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11 février 2017 6 11 /02 /février /2017 07:48
Vivre d’un rêve – Alain Springer
Je veux, ce matin, rendre hommage à Alain Springer, décédé hier. J’ai eu la chance de le publier parfois. Et comment rendre un meilleur hommage à un poète qu’en publiant l’un de ses poèmes ?... Jean Dornac
 
 
 
 
* * *
 
 
 
 
Vivre d’un rêve, sur un nuage
Jusqu’au bout de l’espoir
 
Au tréfonds du mirage
Appeler de nos vœux le soir
Pour qu’enfin réunis
Nous portions ensemble
Nos cauchemars au pays de l’oubli
Nos cœurs à la joie d’être à l’amble
 
Ne plus craindre l’exil des amours perdition
Espérer pour toujours à perdre la raison
 
Au doux nom de l’amour
Construire une maison
De demains faits d’hiers
Mais sans comparaison
La perte totale des craintes
Le retour vainqueur de l’espoir
 
L’abandon des paroles feintes
Juste le faire et le vouloir
 
Ne chargeons pas nos lendemains
Des peurs, des regrets, des chagrins
Que le jour soit porteur d’espoirs
Tout comme hier en fut emprunt

 
Laissons les pleurs et la tristesse
Nos amours déçus, nos faiblesses
 
* * *
 
Nous penserons à la vieillesse
Lorsque nous n’aurons plus l’envie
D’être de fiers enfants sans laisse
Sans contraintes et sans interdits

Alain Springer©
 


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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 09:01

 

mains.jpg

http://aurelio666.skyrock.com/



La peau de ta jambe effleurée
Tu bouges, mais sans t’éloigner
Ma main se fait plus douce et glisse
Remonte enfin jusqu’à ta cuisse.

La douce chaleur de ta peau
Pousse ma caresse, plus haut
Tu t’étires un peu en grognant
Je me rapproche, tendrement.

Mes doigts se posent sur ton ventre
Cherche ton sein, le trouve enfin
Ma caresse se fait précise
Et ta réponse vient, exquise.

Ton bras m’entoure, me cajole
M’appelle à des tendresses folles
Tu te plaques tout contre moi
Tu te retournes. Tu es là !

Ma main redescend lentement
Vers la moiteur que je pressens
Elle se pose, délicate
Infiltrant les plis écarlates.

Ton corps est devenu plus dur
Ta main, elle aussi s’aventure
Et glorieuse s’approprie
Mon émergence. Mon énergie.

Elle glisse au long de ma verge
Qui s’érige, offrande de cierge
A cette déesse immortelle
Cette femme unique et si belle.

Nos bouches à présent s’entremêlent
Nos gestes sont hymne éternel
La vie gronde dans nos caresses
Dans un ouragan de promesses.

Je rejette en arrière le drap
Qui entravait trop nos ébats
Et je me hisse sur ton corps
T’embrassant, encore et encor.

Mes lèvres sur ta peau brûlante
Cherche ces zones odorantes
Qui les repoussent, les retiennent,
Et la fin, se feront miennes.

Je me rapproche, ta main me guide
Je suis debout. Au bord du vide
Planté, aux portes de la grâce
Je savoure l’instant qui passe.

Je glisse enfin aux profondeurs
Où m’attend la fin de mes heures
Je vais, je viens, toi tu gémis
Dans le mouvement tant promis.
Indicible balancement
Laboureur de cris et de chants
Je trouve au fond de tes orgasmes
L’origine de mes phantasmes.

Ton souffle est de plus en plus court
Le mien monte avec lui, toujours
Notre rencontre est imminente
La sève gonfle, turbulente.

Tes reins se creusent, tu exploses
Tes yeux se perdent dans les roses
Je te regarde, tu m’émerveilles.

Ta bouche, entrouverte groseille
Tes jolies petites dents blanches
Je m’accroche enfin à tes hanches
Et je crie mon ultime mort
Je suis rendu. Je suis au port.

Alain Springer©



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23 février 2013 6 23 /02 /février /2013 09:00

 

mots.jpg

http://nanterrepoevie.e-monsite.com/



Les mots émus
Les mots des maux
Cadeaux ténus
Humbles et beaux

L’émail pluriel
Devient émaux
Comme le ciel
Devenu eau

Goutte de pluie
Perle d’amour
Souffle d’ennui
Brise du jour

L’heure est à la mélancolie
Dites-moi donc pourquoi s’enfuie
Cette impatience, douce folie
Qui faisait autrefois ma vie ?

Je n’attends du matin
Que le soir qui viendra
Du noir de ce soir brun
L’aube m’éveillera

Qu’aurais-je au bout du jour
Accompli de nouveau
Quel Baume apaisera
Et calmera mes maux ?

Peut-être quelques mots
Simple et tendre cadeau

Les mots émus
Les mots des maux
Cadeaux ténus
Humbles et beaux

Goutte de pluie
Perle d’amour
Goûte ces mots
Calmes et beaux.

Alain Springer© 2002



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3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 09:30

 

de-peu.jpg

© Magritte



Il s’en fallut de peu que nous fussions amis,
Le charme en fût rompu et j’en ai de l’ennui.
Le feu follet de la tendresse, nous a quelque jour éclairé,
Mais la diable de forteresse de nos inhibitions cachées,
Nous interdît d’en faire état, quitte un jour à le regretter.
Nous en fûmes tous les deux las, avant que d’en avoir usé.

Quand je disais, demain, vous répondiez présent !
Mais je pensais humain, et vous rêviez moment.
Vous n’étiez pas un nain, je vous voyais géant.
Vous me pensiez soumis et je me rêvais grand.
Quand je disais culture vous répondiez argent.
Quand j’osais aventure vous résonniez sergent !

Le Djebel revenait à vos lèvres pensives,
La mémoire y avait un vieux goût d’eau croupie,
De loukoums trop sucrés et de dattes farcies.
D’enfants en djellaba et de femmes lascives,
De sable entre les dents enflammant les gencives,
Et de cris du muezzin aux psalmodies plaintives.

Votre œil était lointain et votre esprit ailleurs.
Et puis vous reveniez comme on revient de rien.
Cherchant le mot d’avant, lointain depuis des heures.
Mais sa trace effacée se perdait en chemin,
Dans les méandres gris de votre souvenir,
D’où ne revenait rien que vous n’oseriez dire.

Ensemble, que n’aurions-nous fait ?
Que de rêves inachevés.
Qui s’en furent tous emmêlés,
Dans des lendemains dégrisés.
L’attente a fait s’user notre belle impatience,
Et nous sommes tous deux repartis en silence.

Alain Springer© 1999



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11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 09:17

 

voilier.jpg

© Voilier - encre et peinture
http://couleurs-d-eau.over-blog.com/article-28314775.html



Jusqu’au-delà des mers j’irai te rechercher

Je tisserais avec des mots si fins des toiles
Et j’en ferai de si légères voiles
Je m’appliquerai tant et tant à l’ouvrage
Qu’elles ne craindront le vent ni les orages

Avec le nom des arbres je formerai des planches
Elles seront galbées, fines comme tes hanches
Elles sentiront bon sous la pluie de copeaux
Et elles n’auront peur ni des mers, ni des flots

Avec des mots d’amour je creuserai des rames
Elles feront aller mon esquif sur les lames
Il filera tel un exocet qui ne sait plus s’il vole ou nage
Et laissera sur l’eau la trace d’un nuage

Avec des mots de tendresse infinie je filerai vers toi
Je glisserai sur l’onde à l’estuaire de tes bras
Jusqu’à la crique douce où déjà tu m’attends
Où je ne craindrai plus la peur, ni les méchants

Avec des mots de soie j’entrerai dans ton port
Je formerai de toi l’escale de mon corps
Au douillet de ton ventre, au sein de tes entrailles
Et là j’épancherai la soif qui me tenaille

Je glisserai sur l’eau, comme un fétu de paille
Et porté par les vents autant que par les flots
J’irai dans tes eaux calmes et folles à la fois
Me reposer enfin d’un voyage de Roi

J’irai dans ton mouillage au clapotis de l’eau
Poserai mon bagage, brûlerai mon bateau
Ensemble il nous faudra alors, soir après soir
Inventer une suite et la fin de l’histoire.

Alain Springer©



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10 septembre 2012 1 10 /09 /septembre /2012 08:15

 

Sans-titre-copie-5.jpg

© René Magritte



Moi j’avais dix sept ans, elle seize au mois d’août,
Nous échangions quelques baisers, et des mots doux.
Mes mains parfois couraient sur son corps défendu
Me laissant haletant, amoureux, éperdu

Elle fuyait mes mains, comme on fuyait le loup
Et s’échappait alors comme un jeune chien fou.
Il ne me reste de ces trop courts moments
Qu’un peu de souvenir tendre, triste et charmant.

Le banc en demi-lune où, blottis tendrement
Nous regardions cet astre pâle, en souriant.
Et le souvenir vague, un peu amer, je crois,
D’un bonheur avorté que l’oubli effaça.

Il est des mots parfois, emprunts de nostalgie,
Disparaissant souvent, sitôt qu’on les a dits.
Qui laissent à la bouche un goût âpre et amer,
Fragrance évanescente, fine comme poussière,

Comme ces feuilles d’or qu’un souffle vaporise
Ils sont à peine là, qu’ils partent sur la brise
Sur l’eau de notre esprit, reste mélancolie
Qui s’estompe et qui meurt éphémère souci.

Traversant un endroit, un village, un lieu-dit
Notre vieux cœur d’enfant parfois se rajeunit
Un amour de jadis, a surgi du passé
Chaleur en un instant submergée de regrets.

Comment s’appelait-elle, je ne m’en souviens plus
Oubliés ces amours, et ces fruits défendus.
N’est-il pas pire piège, que celui du temps
Qui nous fait oublier, les noms chéris d’antan.

Il est très dangereux, pour les trop vieux amants,
De se pencher ainsi, aux fenêtres du temps.
Les images enjolivées par nos mémoires volatiles
N'y sont que le reflet désuet de nos souvenirs infantiles

J’ai cueilli moi aussi, au temps de ma jeunesse
Quelques fleurs dans des prés, dont je n’ai plus l’adresse
En passant par hasard près d’un de ces champs ci
J’ai ressenti le temps comme on ressent l’oubli…

Alain Springer©

06-2002



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25 mai 2012 5 25 /05 /mai /2012 06:37

 

Waterho 2 

© Une sirène - John William Waterhouse



Il était bien trop tard
Le jour où j’ai compris
Ses yeux te regardaient
Comme les miens, hier.
Et j’étais incapable de dire
Pourquoi, ni depuis quand
Ce cœur cette fois-ci
Avait conquit le tien.
Certains avaient tenté
T’enivrer d’aventure
Et leurs voies escarpées
Promesses d’incertain
Firent plus d’une fois
Vaciller nos destins
Mais nul n’y sut jamais
S’y frayer un chemin.
Nous étions bien trop forts,
Bien trop prêts, ou trop loin
Mais j’ai su tout de suite,
Le jour où j’ai compris
Que c’était cette fois
Et que rien n’y ferait.
Ce cœur était pour toi
Et seul je le savais.
Tous mes amis encore
Installés qu’ils étaient
Dans les doux paysages
Où nous étions toujours
Pas plus n’avait senti
Ce changement infime
Comme une pluie si douce
Telle une onde si fine
Qui plutôt que d'éteindre
Exhale les couleurs
Et avive les goûts
Pendant ce temps son cœur
Tentait de disséquer
Ton air d’indifférence
Imposant le silence
Au reste de son corps
Afin que nul ne vit
Que nul ne soupçonna.
Et nul n’en eut rien su
Ni elle, toi ou moi
C’est dans mes yeux
Qu’elle a compris
Tu n’étais plus à moi.
J’avais un seul amour
Un seul un grand un vrai
Une femme est passée
Et en un seul instant
Elle m’a tout pris,
Tout ravi tout volé
Me laissant seul tout seul
Avec pour compagne ma peine
Au bord d’un vide immense
Effondré sous mes pas
Ecoutant le chant des sirènes

Alain Springer©



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14 avril 2012 6 14 /04 /avril /2012 07:16

 

Pierre-Auguste-Renoir-.jpg

© Auguste Renoir



Roulé sur son coussin, près de la cheminée
Il profite du temps. Sans même ronronner.
Ce doux bruit, que sa maîtresse apprécie tant
Lui, il le fait pour elle, intentionnellement.

Elle, elle croit qu’il l’aime. C’est rassurant…
Avoir cet animal qui vous flatte et ronronne
Lorsque vous caressez, de votre main qui donne
Tant de preuves d’amour, à cet indifférent.

Il se frotte à vos jambes, en miaulant
Et mange sa pâtée, si délicatement
Puis il prend une pose. Se lèche lentement
Tous les gestes qu’il fait sont souples et charmants.

Il est si doux, si calme, on ne dirait jamais
Que ce même animal fut quelques temps avant
Un fauve sanguinaire, un assassin prudent
Ne laissant à sa proie la chance d’échapper.

Il attend sa victime Il le sait, elle est là.
Son oreille attentive entend les petits pas
Il a bondi d’un coup et seul un petit cri
A percé un instant le calme de la nuit.

Se léchant les babines il est là, à nouveau
Imperturbable et calme il baille et il s’étire
Il règne souverain, sur son petit empire
Il ne fait rien pour ça. Il sait qu’il est très beau.

Et il s’endort serein, dédaignant sa pâtée
Intriguant sa maîtresse par ce refus soudain
Qui se dit qu’il faudra y penser dès demain
Emmener son matou pour le faire ausculter.

Peut-être avez-vous eu, chez vous un chat, un jour
Sans doute avez-vous cru qu’il prouvait son amour
Tandis qu’il se frottait, contre vous, ronronnant
Il vous marquait de son odeur. Tout simplement

Vous pensiez avec lui vivre la vie en rose
Mais en réalité vous n’étiez que sa chose...

Alain Springer©
15-10-2008



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