Dessin d'Honoré Daumier (hommage à l'oeuvre de Victor Hugo : Les Châtiments).
Avant de s’engager dans les chemins,
Qui, vertueux, devraient être,
Pour mandat obtenir
Ils sont, pourquoi le nier,
Citoyens intègres, altruistes,
Dévoués à la cause commune, désintéressés,
Ayant parfois fortes et belles idées,
Souci de l’éthique,
Respect pour la parole donnée.
Sains, certes, mais point Saints.
Pour les consciences malléables,
L’approche du pouvoir vicie.
Aussi, dès lors qu’ils entrent en Cour
A l’oligarchie appartiennent,
Sans pour autant être passés par l’ENA,
Officine parasitaire s’il en est,
Robotisés, ne s’appartenant déjà plus,
Ils sont enivrés par les obséquieux hommages
Rendus à leur grandeur naissante
Par la militante piétaille courtisane,
Chercheuse d’une once de privilèges
Et autres passe-droits.
Oublieux de l’hier,
D’une charge, point ne se suffisant,
Ils se mettent, boulimiques,
En quête d’autres....et d’autres encore,
Liant leur sort, peu regardants,
Le temps d’un scrutin,
En de douteuses alliances.
Rapidement, en chemin, perdent,
Bon sens, dignité, moralité,
Sourds aux souhaits des humbles,
Au rappel de leurs promesses fallacieuses,
Dont ils savent qu’à les tenir
Point sont tenus
Car, de valeur elles n’ont,
Que pour ceux qui les écoutent.
De myopie civique sont atteints
Témoins d’exactions, de turpitudes
Et autres forfaitures, appartenant à la meute,
Ne voulant pas manquer la curée
Détournent la tête pour ne point voir,
Font silence et taire conscience,
Complices passifs deviennent,
Ils vous parlent de Démocratie
Ne sont que médiocratie
En bandes organisées,
Se gavent de prébendes.
Ils votent en faveur
De leurs pairs condamnés,
Voleurs, blanchisseurs,
Hommes de peu, ripoux,
Et autres justiciables,
Des lois pour les blanchir
Et, dans le même temps,
D’autres, nombreuses,
Contre les citoyens,
Pour les encadrer,
Mettant à mal leurs libertés,
Les protéger disent-ils.
Dans un Monde où les humbles,
Les laissés pour comptes
Ont, de moins en moins,
Eux veules, en veulent plus,
Toujours plus.
Plus la situation pour le Pays est critique
Plus la conservation du confort acquis,
Pour eux, devient addiction
Oublieux de Démocratie,
Dont, en un temps éloigné,
Ils ont entendu parler,
Pour voir gonfler plus encore,
Un Paris pantagruélique,
Charcutant les Régions auxquelles ils appartiennent,
Niant la richesse de la diversité des langues, des cultures,
Ils mènent la France,
Vaisseau millénaire de l’Histoire,
Vers le naufrage, le néant.
Pour sauver leur statut, leurs privilèges
Indécents, gangrénés,
Eux, politiciens professionnels,
Sourds à toutes réformes qui les concernent,
Insulte faite aux électeurs qui,
Echaudés, ont perdu toute confiance,
Pas informés ou ayant, masochistes,
Les yeux de Chimène,
Pourtant, aveuglés, en redemandent,
Et vont là où on les mène,
Eux, qui en sont les détrousseurs, en appellent
Aux valeurs de la République,
Que depuis longtemps, ils bafouent,
Qui gisent, de leur fait, dans la fosse commune
Des illusions perdues.
Pour eux, le monde serait paradisiaque
Si de Citoyens il n’y avait.
Pour les Citoyens cela le sera
S’ils le veulent.
©Gérard Gautier
Saint-Brieuc 28 septembre 2016
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