la chair froide de l’eau qui se dénudait
des vagues perdues sur le sentier qui mène vers toi
cette montagne qui s’élève de l’eau
arrêt pour les innocents,
combien de flèches dois-je tirer vers le nord,
le nord de la vérité ?
là-haut sur la montagne je sens que tu m’appelles
et pourtant, je me heurte aux vagues qui endorment l’oubli,
je suis la coquille d’où tu me parles
je sens le silence qui se fait tache de sang
de l’automne au-delà des cailloux
au-delà du chemin
un silence qui coule, envahit l’eau
incantations païennes, voie éclairée d’interrogations.
mais la réponse est si simple et claire
mes yeux purs peuvent voir la montagne alors que
mon corps devienne lui aussi être de l’eau
au-delà du chemin les feuilles murmurent des prières
mon sang a déjà envahi les arbres et l’eau
seule la montagne reste immobile
là-haut au sommet immaculé
mon corps de sang va arriver tout nu
je ne le saurai moi non plus
des cœurs coquille ou des cœurs feuille
berceront la vague jusqu’à toi.
©Elina Adam
du recueil en préparation La Blessure de l'amphore
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