Je marchais depuis une heure, quand surgirent, dans leur parure de rêve et leur blancheur nacrée, les amandiers ! Ils dressaient fièrement, comme des promesses, leurs branches fleuries dans le bleu du ciel, " distribuant aux yeux de tous leur gratuite espérance " . Leur floraison extraordinaire confinait au merveilleux et j'étais sous le charme de ces arbres qui illuminaient la colline. Toutes ces fleurs blanches ou roses, délicates et fragiles, étaient comme des flocons d'espoir qui annonçaient le renouveau.
Mais la fleur ne s'épanouit pas uniquement pour notre bonheur. Son aboutissement, c'est le fruit, qui est comme un trésor caché dans une coque crevassée, elle même enveloppée dans un brou verdâtre et pelucheux. L'amande, si elle est douce, réjouit tous les palais : elle se croque, se déguste sous forme de nougats, de dragées, de pralines, de calissons... C'est un régal pour les gourmands !
Les amandiers, qui ont en hiver, un profil triste et tourmenté, se métamorphosent, dès le mois de février, en énormes bouquets de fleurs, si fines, si légères, qu'elles semblent immatérielles, voire spiritualisées.
Dans cette clarté radieuse, j'écoutais avec mon cœur, les notes douces d'un violon magique, qui s'envolaient avec des pétales blancs, pour s'unir à l'azur. La nature, autour de moi, m'offrait le premier sourire du printemps...
©Michèle Freud
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