« Insomnie », poésie en connivence
J'ai passé bien des nuits à tenter de dormir,
Me tournant, retournant, en pensant à la bonne,
La bonne position, et ses idées friponnes,
À moitié endormi, à grogner, à gémir.
J'ai pensé bien des fois à ce bon Casimir,
Qui entre dans la chambre et doucement chantonne,
Pour plomber la paupière, aussitôt d'une tonne,
Mais ça n'aidait pas mieux le sommeil à venir.
Lors, un jour j'ai trouvé l'outil indispensable ;
Armé de mon crayon et du marchand de sable,
J'ai rêvé éveillé sur un bout de papier.
En me voyant rêveur, elle s'est assoupie,
Ma muse, au bout d'un vers en décomptant mes pieds.
La poésie avait vaincu mon insomnie.
© Gérard Cazé
* * *
J'ai passé bien des nuits à tenter de dormir*
Usant tous les sésames, les moutons qui moutonnent
Pour finir bien souvent par le mot de Cambronne
Et m'en aller l'oeil clair, dans un trou noir, gésir
Ah ! Que ne suis-je un chat qui dort sans coup férir
Dans un soulier, un plat ou bien une bonbonne
Sans chercher à savoir qui est au téléphone
S'il est en train de rire ou alors de mourir
Moi, je suis aux aguets, pauvre âme misérable
Il suffit d'un moustique et je me mets à table
Faisant de la rencontre trois tomes au fablier
J'y vais donc de la plume, la pire des manies
Et bien mieux que Pierrot je sèche l'encrier
En allongeant les mots qui recouvrent mon lit
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
*Vers de Gérard Cazé ( INSOMNIE)
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