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17 mai 2012 4 17 /05 /mai /2012 06:35

 

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© Thierry Deschamps



Une ombre plane sur le monde
L'enserre d une brume nauséabonde
Voici venir la bête immonde
La haine et le mépris abondent

S'éveillent les anges de l'enfer
Ils jouent des faibles sans repères
Qui dans la jalousie s'enferrent
Quand haine et misère vont de paire

Leurs suppôts sont de grands acteurs
Face à un peuple dans la torpeur
Ils savent se faire tentateurs
Quand de la haine naît la peur

Ils désignent les boucs émissaires
À la vindicte populaire
L'étranger devient l'adversaire
La peur mène vite à la colère

Qu'importe aux dirigeants du monde
Que le malheur frappe à la ronde
Quand haine et violence grondent
Leur tirelire devient plus gironde…

~~*~~

© Thierry Deschamps



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16 mai 2012 3 16 /05 /mai /2012 07:04

 

Drivier.jpg

© Léon-Ernest Drivier



En ces temps de fin du monde
Bouillonnent à la surface
Des magmas de paroles
Des laves de mots
Alors que des fleuves de sang
Circulent sous le manteau.
L’homme n’est que fétu de paille
Dérivant au hasard des courants.
Un cadavre enfoui parmi des milliers
Sous les mausolées de l’horreur

Non, personne ne voulait
Etre inscrit dans l’histoire :
« Porté Disparu »
Sous l’épaisse poussière
Précédant le silence.
Non, personne, ne voulait
Avoir le premier rôle
Dans la dramaturgie du siècle.

Mais la terre en avait décidé autrement
Et depuis jour et nuit se mêle
La complainte des morts
Aux pleurs déchirants des vivants.

© Denise Bernhardt
2 Mars 2010

« Tremblements de Cœurs » avec YR Toussaint
Poème 12



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15 mai 2012 2 15 /05 /mai /2012 06:47

 

eustache-le-sueur.jpg

© Eustache Le Sueur - Allégorie de la poésie



Poètes, ici-bas nous sommes
Lame de fond inépuisable.

Etions-nous tant baignés de nuit
Que nous affleurons en surface !

Un courant céleste nous porte,
Divine potentialité,

Et maintenant nous éclatons
Aux feux étoilés des possibles.

Nous avons l’opiniâtre élan
Du levain dans le pain d’espace,
Lente présence en communion
Avec l’esprit, le cœur et l’âme
Des humains qui ne savent plus
Où et quand retrouver leur souffle.

© Luce Péclard.
6 avril 2010



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14 mai 2012 1 14 /05 /mai /2012 06:48

En lieu et place du poème du jour, ce texte qui chante une poésie nostalgique, mélancolique qui laisse rêver en dépit du décor tragique dans lequel il se déroule. (Jean Dornac)

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http://etlaterreenfanta.blog50.com/vie-d-antan


 
Le facteur, petit Hermès à vélo, chemine sur les chemins de France, il ressent très fort sa mission, il est content d’assurer le lien entre toutes ces âmes ; hier encore, il a apporté le pli tant attendu à Madame Miotte ; elle attendait, inquiète, sur le pas de la porte, le tablier aussi mouillé que ses yeux, il lui a donné le pli qui arrivait du Chemin des Dames, et il a attendu longtemps, jusqu’au moment du retour de son sourire ; il avait même prévu de donner son dernier bonbon au petit Lucien qui tétouillait encore accroché à sa mère ; il l’avait vu naître, le petit Lulu, c’est lui qui avait été prévenir la sage-femme et en pleine nuit encore...

Il sait bien qu’il a encore trois plis à livrer, les nouvelles ne seront sûrement pas aussi bonnes sur le parcours ; il devrait laisser Madame Miotte à sa joie, il se demande à chaque fois comment il va faire pour consoler quand l’enveloppe contiendra des mauvaises nouvelles, de plus en plus fréquentes ; heureusement qu’il est là, mais en même temps, il en a assez, depuis que tous les hommes valides sont partis, il est là sur les routes du canton, à disperser les nouvelles sombres de plus en plus souvent dans une guerre qui n’en finit pas ; Dieu Merci, ils ont renoncé à mettre les enveloppes à bordure noire, comme ça on peut préparer les familles...

Ah, s’il avait l’occasion de lui dire ce qu’il en pense, au Général Nivelle, il s’en priverait pas, si c’est pas malheureux, il les voit pas, lui, toutes ces femmes, qui attendent sur le pas de la porte, le guettent, un nourrisson barbouillé à leur basques, ou un vieux grand-père crachotant à leur côté, mâchonnant une vieille pipe éteinte, il les voit pas lui, comment il doit être là, trouver les mots, rester longtemps, sortir son grand mouchoir à carreaux, celui-là, il a jamais autant servi... et pourtant repartir, en emportant les plis funestes un peu plus loin.

Ah, il lui dirait à ce salaud, mais on les voit jamais ceux-là, bien planqués qu’il sont dans les états-majors...

C’est pas drôle d’apporter la mort, une petite lettre et une vie qui bascule, qu’est-ce qu’elles feront, toutes ces jeunes femmes pour lesquelles le printemps est mort...

Eh, pourtant le printemps, c’est ça qu’il attendait Gaston, en Avril, il fait déjà beau, les jours rallongent bien, quand il enfourche sa bécane, les oiseaux chantent, il est vieux, mais il se souvient de tous ces printemps, quand il emmenait la Julie au bord de la rivière et que les jonquilles leur servaient de lit ; il se souvient de tous ces printemps quand il allait à la pêche avec ses deux fils qui sont tous les deux tombés au champ d’honneur, il n’y a plus que la mort, le Chemin des Dames, voilà un joli nom pourtant marqué d’un crêpe noir à jamais, c’est à ça qu’il pense, Gaston en pédalant, fatigué sur les routes mouillées d’Avril, là-bas, partout la Mort, le Chemin des Dames, comment un si joli nom pour la Camarde ... les routes glissent, Avril I7, on s’en souviendra du Général Nivelle, il aurait mieux fait de rester en Afrique du Nord, heureusement il y en a un, Pétain, dont on parle et qui pourrait bien le remplacer et on espère que cela sera bientôt fini, Gaston pourra de nouveau aller à la pêche avec son petit-fils, il pourra lui parler de son père, un héros, il ne lui dira pas qu’il est mort pour rien, à quoi ça sert...

Gaston pose sa bécane le long de la haie, les jonquilles tendent leurs corolles vers lui, c’est beau, elles oscillent dans le vent, quand il voit ça, il aimerait pouvoir peindre ce mouvement, ce tapis jaune qui flotte, c’est la vie qui est la plus forte, il y aura d’autres printemps...

Il en oublie presque cette funeste veuve avec ses voiles sombres, mousselines de mort, cette veuve qu’est Marianne, ce chemin de la Dame en Noir, là-bas, entre l’Aisne et l’Ailette, joli nom, l’Ailette aussi, rivières rouges de sang...

Quand même, à son âge, reprendre du service, évidemment il n’y a plus un homme valide au village...

Et il reprend son vélo, quand il le pose le long de la clôture de Madame Tronchon, il sait qu’il faudra rester longtemps, heureusement son grand mouchoir à carreaux est sec...

© Claire PRENDKIS




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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 06:43

 

folon0.jpg

© Jean-Michel Folon



                                                           A Andrée Satger


J'évite le papier
qui donne bien trop vite
sa blancheur infinie
à la mine vorace
d'un crayon carnassier…
J'évite la page
que l'on raye de mots
et de ponctuations…
Ô petites blessures
qui déchirent les yeux
où les anges étourdis
avaient posé leurs ailes…
J'évite la page ouverte
où la parole éculée
n'a plus assez de force
pour atteindre la pierre
où commence la vie…
Lorsque j'écris le soir
j'abandonne mon nom
à la branche du monde
je deviens l'anonyme
l'ombre qui se penche
le trait qui se cherche
au carrefour des hommes…
Je répudie le quotidien
je retourne l'espace
où se cache le cercle
imprudent et royal !
Je fouille les entrailles
de l'interrogation
à la pliure même
où l'infini hésite
puis s’accroche au rayon
de la terre qui tourne…
L'horizon s'aventure
sur le perron du vide
où l'empreinte se penche
pour toucher la lumière…
Les murmures de l'aube
sous le ventre du jour
emporteront mon âme
loin du trouble sauvage
que provoque l’écho
assoiffé d'apparences…
Je traque l'éphémère
et le chant diaphane
de la lune qui traîne
le mirage blafard
d’un terrible secret
caché dans l'oubli…
Aurai-je le courage
de muscler ma peur
et de rompre le cou
au vertige immobile
qui sommeille en ma chair ?...
Je ne puis renoncer
à suivre le chemin
que m'indique le vent
ni à saisir le rêve
qui se mêle à mon corps
et danse dans ma tête…
Il existe une voix
que je ne peux comprendre
mais dont l'étrange musique
franchit le seuil du temps…
Elle possède la clef
qui ouvre la parole
inconnue en ces lieux
voués à la poussière…
Je m'allonge dans l'herbe
comme une fleur blessée
où l'Automne chancelle
et je vois le passage
enclos entre les berges
de la saison qui saigne
et je vois le sentier
doucement apparaître
derrière ma conscience
qu’exige mon destin…
Je vois le premier pas
vers cette plénitude
où l'imprudence imagine
de nouvelles étoiles…
Renaître de l'écume
et de l'ombre où défaille
l'heure qui nous éloigne
de cet itinéraire
et comme le Phénix
émerge de ses cendres
j'atteindrai la demeure
où le regard du ciel
pourra nommer enfin
cette lueur qui tremble
dans le creux de mes mains…
Ainsi j'épouserai
la tragédie du monde
qui accueille la mort
dans les bras de nos êtres…
Déjà le coeur se hâte
vers cette renaissance
où les jeux de l'amour
transfigurent la vie
sempiternellement…

© Victor Varjac
Antibes, le 25 août 2007



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12 mai 2012 6 12 /05 /mai /2012 06:48

Union furtive

Caspar_David_Friedrich_032_High_Resolution.jpg

© Caspar David Friedrich



Ma chimère s'en est allée,
Comme oiseau de mauvaise augure.
Elle a cessé d'être une alliée,
Au terme d'une brève aventure.

A la recherche de tendresse,
Perdue un instant de désert,
Ma solitude devint faiblesse,
Le pré du clos semblait moins vert.

Comme chevrette dans l'alpage,
je me suis laissé emporter,
Ebloui par ce doux mirage,
Sans aucun toit pour m'abriter.

Lune mangée par les nuages,
Ma chimère a bien disparu.
J'ai découvert son vrai visage,
Et mon rêve n'existe plus !

Pierfetz © 2003

http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/II-5Miragetchimere.htm



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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 06:48

 

feux.jpg

http://www.extaseo.com/



Il a inventé le feu,
Le feu vert,
Le feu rouge,
Le feu follet.

Il a joué avec le feu,
Le feu de bois,
Le feu aux poudres,
Le feu ouvert.

Il a tant vénéré le feu,
Le feu sacré,
Le feu de joie,
Le feu du ciel.

À présent le voilà mort
Et devenu feu lui-même,
Ceux qui brûlaient d’envie
D’en finir avec ce flambeur
Peuvent cesser le feu.

© Michel Duprez



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10 mai 2012 4 10 /05 /mai /2012 06:53

 

1766576400_7b832c928f.jpg

http://www.questionsuivante.fr/science_et_christianisme-57.html



Fille ou garçon sais-tu ce que pèse ton âge ?
Etincelle, rosée, azur, vapeur, encens,
Abreuve tes humeurs de ce bel apanage
De fugace séjour, puisqu’il est encor temps.

Ta vie ô toi, la prends, alors que jamais due,
Il y va de bonheurs, légers comme un soupir,
C’est aussi la liqueur, laquelle à peine bue
N’est jamais resservie. Eh ! Pourquoi te mentir ?

Diffère ce désir de retoquer le monde,
Bon nombre ont essayé sans plus y parvenir ;
Nourris-toi de ces riens que la sottise émonde,
Et dont la portée a des regards d’avenir.

Ce qui souvent t’agite est certes légitime,
Mais ta candeur sait-elle au bout de son élan,
Ce qu’adviendra de toi ? Sinon d’être victime
D’exiger sans crédits, quelques sots rantanplan !

De la vie accommode en ton cœur la mesure
Idéale en ces jours, et t’y veuille asservi :
Mûrir vient assez tôt ! Aussi, crains la blessure
D’avoir trahi ces temps, qu’un jour le temps ravit.

© Claude Gauthier



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9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 06:28

 

image002-copie-3.jpg

© Michel Bénard



Vouloir fixer le signe
Des poussières du rêve
Aux fragments de l’illusion,
Aux éclats de l’émotion,
Avec les encres de la mémoire
Perlant sur l’éther des pages,
Afin que la vie renaisse
De l’autre face
Du symbolique miroir.

© Michel Bénard.



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8 mai 2012 2 08 /05 /mai /2012 07:03

 

oeuvres-contemporaines-0043.jpg

© Lydie Godbillon



Je reviens à ta rencontre
Celle des Âmes
De la création et de la Nature
Je sais que tu m’attends
Comme j’ai la hâte au cœur
Et au corps de te retrouver

Brises de sable et de grands flots
Vagues brûlantes de vent
Où le désir se dérobe et se renouvelle
Sans cesse

Le poète me l’a dit
Tu es mon Amant
À l’heure où le Soleil
Passe tout entier de l’autre côté des persiennes
Pour laisser place à la nuit
Je plonge mon corps dans tes eaux
À la hauteur de mes hanches embellies
Sous le regard bleu de la Lune
Et, balayant toutes les lois
Nos eaux se mélangent
Pour donner naissance
Aux Étoiles
Que je porte en ma chair

Au sein de ta Terre féconde
Je suis celle qui fait
Couler les mots
Dans une douce étreinte
Au bouche à bouche de l’Amour
Je suis celle qui fait pousser tes fleurs
Aime tes arbres et leur ombre
Derrière les mots que j’écris
Tu es là, toujours
J’entends le Verbe de ton Âme
De poème en poème

La marée monte et descend
Ce sont les battements de ton cœur
O sentir ta présence dans la chair du poème
Comme l’Amour qui se lève
Au passage de l’Oiseau
Folle passion, délire de Feu
Étreinte infinie du Désir

Je suis celle qui court après la Vie
Avant que le Temps ne lui fasse Signe
Qu’il est temps de retourner aux Origines

Je suis fille de la Voie Lactée
Née d'une Étoile Filante
Fécondée par toi
Mon Fleuve...

© Ode
9 juin 2010

« Dans l'Univers Imaginaire de Ode »
Poésie et Arts Visuels
http://zodode.5.50megs.com/



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