illumine les attentes de l'esprit
Nourriture des cœurs
Amitié
Elle est de chêne
Elle résiste aux gros temps
Aux grains et chagrins de la vie
Elle est d'arc-en-ciel
Elle n'est pas cette flamme
Dans les yeux des amants
Elle participe des Temps éternels
Amitié
Elle est braise qui réchauffe l'âme meurtrie
Des périlleux naufrages de la vie
Elle est baume sur les plaies ouvertes
Elle est rires, présence, joies partagées
Elle est l'Oiseau qui chante à l'heure bleue
Amitié
Ode©
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Ode
17 septembre 2012
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© Le jugement dernier - Jérôme Bosch
J’ai vu l’assemblée des puissants
Squelettes en sarabande
Éructant des pensées incohérentes
Ordonnant la mort du vivant
Semant la peste sur les terres fertiles
Célébrant et adorant leurs dieux d’argile
J’ai vu les innocents qui
Du ventre de la terre
Criaient d’angoisse et de douleurs
Cœurs tournés vers un ciel
Restant sourd à leurs appels
J’ai vu le sourire sardonique
Des soldats ivres de morts à infliger
J’ai vu le rictus sadique
De ces suppôts de ténèbres
Joyeux sous le ciel embrasé
Par les vies sacrifiées
J’ai vu la danse macabre
Des spectres décorés
De cœurs et membres arrachés
J’ai vu leur jouissance
Lorsque les villes se sont effondrées
J’ai vu les âmes des torturés
S’élever au centre de l’embrasement
Larmes séchées, enfin délivrées
De la démence des pouvoirs
Oppressants et criminels
Rageant de n’avoir pu tout anéantir
Lorsqu’il n’y eut plus pierre sur pierre
J’ai vu une myriade d’insectes
Et une armée de vers
S’élancer vers les vainqueurs
J’ai vu leurs visages se décomposer
Armés de la grande Frayeur
J’ai vu de sinistres ombres
Arracher l’âme des pouvoirs
Pour la précipiter dans l’abîme
Sans commencement ni fin
Sans lumière ni espoir…
J’ai vu les oppresseurs
Saisis d’une infinie peur
Tendre l’âme vers le ciel
Mais cœurs lourds de leurs avoirs
Ils ne purent s’échapper…
© Jean Dornac
Paris, le 5 juin 2010
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Jean Dornac
16 septembre 2012
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http://www.carevox.fr/
Le bonheur est de passage
C'est un délicieux superflu ajouté à nos rêves
Un sourire malicieux dans la musicalité de l'air
compagnon du désir et de l'amour
qui au gré du hasard et d'une suite de petits riens
s'installe chez nous le temps d'un frisson
Mais le temps tourne et nos pas se séparent
vulnérables, désemparés,
Essayant de sauver la face,
nous partons vers l'horizon de l'imaginaire
À la recherche de ce que nous possédons déjà
Abandonnant sans regret, ni nostalgie, nos gestes de secrètes habitudes,
lentement nos heures enchantées
se mettent en queue de cortège du cours de l'existence
et se fondent dans la pénombre de l'indifférence
Tous nos mots d'amour se retrouvent jouant les imposteurs, enfouis
un, parmi d'innombrables souvenirs
auxquels ils se mêlent, pêle-mêle
pour un destin commun : l’oubli
Reposent sur le papier jauni,
au fond d'un tiroir
les tapages, les envies, les silences
les plaintes, les turbulences
les chavirements, les excentriques débordements
les tentations, les écarts inavouables, les repentances
les fracas et les éclats de voix
Ah! L’amour et ses exaltations…
Je n'aurais jamais cru que ton image un jour
déserterait mes rêves
J'ai tant aimée que tu m'aimes
J'ai chéri jusqu'à l'illusion de ta présence
Les gestes intimes, les communs embarras
les baisers furtifs, quémandant des accords discrets
tous les câlins des petits matins d'après l'amour
les sourires tendus et le corps bandant sur un sexe béant
Prise en flagrant délit d'oubli
je remonte le souvenir flou au bout de ma mémoire
Comme on effectue un pèlerinage,
je m'attendris sur la douceur intime de cette étoile éphémère
Il est loin le temps ou j'ai cherché
jusqu'à ton ombre
pour m'accrocher a une parcelle d'éternité, faite à ton image
Mais, les amours partis,
ne reviennent jamais au même rivage
et l'envie de te séduire
semble se réfugier au fond des âges
Ah! Que sont donc devenus mes souvenirs d’amour
© Marie Alice Theard
Thomassin 2011
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Marie Alice Theard
15 septembre 2012
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© Joseph Mallord William Turner
Tard d’hier soir
La mer parlait de toi
Les vagues parlaient de toi sur le sable effacé
Et les larmes d’embrun au-dessus des rochers
Jusque tard d’hier soir en vain je t’ai cherché
Cent fois j’ai cru t’entendre et cent fois j’ai crié
En vain ton nom
Ils sont restés muets tous ces lointains perdus
Je n’ai pas vu blanchir sur les crêtes mourantes
La frêle goélette aux voiles d’horizon
Aucun souffle n’agitait le moindre pavillon
Le vent dans les haubans avait cessé de
geindre
Tu m’avais tout promis
L’ivresse des grands mâts dans le ciel déployés
Des voilures plus légères qu’un bruissement de soie
Des filets à craquer tissés de fils d’argent
Sur des morceaux de lune au fond des océans
Tu m’avais tout promis
Je t’avais tout donné
Mon nord mon sud et l’est avec le ponant
Et l’après et l’avant et Dieu aussi je crois
Tu as tout emporté
Et même la boussole et même le sextant
Partis à la dérive sous un ciel sans haubans
Il ne me reste aux lèvres qu’un sel d’amertume
Une ombre de lumière égarée dans la brume
Et des larmes d’embrun accrochées aux rochers
Et les vagues et la mer
Sur le sable effacées
© Annie Mullenbach-Nigay
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Annie Mullenbach
14 septembre 2012
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© La Source – Ingres
Salut à toi poète,
Jardinier universel.
Du plus humain des sentiments
Une magie suggestive,
De sensibilité débordante,
Source profonde de l’inspiration
Moi lecteur, je rentre dans ta cité,
Je marche dans les rues timidement,
Je vois les murs peints de mots,
Transcrits de sonorités et beauté
Poèmes d’amour, de résistance,
Poèmes de révolte, d’utopie.
Je suis enchantée par ta magie
De pouvoir rêver éveillé
La source de la poésie c’est le cœur.
Elle se propage et irrigue l’esprit.
L’impossible devient réel,
Aux lueurs de l’aube, les rêves
Se transforment en réalité,
Rêve et action,
Au service de l’humanité.
© Marilza de Melo Foucher
30 juin 2009
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Marilza de Melo Foucher