© Une sirène - John William Waterhouse
Il était bien trop tard
Le jour où j’ai compris
Ses yeux te regardaient
Comme les miens, hier.
Et j’étais incapable de dire
Pourquoi, ni depuis quand
Ce cœur cette fois-ci
Avait conquit le tien.
Certains avaient tenté
T’enivrer d’aventure
Et leurs voies escarpées
Promesses d’incertain
Firent plus d’une fois
Vaciller nos destins
Mais nul n’y sut jamais
S’y frayer un chemin.
Nous étions bien trop forts,
Bien trop prêts, ou trop loin
Mais j’ai su tout de suite,
Le jour où j’ai compris
Que c’était cette fois
Et que rien n’y ferait.
Ce cœur était pour toi
Et seul je le savais.
Tous mes amis encore
Installés qu’ils étaient
Dans les doux paysages
Où nous étions toujours
Pas plus n’avait senti
Ce changement infime
Comme une pluie si douce
Telle une onde si fine
Qui plutôt que d'éteindre
Exhale les couleurs
Et avive les goûts
Pendant ce temps son cœur
Tentait de disséquer
Ton air d’indifférence
Imposant le silence
Au reste de son corps
Afin que nul ne vit
Que nul ne soupçonna.
Et nul n’en eut rien su
Ni elle, toi ou moi
C’est dans mes yeux
Qu’elle a compris
Tu n’étais plus à moi.
J’avais un seul amour
Un seul un grand un vrai
Une femme est passée
Et en un seul instant
Elle m’a tout pris,
Tout ravi tout volé
Me laissant seul tout seul
Avec pour compagne ma peine
Au bord d’un vide immense
Effondré sous mes pas
Ecoutant le chant des sirènes
Alain Springer©
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits.