27 mai 2012
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© Les vieilles – Goya
Fripées jusqu'à la trame
comme d'anciennes momies
si près de la mort
elles affichent une mine
étrange et grotesque
malgré l'artifice
d'un maquillage de scène…
Le parchemin craquelé
de leurs vieilles carcasses
tente une nouvelle saison…
Leurs bouches déformées
par un rouge « fluo »
ressemblent à une rose
mordillée par le gel…
Leurs pommettes affaissées
cachent une angoisse triste
sous une poudre d'aube…
Beauté qui embrase
les folles chimères
elles capturent le regard
d'un sourire effrayant
qui déglutit les mots
entre un palais de résine
et un bridge malsain…
Malgré le temps moqueur
qui déforme leurs silhouettes
elles bravent l'avenir
de leurs masques étonnants…
L’or… le diamant… le rubis
ne pourront jamais prétendre
au statut de magicien
face à la décrépitude…
Spectacle avilissant
que ces marionnettes bourgeoises
dont les jours inutiles
se dérobent sous leurs pas…
Aucune tricherie
aucun subterfuge
n'assouvira l'appétit
de ce mal individuel
collectif et solitaire
qu'on appelle : vieillesse…
Pourtant les rides au front
les cheveux qui blanchissent
sont souvent les majuscules
où s'enroulent doucement
la noblesse de l'âge…
Mais chez les vieilles rentières
et les amants serviles
la fourrure arrachée
à la vie innocente
d’animaux majestueux
n’est qu'une cruauté
qu’engendre la richesse…
Je perçois les hurlements
de cette sauvagerie
que le commerce encourage
et le profit légalise…
Heureusement la mort
les mites et les vers
dévoreront bientôt
ces cauchemars humains
où se lovent les serpents
et pousseront ces oripeaux
d'égoïsme et d'horreur
sur le pal affamé
amoureux du néant !
© Victor Varjac
Antibes, le 19 janvier 2003
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Victor Varjac
26 mai 2012
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http://lewebpedagogique.com/vanina1/tag/lamitie
A l'aurore, au réveil
Le soleil éblouit,
Chasse les brumes du ciel,
Après la nuit qui fuit !
Amie, tu m'émerveilles !
Au plus profond de moi,
Il descend et s'engouffre.
Je ne vois plus que toi,
Et même si j'en souffre,
Je reste près de toi.
L'extase du midi.
L'eau fraîche qui coule en moi,
Entraînant mes ennuis,
Me baignant de sa joie.
L'Amitié me grandit.
Le soir au crépuscule,
Le temps a fait pousser
La moisson d'amitié.
Jamais aucun recul
Ne fera l'oublier
Pierfetz©
http://arciel88.fr/bibpoesiespierrot/I-8tempsamiour.htm
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Pierfetz
25 mai 2012
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06:37
© Une sirène - John William Waterhouse
Il était bien trop tard
Le jour où j’ai compris
Ses yeux te regardaient
Comme les miens, hier.
Et j’étais incapable de dire
Pourquoi, ni depuis quand
Ce cœur cette fois-ci
Avait conquit le tien.
Certains avaient tenté
T’enivrer d’aventure
Et leurs voies escarpées
Promesses d’incertain
Firent plus d’une fois
Vaciller nos destins
Mais nul n’y sut jamais
S’y frayer un chemin.
Nous étions bien trop forts,
Bien trop prêts, ou trop loin
Mais j’ai su tout de suite,
Le jour où j’ai compris
Que c’était cette fois
Et que rien n’y ferait.
Ce cœur était pour toi
Et seul je le savais.
Tous mes amis encore
Installés qu’ils étaient
Dans les doux paysages
Où nous étions toujours
Pas plus n’avait senti
Ce changement infime
Comme une pluie si douce
Telle une onde si fine
Qui plutôt que d'éteindre
Exhale les couleurs
Et avive les goûts
Pendant ce temps son cœur
Tentait de disséquer
Ton air d’indifférence
Imposant le silence
Au reste de son corps
Afin que nul ne vit
Que nul ne soupçonna.
Et nul n’en eut rien su
Ni elle, toi ou moi
C’est dans mes yeux
Qu’elle a compris
Tu n’étais plus à moi.
J’avais un seul amour
Un seul un grand un vrai
Une femme est passée
Et en un seul instant
Elle m’a tout pris,
Tout ravi tout volé
Me laissant seul tout seul
Avec pour compagne ma peine
Au bord d’un vide immense
Effondré sous mes pas
Ecoutant le chant des sirènes
Alain Springer©
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Alain Springer
24 mai 2012
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http://randos-jp.skynetblogs.be/index-5.html
Il est des sots, dont la nature
Manœuvre mal et par excès,
C’en devient une forfaiture
Avec au bout sale, un procès !
Au point que la moindre des bourdes,
Leur fait par crainte réciter,
Des disculpes plus ou moins gourdes,
Pour s’aller voir décapiter !
Un Prince turc fort craint, dont la justice
Puisait souvent dans le suspect office
De ses humeurs, plus qu’en la loi,
Obligeant ses vassaux pour se tirer d’affaire
De se justifier par quelque mauvais braire,
Au point de mériter pis que la faute en soi :
N’en n’avait point la moindre idée !
Pour voler au secours de sa cour affidée,
Son Momos* suggéra, qu’elle n’en souffrît plus,
De pondérer l’enjeu : qu’aux mats moins de pendus.
« Dis-moi, que je comprenne et cela sans ambages,
En quoi quelque défens peut être pis que mal :
Pour réduire au palais d’inutiles dommages,
Gâchant moins mon pénal » !
« Ô roi, puis-je pousser mon avis hors-limite
Sans que pour ça,
Ton humeur ne me trouve une cure d’ermite… »
«… Y va sans crainte, y va » !
L’autre alors, contourne sa seigneurie,
Et lui pinçant la fesse ! Elle s’écrie :
« Quelle mouche te pique… » « Prince pardon,
J’ai cru dans le moment poussé par Cupidon,
Que cette croupe était de votre favorite… » !
Tenu par son serment d’un jour,
Non moins par la leçon fort bien décrite,
Il en retint le sens… puis applaudit la Cour.
© Claude Gauthier
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Claude Gauthier
23 mai 2012
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06:30
© Michel Bénard
Lorsque le noir d’encre
Révèle la voix du silence,
La musique du calame
Devient le plus beau
Chant de l’homme,
C’est la note sublime,
La ligne qui transcende la poésie,
Où grandit la prophétie,
Où s’embrase la beauté.
C’est la trace du cœur,
Le signe devenant visible
Sur un fond de ciel bleu.
C’est l’enluminure d’un souffle universel
Qui voudrait déposer sur le monde
Le voile de la connaissance.
Lorsque le noir d’encre
Dispense l’éclat de sa lumière,
C’est un fragment de parole sacrée
Réfugié au grain du parchemin.
© Michel Bénard.
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Michel Bénard
22 mai 2012
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© Henri Fantin-Latour
Tu m'aimes ou tu crois m'aimer
Toi le rêveur et de la femme l'amant
Tu veux ta tête poser
Là où ma rune est cachée
Entre mes Gardiens tant désirés
Je m'abandonne à ta rêverie
Je m'abandonne tout simplement
Je m'ouvre à toi, telle la mésange bleue, ses ailes
Je m'offre à toi sur l'autel
Des sacrifices délirants
Des anges tombés de Charybde en Scylla
Aux déités les plus anciennes
Nous participons des noces païennes
Les plus belles, les plus primitives
Dans la Beauté des Symboles Sacrés
Je suis la Fée du Soleil Couchant
Rituels nocturnes, envoûtements
Je t'appelle, ma voix tu entends
Je suis là, te sers mes appas
Mais n'oublie pas, je suis aussi la Wacca
Dans un tourbillon de caresses
De gestes d'amour et d'ivresses
Nous spiralons dans le Temps
En corps à corps subtils
Reliés par le Fil d'Argent
Soyons humbles, vivant ce Mystère
Car nous sommes de la Terre
Soyons nobles mon ami
Car nous émanons aussi des Étoiles
Baissons du Temple le voile
Aimons-nous !
Ode©
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Ode
21 mai 2012
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© Rubens - Adam et Eve
Ô chastes âmes
Outrées pour un peu de peau nue
Prêtes à dire de certaines femmes
Qu'elles appartiennent au trottoir
Pour seul motif qu'elles savent aimer
Ô chastes âmes
Si promptes à vous choquer
À invoquer le ciel
Pour protéger vos hypocrisies
Et montrer du doigt les pécheresses
Ô chastes âmes
Supposés remparts de la chasteté
Au nom d'un dieu adoré et prié
Farceur ingénu qui nous créa nus
Et nous combla d'adorables atours
Ô chastes âmes
Qui usez vos genoux dans les églises
Et la langue par trop de médisances
Vous m'amusez follement
Car vous blasphémez votre dieu
En maudissant les corps qui s'aiment...
Ô chastes âmes
Qui tenez pour sale
Ce que votre dieu a voulu
Vous ne savez que damner
Ceux qui honorent leur créateur
En aimant l’amour à la folie...
Qui donc, entre eux et vous
Fait honneur à Celui
Que vous dites vénérer ?
Vous qui maudissez
Ou eux qui aiment
Sans fard ni péroraison ?
© Jean Dornac
Paris, le 4 avril 2010
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Jean Dornac
20 mai 2012
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© Etienne Dinet
Ton regard chevauche le couchant
Fille des sables, du liseron et du vent
Je me noie dans tes bras longtemps
Dans l’éternité et les baisers sanglants
Et tu livres la nue offrande de tes cuisses
Attelé aux caresses je deviens géant
La douceur de tes mains protectrices
Tu m’emprisonnes et me réduis au néant
Aux seins sahariens de dunes neuves
Je brûle inextinguible d’un amour hyzien*
La fille de l’oasis se mire et s’abreuve
Dans l’eau de mes yeux, le regard nubien
Mon étreinte s’éteint en un faible soupir
Dans le silence de ta pose immobile
La beauté de ton corps m’emporte à mourir
Sous les palmiers d’où la pudeur s’exile
Amour oasien aux pensées vagabondes
Du grand soir lorsque somnole la raison
Un oued sans rivage un peintre qui inonde
La fille sur la toile, Dinet figeant son nom
© Abderrahmane Zakad
* Hyzia est un bel hymne à l’amour. Poème de Benguittoun écrit vers 1880 à la demande de Said pour Hyzia sa
cousine, une jeune fille de Sidi Khaled (Biskra).
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Abderrahmane Zakad
19 mai 2012
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© Poète dans la mansarde – Daumier
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Tu en semais partout sur tous les océans
Des mots d'amour passion
Et de révolution
Des mots pour réveiller les consciences endormies
Pour dire Amis debout il est temps il est tard
Si tous les gars du monde
Tu nous tendais la main par-dessus les frontières
Tu nous offrais tes lignes où les mots impatients
Crevaient en grosses bulles sous l'encre de ta plume
Et s'en allaient voguer vers d'autres continents
Et tes vers étaient libres comme l'était ta vie
Tu créais de l'espoir comme d'autres font du pain
Et de ta foi en l'homme tu régalais chacun
En criant liberté au-dessus du tumulte
Si tu parlais de mort c'était pour dire la vie
Je t'ai connu, poète
Tes mots étaient des îles
Et tes îles de mots ont ricoché partout
De leurs doigts tachés d'encre d'autres les ont saisies
Pour chaque soir chaque nuit en noircir leurs lignes
Et les jeter à l'eau
Et je rêve à mon tour d'un archipel d'îles
Un chapelet de mots qui n'aurait pas de fin
Qui enserrerait le monde dont la seule folie
s'appellerait
Poésie
Ami, donne-moi la main.
© Annie Mullenbach-Nigay
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Annie Mullenbach
18 mai 2012
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http://monia2009.centerblog.net/7721-animaux-oiseaux-liberte-de-la-colombe
Tu es un cœur, un esprit
Respectueuse, tu honores
Pour toi seule, j’écris
Je ne suis pas encore mort.
Sous mes yeux ton image
Là-bas je t’ai bien connu
De moi, tu as fait un sage
A ta noblesse, suspendu.
Sous mes yeux ton paysage
De mains de maître dessiné
Dans ma mémoire ton passage
Tu as semé, éclairé le laminé.
En ton for, mes idéaux
Je souscris à ta lumière.
Mon seau, vide d’eau
Que faire d’une pierre ?
En ton sein mon espoir
J’aime ton nom féminin
Que faire pour te revoir
Détourner ce triste destin ?
Blessée, cible de la ruse
Tu trembles de partout
Les charlatans t’usent
Pourquoi autant de fous ?
Toi oui toi, douce liberté
Berceuse du sain bonheur
Tu es mon tout, ma fierté
Ton absence me fait peur.
Toi oui toi, belle liberté
Chemin d’espoir, de vérité
Seau et sabre de la dignité
Ne t’ai-je pas mérité ?
© Mouloudi Mustapha
01/05/2012
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Mouloudi Mustapha