Si je pouvais prendre dans les mains
un morceau d’argile, le casser, le pétrir,
te donner un visage comme je te sens,
saurais-je réunir miette par miette que tu sois
aussi entier et fort que la terre d’où tu viens,
tumultueux et doux comme la mer,
orageux tel le vent sur les sommets des montagnes,
tendre et pur comme les neiges immaculées,
limpide et froid pareil à l’eau des fjords scandinaves,
infini comme la Mer Egée,
lumineux et rapide tel l’éclair,
brillant comme le lever du soleil sur les vagues,
parfumé tel un champ fleuri,
fructueux comme un verger de pommiers,
si je pouvais faire un corps de mes paumes,
saurais-je le modeler pour charmer le monde
tout autour telle la lyre d’Orphée,
enchanter l’oeil comme autrefois les dieux grecs,
mais je ne suis pas le potier merveilleux
qui fait chanter et danser l’argile dans ses mains,
je ne suis qu’un morceau d’argile,
brisé et refait par ton chant,
je peux te reconnaître, mais je ne peux
te donner ni corps, ni visage,
tu es la mer qui à tout instant fait frémir ses eaux,
troubles ou limpides comme le ciel,
métallique, sombre, de l’argent fondu,
orange, transparente, bleuâtre, turquoise,
jusqu'à ce qu’elle s’éclaircisse dans le cristal bleu et se taise.
le 2 septembre 2022
©Sonia Elvireanu
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* * *
Infinito come il mare
Se io potessi prendere tra le mani
un pezzo di argilla, romperlo, impastarlo,
plasmarti una faccia come ti percepisco,
saprei ricostruirti, briciola per briciola, per renderti
integro e forte come la terra da cui provieni,
turbolento e dolce come il mare,
tempestoso come il vento sulle cime delle montagne,
tenero e puro come le nevi immacolate,
limpido e freddo come l'acqua dei fiordi scandinavi,
infinito come il Mar Egeo,
luminoso e veloce come un fulmine,
brillante come l'alba sulle onde,
profumato come un campo in fiore,
fecondo come un frutteto di meli,
se potessi fare un corpo con i miei palmi,
potrei modellarlo per affascinare il mondo
tutto intorno come la lira di Orfeo,
incantare l'occhio come un tempo le divinità greche,
ma non sono il meraviglioso vasaio
che fa cantare e danzare l'argilla tra le mani,
sono solo un pezzo d’argilla,
rotto e rifatto dal tuo canto,
posso riconoscerti, ma non posso
donarti né un corpo né un volto,
sei il mare che da un momento all'altro fa fremere le acque,
torbide o limpide come il cielo,
metallico, scuro, di argento fuso,
arancione, trasparente, bluastro, turchese,
finché non si schiarisce nel cristallino blu e tace.
Traduction en italien par
Giuliano Ladolfi
©Sonia Elvireanu
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