Homme au milieu des choses
Toujours vigilant, jamais indifférent
Je suis heureux de vous inviter,
En toute amitié, à partager
Au gré des arcanes du temps,
A travers mots et maux,
Mes émotions, mes colères,
Mes révoltes, mes amitiés
Les amours de ma vie,
Mon amour de la vie
Sans jamais oublier que
Riches de nos différences
Et du devoir de tolérance
Nous appartenons tous
Avec nos qualités, nos défauts
A un immense archipel humain.
Je suis heureux
De vous inviter à me suivre
Sur les chemins
De mes Errances choisies,
Au moment où tant d’humains
Sont, sans l’avoir souhaité.
Injustement jetés sur les routes,
Pour avec Vous
Semer des graines de Paix.
De nature fidèle,
Depuis longtemps, l’un à l’autre,
Très attachés, nous étions.
Certes, destin commun,
Houleux parfois,
Des hauts et des bas,
Voire même
Quelques éloignements
Avons connus.
Fort heureusement,
J’en avais d’autres.
Aujourd’hui, je suis triste.
Après longue vie commune
Pleine de fantaisies
Elle est partie.
Définitivement…
Ma dernière dent.
Quand mes cheveux blancs
Seront devenus
Ou ne seront plus,
Quand ma démarche
Moins assurée se fera.
Serais-je ce vieux,
Par les oiseaux, aimé
Pour les miettes de pain
Au parc, jetées?
Serais-je ce vieux
De douceur,
Par les enfants, entouré,
Pour le mystère merveilleux
Des histoires bien racontées ?
Serais-je ce vieux
Charmant, charmeur,
Qui à tous temps
Appartient et
Vers « l’après », doucement,
Sans crainte,
S’avance en souriant ?
Serais-je ce vieux
Grincheux, rabougri, aigri
Nauséeux,
Rejeté sans cesse
Par tous, comme
Blanche écume,
Pour avoir, Soi-Même,
Seulement
Toujours aimé ?
Serais-je ce vieux,
Haineux aux jeunes,
Des guerres glorieuses
Et imbéciles
Qu’ils n’ont pu faire ?
Serais-je ce vieux
A la démarche déambulatoire
Incertaine, sans but
Marmonnant sans cesse
Après le temps qui,
Sans cesse,
N’en finit pas
De ne pas passer
De ne pas finir ?
Serais-je ce vieux
Sans famille, sans ami
Laissé pour compte
De la vie et des gens
Dans la salle d’attente
D’un mouroir anonyme?
Serais-je ce vieux
Espiègle, coquin
Aux yeux pétillants
D’une impuissante
Concupiscence
Aux mains voleuses
D’une caresse aux fesses
De femmes charnues,
Toujours espérées
Jamais possédées ?
Serais-je ce vieux
Facétieux, à la
Gouaillante faconde,
A la verdeur
D’un printemps
Qui n’aurait jamais
Connu d’été ?
Serais-je ce vieux
Avivant ses regrets
Mâchonnant un passé
Toujours plus éclatant
Que la pâle réalité vécue
Et soliloquant
« Si j’avais su… »
Serais-je ce vieux
Sage, d’avoir connu
Toujours curieux,
Avide de mieux découvrir ?
Sous la lune conquérante
Les occupants ayant,
En ces périodes vacancières,
Quitté demeure,
Dame Hérisson, esprit vagabond,
Toutes épines dehors
De sa futaie verdoyante sortit,
Aventurière.
Rencontra sur son chemin,
Surpris autant qu’elle
Les chats de la maison,
Dont, nuit venue, à leur insu,
Elle partageait,
Goûteuses croquettes.
Les matous regardèrent l’intruse
Sans velléité, avec tolérance,
Ayant pourtant tenté,
Mettre pattes griffues
Sur la boule piquante,
Gagnée par le sommeil.
Maintenant, sous le chaud soleil
Toujours endormie,
Entourée de sa cour féline,
Elle créa grande surprise
A la dame nourricière.
A qui elle offrit
Un beau tableau
De la Nature réconciliée.
Blanc et Noir, couleurs associées,
Telles touches du piano,
Noires et Blanches
Qui point prétention,
N’ont l‘une à l’autre.
Volonté être supérieure,
Pour aux notes, nuances savoir donner,
Et harmonie créer
En trois temps, trois mouvements
Vais tenter conter
Toutes leurs complémentarités.
Qu’en serait-il de l’harmonie
Du blanc qui de toutes les couleurs
S’enorgueillit d’être le prisme
Sans le bleu, le rouge, le vert et… le noir.
Qu’en serait-il, sous soleil permanent,
Du noir, qui lui, n’est pour l’œil
Qu’absence de lumière,
Des idées noires faiseuses,
Dans la noire pénombre,
De nuits blanches, enfiévrées
Torturées de cauchemars.
Qu’en serait-il, de la dévotion
A la blancheur de la virginité
Du respect à la noire ceinture
Du jaune combattant,
Du mal blanc sur peau blême
Taches foncées mal supportées
Sur peau d’ébène.
Que serait le mot, si point n’était
Ecrit noir sur blanc
Mais blanc sur blanc, noir sur noir…
Que vaudraient,
Boule blanche de l’accord,
Boule noire du rejet,
Tulipe noire romantique
Sur robe noire
Tulipe blanche sur
Mousseline blanche aérienne.
Noir et blanc
Contraste, diversité
Que deviendrait,
Orgueil des Bretons
Blanc sans le noir
Noir sans le blanc
Le Gwen ha du.
Un arc en ciel
En une élégante révérence
Touche la grise terre
De ses doigts multicolores.
La blanche colombe
S’envole pour appeler
Noirs et Blancs
En toute égalité,
En toute fraternité
A la Paix dans le Monde
Dans le calme retrouvé de l’agitation citadine,
En ces temps de pandémie,
Le mal et le beau, aimant à se conjuguer,
Offrent de joyeuses évasions
En la contemplation de Dame Nature
Le merle noir, bec jaune dressé,
Suffisant, sautillant,
Lorgnait avec hauteur
La fragile tourterelle
Qui, à quelques pattes de lui,
Dans le gazon fraichement coupé
Cherchait elle aussi,
Imprudents insectes et autres vers.
Point s’est moqué d’Elle
Qui, tête fièrement dressée,
Non belliqueuse,
Un moment l’a toisé
Puis, sautillante s’est rapprochée,
Se voulant complice
Pour ensemble venir becqueter.
Festin terminé
C’est, sur place,
Toutes ailes déployées,
Dans le ciel ensoleillé,
Virevoltants comme Colibri
Qu’elle et l’olibrius
Firent aérienne danse
Sous l’œil allumé
A quelques pas
De la chatte,
Heureusement rassasiée.
En 1955, j’ai rencontré sous un pont de Paris un aristo qui venait de quitter la Société qu’il n’acceptait plus, il était avocat, pour vivre une autre vie… choisie
« A mes frères… »
Au moment où, sur mes tempes,
Les frimas des ans,
Posaient leurs premiers flocons,
« Les 30 glorieuses »
N’avaient point encore dents de lait,
En devenir carnassières.
Refusant la frénésie ambiante, le confort émollient
Tueur du libre arbitre et de l’Homme conscient,
J’avais choisi la liberté, la rue, la bohème.
J’avais tourné le dos à la course effrénée au paraître
Et rejeté le dieu possession,
J’avais choisi d’être Autre, d’être Moi.
Contemplant avec un inquiet mépris
La spirale montante,
Respirant les saisons,
Je partageais, grand prince,
Au hasard des rencontres, les ponts,
Arches protectrices ou mon toit constellé.
Avec les copains de pavé qu’avaient
Parfois aussi connu la Haute,
Rapidement, j’étais devenu
Un aristo de la manche,
Un distingué du trottoir.
Il nous arrivait encore,
A cette époque,
De croiser le regard aquarellé
D’un soupçon d’humanité d’un passant pressé,
En quête forcenée de temps à gagner.
Puis la machine boulimique, à créer toujours plus,
A bouffer les Hommes jusqu’à l’indigestion,
Qu’en avait plus besoin, les a déglutis,
Après en avoir pris le suc,
Sur le trottoir, dans la peur castratrice,
En pâture à la misère, sœur des laissés pour compte
Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...