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15 décembre 2021 3 15 /12 /décembre /2021 07:42


 

nous sommes assis dans l’herbe
des océans entre nous
là-bas, nos rêves et désirs serpentent, paresseux

de quelque part arrive un air raréfié
tel un souvenir, jusqu’ici
et se dépose sur nos yeux
sa brume fait vaciller la lumière

nous ne sommes pas seuls
bien qu’un monde nous sépare

nous portons sur nos dos et nos bras
dans nos yeux et dans nos corps
nos êtres antérieurs
que nous envoyons, à nos places
dans notre lutte éternelle
tels les spectres beaux et blancs
des flèches les transpercent comme si ne serait-ce que l’air
ils ronflent telle la flamme ou telle la mort

fatigués, nous restons dans l’herbe
avec tout ce que nous appartient
l’air nous remplit les narines et les yeux
coule sur nos corps tel un fluide opalescent

doucement, ces spectres beaux et blancs commencent
à se couvrir de chair et de sang, de peau et de poil
dans une épreuve tendre et nouvelle

nous sommes assis dans l’herbe
rien entre nous
seul le goût différent de nos larmes
qui coulent doucement sur nos visages,
comme autrefois
l’huile sur la barbe d’Aaron.

 © Elina Adam
                              
 

 

 

 

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6 novembre 2021 6 06 /11 /novembre /2021 07:39


 

 

les mains enfoncées jusqu’aux coudes dans le vert
je sens les organes de mon corps aéré
des arbres ancestraux tremblent dans ses artères
voilà un nid, là-haut, près du cœur
et un autre plus bas, entres mes vertèbres.
un sérum tout vert, telle l’herbe, coule en moi
c’est avec lui que les oiseaux nourriront mon vol.

les mains jusqu’aux coudes dans mon océan intérieur
je sens les organes de mon cœur noyé
dans un liquide amniotique oublié,
je sens le goût doux-salé de la tristesse sur mes lèvres
le ciel sent l’herbe
son regard reste sur ma peau tel un signe,
telle la mémoire d’une feuille.

 

 © Elina Adam
recueil en préparation « La blessure de l'amphore »
               
 
 
 
 
 
 
 

 

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3 octobre 2021 7 03 /10 /octobre /2021 06:47
© Philippe Aureille

 

 
un nuage de cendres vivantes, ma vie,
une fugue sur le clavier de mes désirs ou de mes espoirs
les saisons la raconte
seule cette saison folle me la veut maudite
je m'enfuis de moi-même, tout le monde s'évanouit
le silence passe comme un oiseau de cendres
j'essaie de le suivre de mes yeux encore vivants
ô, comme j’aimerais qu'ils parlent fort, oui, fort,
 
de tout ce que j'ai aimé, de tous ceux qui m'ont aimée
mais je me tais engloutie par son charme mortel.
 
© Elina Adam
recueil en préparation « La blessure de l'amphore »
               
 
 
 
 
 
 
 
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29 août 2021 7 29 /08 /août /2021 06:36


 


ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’on s’enlève le masque
et on s’approche l’un de l’autre, en secret.
je t’attends au bord de ce trou noir
afin qu’on se marie dans un amalgame de rêves.
je ne me souviens plus
si je les ai rêvés
ou je les ai seulement désirés.
des constellations inconnues engendrent
à chaque accouplement de pensées,
le sang fait preuve de notre existence qui n’est pas au hasard
les rapprochements et les embrassements sont permis
dans cet univers candide,
la nuit fait briller nos étoiles dans cette boule parallèle
qui comprends les cœurs entiers
non mutilés par des masques ou des craintes.

 

© Elina Adam
recueil en préparation « La blessure de l'amphore »

 
 
   
 
 
 
 

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22 juillet 2021 4 22 /07 /juillet /2021 06:35


 

paresseuse, elle se retourne de côté,
son âme peint des touches d'églantines dans le ciel
les nuages la dissipent dans des flocons légers
des ailes d’oiseau au-dessus de la mer,
son cœur est psalmodié par les albatros à l’aube
un silence démesuré se cache sous ses paupières
dans ses yeux des univers naissent et meurent
ses larmes douces enivrent les oasis du désert
d’où s'abreuvent les égarés du monde
elle ne le sait pas,
ce n’est pas encore le temps
doucement, elle se retourne de côté
le rêve continue sous ses paupières
dans mon univers la nuit brille de ses étoiles
mon envie d’elle fait se lever le soleil

©Elina Adam
 
 

 

 

 


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5 mai 2021 3 05 /05 /mai /2021 06:49


 
 

 


Dans mon rêve, je voulais te donner un livre
aux pages innombrables
cachées entre de grosses couvertures,
certaines couvertes d’une écriture propre, ordonnée,
d’autres aux mots effacés ou tranchés.
il y avait aussi des pages entières
soulignées ou en couleurs dorées,
et des pages blanches
que tu ne voulais guère,
écrites dans une langue
que tu ne connaissais pas.
je n’ai rien fait pour que tu le reçoives.
au levant, le soleil pénètre jusqu’aux tréfonds
de mon rêve…
ce livre aux couvertures usées,
lu et relu,
c’était moi.

 

©Elina Adam


Recueil en préparation : « La blessure de l’amphore. »
 
 

 


 
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3 avril 2021 6 03 /04 /avril /2021 06:29


 

 
la chair froide de l’eau qui se dénudait
des vagues perdues sur le sentier qui mène vers toi
cette montagne qui s’élève de l’eau
arrêt pour les innocents,
combien de flèches dois-je tirer vers le nord,
le nord de la vérité ?
là-haut sur la montagne je sens que tu m’appelles
et pourtant, je me heurte aux vagues qui endorment  l’oubli,
 
je suis la coquille d’où tu me parles
je sens le silence qui se fait tache de sang
de l’automne au-delà des cailloux
au-delà du chemin
un silence qui coule, envahit l’eau
incantations païennes, voie éclairée d’interrogations.
mais la réponse est si simple et claire
mes yeux purs peuvent voir la montagne alors que
mon corps devienne lui aussi être de l’eau
au-delà du chemin les feuilles murmurent des prières
mon sang a déjà envahi les arbres et l’eau
seule la montagne reste immobile
 
là-haut au sommet immaculé
mon corps de sang va arriver tout nu
je ne le saurai moi non plus
des cœurs coquille ou des cœurs feuille
berceront la vague jusqu’à toi.

 

©Elina Adam
du recueil en préparation La Blessure de l'amphore  

 

 

 


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27 février 2021 6 27 /02 /février /2021 07:45

Versions française et roumaine
 
 

 


J’ai vu un impala bleu qui courrait
dans sa peau toute la tristesse du monde s’encerclait,
comme le blanc de la robe de mariée elle brillait.
je cours, dans mes yeux, cette histoire s’est mise à saigner,
une blessure…
son cœur bat tout doucement, de plus en plus faiblement.
je cours comme un impala bleu et sur la robe de mariée
la tache dans mon cœur s’agrandit
comme l’épouvante de son œil
qui s’écoule à l’intérieur,
limpide, de plus en plus limpide,
comme dans nos yeux le bleu coule doucement,
rien ne peut l’arrêter.
je cours allongée sur un impala bleu
toujours et toujours.

 

                                 * * *

 

ultimul poem
 
am văzut o impala albastră alergând
în blana ei se-ncercăna toată tristețea lumii,
ca albul unei rochii de mirese strălucea.
alerg și-n ochi a-nceput să-mi sângereze,
ca o rană, toată această poveste.
inima ei bate din ce în ce mai plăpând.
ca o impala albastră alerg și pe rochia de mireasă
pata din inima mea se lărgește
precum spaima din ochiul ei
care se prelinge pe dinăuntru,
tot mai limpede,
așa cum, prin ochii noștri, albastrul curge lin,
nimic nu-l mai oprește
 
alerg pe o impala albastră.
iar și iar.
                                                 

©Elina Adam  
 

 

 

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20 janvier 2021 3 20 /01 /janvier /2021 07:50


Elina Adam, jeune poète francophone de Roumanie, prosatrice et traductrice, licenciée en langues modernes appliquées, anglais et français.

 


 

 

ô, l’oiseau qui revient
j’entends ses soupires hiératiques
il tremble ses plumes dans un froid muet, sans écho,
susurré comme la nuit qui déchire sa respiration
de même que mon cœur se fend lui-même...
cet oiseau est la nuit dans laquelle je m’enveloppe,
comme la solitude qui se contracte tel un fœtus,
c’est le souvenir d’un corps qui embrasse,
le baiser glacé qui se brise en mille flèches,
le sang qui palpite dans la neige
sous l’épouvante de l’œil à la paupière mourante.
mon cœur ne veut pas s’arrêter,
il continue de se déchirer alors qu’il se cherche,
la tache de neige s’agrandit comme l’œil
de l’oiseau qui veut m’avaler

©Elina Adam  
 

Du recueil en préparation La Blessure de l’amphore

 

 

 

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***


Version d’origine en roumain

 

 

oglindă
ah, pasărea vine din nou,
o aud cum suspină, hieratic,
își tremură penele într-un frig mut, fără ecou,
susurat ca și noaptea în care își sfâșie respirarea
așa cum inima mea se despică pe ea însăși…
pasărea asta e noaptea în care mă strâng,
așa cum singurătatea se strânge în poziția fătului,
amintirea unui trup care îmbrățișează,
e sărutul înghețat care se sparge în mii de-ascuțișuri,
sângele în zăpadă palpită,
sub spaima ochiului cu pleoapă muribundă.
inima mea nu se oprește,
ea continuă să se despice, căutându-se,
pata de zăpadă se tot mărește ca și ochiul
păsării care vrea să mă-nghită.

©Elina Adam  

 

 


 

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15 décembre 2020 2 15 /12 /décembre /2020 07:30
Photo www.rtbf.be

 

 
 
je suis entré comme un païen, admirant en secret ta beauté de jade,
ses flammes pâles ou trop intenses m’appelaient d’entre les buissons,
mais je marchais près de toi avec l’arrogance de celui qui est seul.
 
mes pas pesaient trop lourds sur ton corps,
car je voulais tant faire semblant de ne pas te voir,
ô, combien j’ai voulu t’ignorer,
te sourire arrogamment d’un poème trop court
mais je n’ai pas su comment le faire...
 
je me suis allongé par terre près de toi
et nous sommes devenus cadavres
que la neige de leurs rêves couvrait trop tôt,
la neige où trottaient des agneaux
et le cri étouffé des nourrissons jamais nés,
le cri des silences impalpables aussi
qui auraient pu se revêtir de chair,
mais nous ne leur avons jamais permis de dire la vérité,
la vérité qui aurait pu nous rendre libres.

©Elina Adam
 

 
 

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