© Mustapha Boutadjine
« Il n'y a d'amis, d'épouses, de pères et de frères que dans la
patrie.
L'exilé partout est seul. »
Félicité de Lamennais
Extrait de Paroles d'un croyant
Tu es la Palestine, la brise dans ses vergers,
Ses yeux illuminés par les ressacs du cœur,
Tu es sa terre en feu, son sang, sa haute douleur,
Le temps sans temps du sang, la rage des êtres vrais !
Toi qui, pour patrie, n’avait que ton génie,
Les feuilles des peupliers et le soleil des mots,
La mémoire des dieux, les cris des oiseaux,
Les vieux oliviers et l’incessante nuit,
Tes pleurs nourris de sel, ta chair blessée d’amour,
Tes mains qui veulent saisir l’arôme des pommiers
Et caresser la face de l’histoire qui tait
Les cicatrices de l’âme, le livre des vautours !
Ô Palestine meurtrie, accueille dans ta clarté
L’Archange du Verbe céleste, le Guide des égarés !
© Athanase Vantchev de Thracy
Paris, le 12 juin, Anno Domini MMX
J’ai écrit ce poème à l’occasion de l’inauguration de la Place Mahmoud Darwich à Paris, qui aura lieu le lundi 14 juin 2010, à
9h15. Je porte une véritable admiration à sa vie et à son œuvre. Paix et Lumière à ton âme, Ami et Frère !
Site poétique : http://www.athanase.org
Glose :
Mahmoud Darwich (en arabe : محمود درويش) – (1941 - 2008) : le plus grand poète palestinien de tous les
temps.
Engagé corps et âme dans la lutte de son peuple, il n'a pour autant jamais cessé d'espérer la Paix. Mahmoud Darwich était le
président de l'Union des écrivains palestiniens. Il est l’auteur de vingt volumes de poésie et de sept livres en prose. Il fut le rédacteur de plusieurs publications, comme Al-jadid - (الجديد -
Le nouveau), Al-fajr (الفجر - L'aube), Shu'un filistiniyya (شؤون فلسطينية - Affaires palestiniennes) et Al-Karmel (الكرمل). Il est reconnu internationalement pour sa poésie profondément marquée
par sa nostalgie de la patrie perdue. Ses œuvres lui ont valu d’innombrables récompenses. Elles ont été traduites dans plusieurs langues !
Après avoir reçu les honneurs à Amman en Jordanie où sa dépouille était arrivée des États-Unis, il a eu des obsèques nationales
à Ramallah en présence de nombreux dignitaires palestiniens dont le président de l'autorité palestinienne Mahmoud Abbas. Il est enterré dans un lopin de terre près du palais de la Culture de
Ramallah.
Hugues Félicité Robert de Lamennais (1782- 1854) : issu d'une famille pieuse de petite noblesse bretonne, il
fut ordonné prêtre en 1816. Philosophe chrétien, connu pour être un personnage ultramontain, Lamennais peut être considéré comme le précurseur du catholicisme
libéral, du catholicisme social, ainsi que de la démocratie chrétienne.
Il commença par traduire L'Imitation de Jésus-Christ, célèbre œuvre de dévotion de Thomas a Kempis.
Dans son livre Essai sur l'indifférence en matière de religion, écrit de 1817 à 1823, il critiqua l'université napoléonienne et le gallicanisme. Il fut dit de cet ouvrage qu'il «
réveillerait un mort ». Ce fut un immense succès de librairie.
En 1825, il publia De la religion considérée dans ses rapports avec l'ordre politique et civil. Il rencontra Auguste
Comte cette même année.
En 1828, il fonda la Congrégation de Saint-Pierre, destinée à former un clergé savant capable de répondre aux
attaques des philosophes, de mieux comprendre son temps et de rétablir l'autorité du pape en France. En 1829, il publia Les progrès de la révolution et de la guerre contre
l'Eglise.
En 1830, il fonda, avec Montalembert et Lacordaire, le journal l'Avenir, plaidant
pour la liberté de l'enseignement et la séparation de l'Église et de l'État.
En 1831, révolté par la condamnation du soulèvement de la Pologne, il s'opposa au pape Grégoire XVI. Il considérait que le pape
voulait défendre davantage les princes que le peuple. Le pape condamna son journal en 1832 par l'encyclique Mirari vos.
En 1834, il publia ses Paroles d'un croyant, ouvrage lyrique, rempli de violence et de plaintes, qui marqua sa rupture
avec l'Église (encyclique Singulari nos). Dans cet ouvrage, il constatait et déplorait le « désenchantement » du monde et lançait un appel pressant à la liberté de l'Église, à partir
duquel il commença à développer les tendances socialistes et démocratiques du message évangélique.
En 1837, il publia le Livre du peuple, véritable ouvrage de combat. Il se lia d'amitié avec le patriote canadien
Louis-Joseph Papineau lors du voyage de celui-ci en France. Il continua de prendre le parti du peuple, et en 1841, après avoir attaqué le gouvernement royal, il fut condamné à un an de prison.
Par la suite, après avoir fondé le journal Le Peuple, il continua à professer un libéralisme populaire. Entre 1841 et 1846 il écrivit Esquisse d'une philosophie, dans
lequel il développa sa conception d'un christianisme sans Église, capable de regrouper les masses pour les conduire au progrès par la charité. En 1848, il se fit élire député à
l'Assemblée constituante, mais suite au coup d'État du 2 décembre 1851, il se retira dans sa propriété de la Chesnaie en Bretagne.
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