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20 février 2022 7 20 /02 /février /2022 07:54

Bonjour vous tous, amis de la poésie, femmes et hommes qui aiment la beauté et la réflexion, permettez-moi de vous proposer le nouveau recueil de David Chomier.

 


On accroche tout de suite à ce titre qui donne envie de lire les poèmes de David.

N’hésitez pas à demander votre exemplaire à l’auteur !        
 


 

 

 

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8 juillet 2021 4 08 /07 /juillet /2021 06:43


         YVES BERTHIER
        FRANÇOIS Ier, ROI DE FRANCE, et
            Le CONNÉTABLE de BOURBON

                 La tragique mésentente
                Éditions Vérone, Paris.4e trimestre 2019,154 pages.

 

Pour une fois, sortons de la poésie pour entrer dans l’histoire avec Yves Berthier et la recension écrite par Nicole Hardouin. Mais après tout, en dépit des drames, des injustices, des crimes aussi, l’histoire de France est une poésie, je n’en ai jamais douté et sans doute est-ce pour cela que je l’aime tant ! Merci chère Nicole, merci Yves Berthier (J. Dornac)

 

* * *

 

Avec pertinence et modération l’auteur, dans son liminaire,  souligne combien l’enseignement de l’histoire de France est réduite à une portion de plus en plus congrue : l’histoire de France est peu enseignée, peu apprise, peu aimée.
Pour quelles raisons les J. Michelet, E Lavisse, H Martin  et autres, dont François Ier et son connétable de Bourbon ont-ils disparu des programmes, pourquoi les cours d’histoire d’autrefois qui intéressaient les élèves sont-ils réduits à une portion minime?
Personne ne le sait.
Cela s’est fait silencieusement, sournoisement, tout un passé toutes les racines sont ainsi passées à la trappe:table rase de la France de la  royauté et progressivement l’histoire de notre pays a commencé avec la révolution, puis avec la guerre de 1914-18, puis avec celle de 1939-1945 et ce pour aboutir à un mélange anarchique.
De grands personnages ont été balayés, tant on désire actualiser l'Histoire à l'aune des programmes contemporains ?

Mais, peut-être, s’il y a une date historique que les collégiens connaissent c’est: 1515: Marignan, enfin nous l’espérons…
Ils retiennent cette date comme on s’agrippe à une branche dans un tsunami
En d'autres termes, Berthier pose ces questions avec acuité, mesure, sans agressivité, avant de nous inviter au travers de ses recherches à mieux pénétrer, comprendre, cette période brillante et troublée de la Renaissance, années qui ont si durablement façonné notre pays.

C’est pourquoi nous ne pouvons que remercier, admirer les écrivains qui, en véritable chartriers, avec rigueur et passion,  creusent, cherchent, fouillent les archives nationales, départementales, les correspondances.
C’est ce qu’a fait l’auteur dans ce recueil qui pose une énigme : pourquoi le roi François Ier et le Connétable de Bourbon, de grands et véritables amis, qui, ensemble ont remporté la bataille de Marignan, pourquoi dix années plus tard s’affrontent-ils à Pavie?
Pour mesurer à quel point la haine était grande entre ces deux personnages, on apprend par exemple, que la tête du connétable est mise à prix pour dix milles écus d’or!
Pourquoi Charles III, duc de Bourbon, connétable de France issu d’une grande et noble lignée, il descend de Saint Louis, pourquoi ira-t-il jusqu’à dire du roi : c’est «un voleur sans pudeur».
Pourquoi, au travers des siècles, lorsque le connétable sera évoqué on gardera l’image d’un félon, du traître que l’histoire reprendra sans nuance? Y. Berthier se garde bien de prendre position, mais  ne manque pas à ce propos de rappeler l’absence
de nuances des récits historiques qui qualifient de traître le Grand Condé et le maréchal Bernadotte…
Cette tragique mésentente entre deux personnages si puissants qui sèmera tant de haine, d’affrontement, de morts, de traîtrise est le noyau du livre et nous ne dévoilerons pas le pourquoi de cette énigme, laissant au lecteur le plaisir de la découvrir.

L’auteur, , pour permettre une meilleure compréhension du récit historique, a émaillé sa narration de nombreuses généalogies claires, simplifiées: celle des ducs de Bourgogne, des Stewart d’Aubigny, des ducs de Bourbon, celle  de Saint Louis à François I er et Charles III de Bourbon, des premiers rois d’Angleterre, de Guillaume le Conquérant à Elisabeth I, celle de Charles Quint.
L’histoire ayant parfois des retours étonnants, bien après la mort du roi François Ier (ses successeurs étant François II, Charles IX, Henri III  qui marque la fin des Valois), on retrouvera un Bourbon à savoir Henri IV dont la descendance dirigera la France pendant deux siècles, jusqu’à la révolution.
Et l’auteur de poser cette intéressante question: Après l’affrontement qui a culminé à Pavie du roi Valois François Ier et du duc de Bourbon, est ce que l’on peut voir: la réhabilitation de la Maison de Bourbon, la revanche sur la confiscation du duché de Charles III? La restauration de l’honneur du connétable? Le lecteur reste juge de sa réflexion et éventuellement d’une réponse.
Ce recueil est ponctué d’une foule de petits points oubliés par exemple: l’origine de la fête des morts fixée au 2 novembre de chaque année, tradition perpétuée jusqu’à nos jours qui est due à un moine de Cluny : Odilon, inhumé à Souvigny.
Il est une autre énigme évoquée par l’auteur: qu’est devenu le corps du connétable qui avait été transporté par deux de ses amis de Rome, lieu de son  décès, jusqu’à Souvigny? aujourd’hui on cherche en vain la tombe du troisième duc de Bourbon, son cercueil a-t-il été placé sans inscription, en raison des soldats du roi François qui  quadrillaient encore la région de Moulins, image de la vindicte royale toujours vivante?ou est-ce à la révolution de 1789 que la trace fut perdue, ou est-il inséré dans l’armoire aux reliques  de l’abbaye? Personne ne le sait.


Nous retiendrons aussi dans ce recueil le beau poème de Rutebeuf,  récité, les larmes aux yeux, par Charles III de Bourbon, lorsqu’il apprit la mort de beaucoup de ses amis tués par ordre du roi: que sont mes amis devenus / que j’avais de si près tenus/ et tant aimés…
Ce livre nous donne aussi l’occasion de revoir le déroulement des guerres avec les anglais, l’emprisonnement du roi François, puis celui de ses enfants, la paix des Dames, la non reconnaissance de Charles Quint pour le vrai vainqueur de Pavie à qui il n’accordera pas le duché de Milan, pas plus que la plus petite parcelle de terre italienne.
Nous ne saurions oublier de mentionner les superbes photographies,  nous pensons ici particulièrement au  Parc du monastère Saint Michel de Grandmont dont émane une sérénité transcendante, à l’escalier des moines illuminé d’une lumière comme venu d’ailleurs, au cloître de la collégiale de Souvigny où les prières semblent inscrites dans les reflets de la pierre. Nous n’oublierons pas la délicate aquarelle de l’hôtel Babette réalisée par le peintre Renon et l’excellente retranscription des plans originaux du peintre Beauvais.
Ce précieux recueil d’Y. Berthier, somme de travail, de recherches nous éclaire, nous remet en mémoire des faits oubliés nous permet peut-être de mieux comprendre et comme le disait Spinoza comprendre est le commencement d’approuver.

 

Nicole Hardouin

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7 mars 2021 7 07 /03 /mars /2021 07:49

Mes amis poètes me gâtent entre comptes-rendus et recension pour mon nouveau recueil. Aujourd’hui, c’est Jeanne Champel Grenier qui m’offre ses mots comme un bouquet de fleurs printanières… Merci chère Jeanne !

* * *

Une joie inattendue peut vous débouler dessus sans crier gare ! Et c'est ce qui m'est arrivé à la réception de ce recueil de JEAN DORNAC  intitulé pourtant : « AU CARREFOUR DES TRISTESSES »

Ce poète généreux et discret qui occupe son temps à ouvrir ses portes et fenêtres aux multiples poètes qui frôlent sa maison de leurs ailes timides, est un ami de beaucoup d'entre nous. Sa maison ? Un nid tout simple mais ouvert à la beauté, ouvert aux autres. Un genre de phare, avec l'océan en vue en pays bigoudin. Autant dire un coin isolé face à l'immensité.

Tels sont les vrais poètes, toujours ''AU CARREFOUR DES TRISTESSES''.

Ici, on vous parlera d'homme à homme et sans maniérisme, de solitude, de besoin d'amour, du temps qui raccourcit et de la liste des maux qui s'allongent ; mais on vous dira surtout la BEAUTÉ, que ce soit celle des femmes ou celle des fleurs :'' Ô Femme...Malgré les doutes/ Et les questions/ Je vis sur ta route/ En quête de passion... Tu es ma force/ Je suis ta faiblesse. ''

On vous parlera d'amour, d'affection inoubliable :''Mon cœur reste en deuil/ Son absence est trop lourde/ Mon âme pleure/Dans le secret de mes jours...''

On vous parlera de liberté :'' Et pourtant, en contemplant le vol de goélands/ Comment ne pas croire en la liberté... ?''

Et l'on vous fera rêver de rencontre comme dans ce sublime texte intitulé ''ELLE''( Poème à Andrée)

Je ne l'ai jamais rencontrée/ Et pourtant elle a réussi à me troubler...

''Elle a du charme c'est sûr/ Et sans doute un humour ensoleillé.''..

Bien sûr, on croisera souvent la colère d'un être épris de justice, mais je suis touchée par les accents d'innocence dont nous manquons tant en ce monde de brutes : ''Heureux les cœurs simples/ Émus par le charme des fleurs !''/ ''Les orgueilleux rient de l'innocence/ Ils préfèrent la fleur au fusil...''

Un recueil positif qui donne envie d'aller à la rencontre de ce poète, de marcher en direction de Pen Hir : ce haut lieu de la côte bretonne sauvage, si belle, et dont la magnifique photo (signée Jean Dornac) orne la couverture de cet ouvrage. « AU CARREFOUR DES TRISTESSES » : une grande joie poétique !

Recueil de qualité, élégamment organisé par Sonia ELVIREANU et magnifiquement préfacé par Claude LUEZIOR !

Jeanne CHAMPEL GRENIER

édition Perséide-ARS LONGA-2020

 

Si vous souhaitez acquérir mon recueil, il suffit de m’en faire la demande à mon adresse mail ou dans la partie privée de twitter. Vous serez les bienvenus. (Jean Dornac)

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5 mars 2021 5 05 /03 /mars /2021 07:22

 

Il reste à rentrer en soi, y percevoir un silence aussi ancien que l'être, plus ancien même

Cioran. De l'inconvénient d'être né. 1973, VI

 

Préface


Etonnante chevauchée que ce beau livre de folie que Nicole Hardouin dépose sur la plage du temps ! On en sort chaviré, comme après avoir bu un alcool fort, le corps chaloupe, l’esprit danse, la peau frissonne.

Les deux premiers mots du livre sont une clé qu’on glisse dans la serrure de ce corps multiple qui s’exalte : « Désirée, désirante ». Car il n’est question que de cela, du désir, dans cette épopée de Lilith, fausse autobiographie du succube fameux mais autobiographie « vraie » (si l’on croit à la vérité dans l’écriture) de celle qui écrit, la femme poète, la femme qui jette sur le monde un regard fatal. Comme si elle nous attirait vers une fin en forme de brasier où se jeter toutes et tous dans un bain d’ultime et définitive jouissance. Gustave Courbet a su nous montrer l’origine du monde : la fin du monde a-t-elle à voir avec ce trou noir, fascinant, cette terra incognita dont nous venons ? Qu’est ce qui annule le monde, le conduit à son crépuscule, à sa nuit, à sa fin ? Ce n’est peut-être qu’en nous que cette fin s’avère – comme ce n’est peut-être qu’en nous que le monde existe. Vertige des questions infinies. Pourtant, la fin du monde – si l’on met de côté les fantasmes qu’elle véhicule – demeure une question essentielle parce qu’à la fois métaphysique et poétique. C’est ce qu’ouvre comme perspectives ce livre qui invite à partager l’intimité d’une femme sans pudeur : « Oui, impudiquement, j’ai aimé la jouissance » ou « Impudique, contre la peau du temps, cruelle aux avenirs trop vite décidés, je caresse la licence de tous les possibles ». Le fameux vers de Dante semble résonner sous ce souffle ardent : « Abandonnez toute espérance, vous qui entrez là ».

Car ce livre est flamboyant, au sens de ceux, les « flambeurs », qui risquent tout pour assouvir leur désir, pour ressentir cette « petite mort » que procure le jeu pour certains, la vitesse pour d’autres, les étreintes pour d’autres encore. Nicole Hardouin est une flambeuse des « corps ruisselants », elle campe au milieu des orages, elle s’exalte des « éclairs au bleu des étreintes », elle appelle à « faire l’amour comme les éclairs dans l’orage », dans « l’immersion totale de l’indécence » (Et comment ne pas entendre les résonances de ce mot : l’un des sens, l’Inde des sens…). Et ce ne sont, page après page, que « frémissements de la luxure », accelerandos des corps : « peaux écartelées, noyées, dénouées de spasmes, les langues brûlent dans le naufrage des sucs ». Avec soudain, un vers nu, bouleversant, qui dit tout : « Nuit de lave, drap de suie ». Car, bien sûr, l’embrasement infiniment réitéré de cette « amante nocturne, vénéneuse » prend tout son sens d’être un formidable emportement de langue, avec un époustouflant baroquisme de mots, avec des rythmes qui se croisent et s’emmêlent, comme les corps, mais avec toujours cette force d’un souffle et ce miroitement presque infini des couleurs de la langue. Et l’on se laisse emporter par ces vagues, ce théâtre ardent, avec cette étonnante et obsédante résurgence de tout ce qui coule et se boit, des sucs, des crues, de la salive et du sang, des mille coulées du corps où se plonger comme on se plonge dans cette langue soyeuse, crissante, grisante.

Bien sûr, il y a l’épopée de Lilith qui porte l’étendard féministe depuis le fond des âges (« j’incitais à des pratiques intolérables en dehors de toute procréation »), mais si elle est prétexte à ces tirades virtuoses, ces grands airs lyriques célébrant les corps embrasés (avec lesquels on imagine la musique formidable d’une des scènes les plus folles de toute l’Histoire de l’opéra, celle de la Gorge-aux-Loups dans Le Freischütz de Carl-Maria von Weber), ce qui constitue aussi la force et l’originalité de ce livre est sa désespérance (« Il y a si longtemps que je n’ai pas déchiffré le paraphe d’un torse en désir »), sa discrète méditation sur l’âge, et puis cet effroi noir quand le grand opéra des corps en couleurs laisse la porte ouverte à des perversions mortifères : « A la douane de l’abject, enfants-jouets martyrisés entre les mains d’adultes, pris dans les filets de regards concupiscents » – avec ce cri douloureux : « Ce mal est-il de mon fait ? ». Des remords alors ? Non, bien sûr, Lilith est peut-être maudite mais c’est une flambeuse sans retour – d’où cette superbe interpellation : « lorsqu’un arbre brûle, rembourse-t-il le soleil ? » ;

On a compris que se jeter dans les draps de ce livre n’est pas de tout repos. Mais c’est un parcours haletant qui, dans sa métaphore assumée, est un somptueux miroir qui tournoie jusqu’à se retourner vers le lecteur qui ne peut qu’avouer son désir. Il faut le lire dans la même transe que celle qui en faufile les trames, le crier parfois, le chanter, le chuchoter, s’en recouvrir, et lâcher pour chacun la bride aux chevaux de nos souvenirs, de nos fantasmes, de ces forêts secrètes et brûlantes de notre inconscient. Le commandement impératif, en forme de clé, y résonne quelques pages avant la fin : « Prenez-moi ».

Alain Duault

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18 janvier 2021 1 18 /01 /janvier /2021 07:38

Collection Accent tonique - Poésie
L’Harmattan © octobre 2019
155 pages

 

Le livre est dédié à l’être aimé. Celui-ci est comparé à l’une des plus belles manifestations naturelles : l’arc-en-ciel. Un phénomène que rend sans doute plus magnifique encore son peu de durée d’existence. L’amour est éphémère, l’aimé devient l’absent.
Je flâne dans la lumière pour retarder
la nuit avec l’étrange absence de toi.

Absent mais espéré.
A chaque tombée du soir je suis toujours
plus loin, mais si près de toi, mon amour

Cette absence, cependant (que le lecteur devine vite définitive), est refusée comme telle par le poète. Sonia Elvireanu évoque le passé au temps présent afin d’immortaliser le moindre souvenir ou peut-être pour espérer revivre le rêve d’Orphée :
Fais-moi découvrir que tu vis
quelque part dans un autre temps

Quel miroir traverser, quelle dimension investir pour que puisse s’accomplir le retour de l’aimé ?
tu n’étais nulle part, je t’ai appelé […],
je t’ai cherché, tu n’étais nulle part

Si le présent borne le passé et ignore le futur il est avant tout l’inverse du perpétuel. Les saisons passent cependant et se renouvellent. Le temps épouse son orbe. C’est grâce à la contemplation du monde et la compréhension de ses cycles que le poète va pouvoir incarner le disparu dans tout ce qui existe alentour ainsi que dans une temporalité sans limites. Cette communion nécessite des liaisons permanentes entre le moi profond et la réalité. Voilà pourquoi, dans ce recueil, abondent les références aux arbres, aux fleurs, depuis l’humble pommier fleuri au jardin, jusqu’à un rosier jaune, en passant par un bouquet de bouleaux. Mais aussi au terreau nourricier, au vent, à la pluie, au feu (très présent dans les allégories employées) ou bien encore à la neige, à la fulgurance d’un ciel au Levant. C’est parce que la beauté du monde a été partagée qu’elle s’éternise. Cette certitude acquise perpétue l’amour. L’aimé vit partout, peut ressurgir, regarder en se taisant ou interpeller. D’où le recours à des bribes de dialogues — rêvés ou rappelés ?
« Ouvre, ma bien-aimée, le jour est en train de mourir,
je suis venu te caresser […] »

En déployant une incantation lancinante, parfois traversée par le cri (ou, plutôt, par le désir d’un cri qui jamais ne vient), entre le souffle vital qui la porte malgré tout et la fascination du silence, Sonia Elvireanu tente d’exorciser l’impossibilité de ce deuil.
Tout le texte est bercé par un ton élégiaque. Le choix de l’exergue est révélateur. Cette citation de Rilke est extraite de la Première élégie de Duino. L’élégie, composante du classicisme germanique, excelle à exprimer le sentiment humain. Elle s’avère souvent mélancolique, parfois plaintive :
l’absence et l’ombre font souffrir
Si le distique élégiaque n’est pas toujours de mise ici, les strophes demeurent brèves et le rythme des vers, s’il n’est pas à dessein régulier, révèle toujours cette fluidité nécessaire au genre. Aucune hystérie, pas d’excès, mais beaucoup de pudeur, d’humilité. C’est en usant de douceur que Sonia Elvireanu choisit non pas d’effacer la mémoire de l’aimé mais bien de la conserver dans le moindre repli de la vie, non pas d’oublier l’absent mais d’incruster littéralement ses traces, comme si elles demeuraient palpables, dans chaque élément d’un paysage.
Mais le choix de Rilke nous éclaire également sur la démarche de l’auteur. A l’instar du poète autrichien, Sonia Elvireanu tisse des liens entre l’espace invisible de l’intériorité humaine et l’espace visible de la réalité de l’univers. A de rares exceptions près, comme il a déjà été constaté, c’est à l’aune du présent que l’auteur considère ces perspectives. Comme si le temps et l’espace se doivent de constituer une seule et unique dimension, comme si l’intimité de l’être et la vastitude du monde ne peuvent à terme que fusionner.
les nuits et les jours ne meurent pas aux tréfonds,
le vif d’hier nourrit mes matins vides,
leur lumière murmure dans le sang du jour

Par ailleurs, on constate le recueil pétri de mysticisme, de religiosité même. Comme le démontre la lecture de plusieurs titres : Psaume / Le baptême de l’eau / La dernière confession / Entre les saints et les oliviers / Croix votive / Prière / La bénédiction de la mer, etc. Mais cette première impression s’avère incomplète tant la création poétique est empreinte de sensualité, d’amour de la vie, du désir d’accéder aux révélations terrestres. L’élan ne se brise pas au contact du monde fini ; il se fond en lui pour se gorger de son énergie. De nombreuses références à l’antiquité, mais aussi à la reine de Saba, figure solaire s’il en est, à un souvenir de voyage en Grèce viennent confirmer cette dimension païenne qui s’arrange fort bien du panthéisme évoqué plus haut.
Dès lors, invoquer un dieu apparaît presque réducteur. Le poète sait que l’aimé n’a jamais été le centre de l’univers ; il n’en est qu’un élément. Il en va ainsi de tout être humain, simple partie d’un tout. La création est traversée par une sève unique et organisatrice. Une énergie sans commencement ni fin, universelle. Son dynamisme se manifeste dans le mouvement perpétuel qui détermine les trajectoires des planètes dans l’infini du cosmos au même titre que les ellipses des électrons au sein de la matière finie de nos corps.
Je suis une ronce dans la plaine,
le vent me courbe, mais ne m’arrache pas,
le soleil m’étouffe, mais ne me brûle pas […]

Cette énergie « dédaigne de nous détruire » (Rilke). Jamais elle ne nous terrasse mais, au contraire, nous renforce, décuple l’amour, abolit la distance qui pouvait nous séparer de l’absent :
le ciel m’enlève, la lumière me caresse,
les feuilles me bercent,
me tissent un manteau pour que la froideur
de la pierre ne m’envahisse pas […]

L’espérance violente, les rêves éveillés, tant de souvenirs si vivants, toutes ces promesses d’aubes encore lointaines, pour le poète, sans cesse se perpétuent dans «le souffle du ciel ».

 

© 2020 Gérard Le Goff

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10 janvier 2021 7 10 /01 /janvier /2021 07:52

 

 

 

« Je suis d'un pays bleu de l'âme ». Ainsi se présente le poète Christian Boeswillwald, et ces mots sonnent comme le salut d'un passant sur la terre pour qui le pays natal a marqué l'enfance de son sceau indélébile. Aussitôt, quelques touches précises brossent ce ''pays bleu de l'âme''qui n'a que très peu de rapport avec ''les rêves bleus'' pleins de douceur d'une enfance heureuse ; on pense plutôt à l'expression ''bleus à l'âme'' lorsque l'on écoute la narration du poète :

''' Saison des pluies...faméliques soleils...quelques flammes...le noir des suies...en poésies de pain perdu qui ressemblaient à des prières...dans les nuits tristes de mémoire, j'arpente encor ce pays bleu en recherchant ma maigre enfance... ''

Voici le cadre et l'intérieur du cadre qui nous sont offerts d'emblée. On songe aux poètes du nord, des Flandres, aux poètes et peintres des Pays Bas, ces pays que le soleil ne fait qu'effleurer et qui nourrissent la tristesse : 

''Car je sais bien le dérisoire / De toute vie qui n'est qu'un jeu / Où tout finit dans le silence''

''L'âme rêve au printemps mais le regard s'enlise''

Alors se profile un vers qui situe le poète dans sa ligne de vie :

''Ce lent passé de neige que le temps a dissout''; mais il n'est pas question de s'appitoyer :

''Un brin de soleil blanc traverse le ciel noir

Le monde est si tranquille au souffle d'un dimanche

juste quelques moutons qui paissent sous les branches

Des sapins, et nous deux qui marchons vers le soir''

On croit au début percevoir l'atmosphère sombre et pathétique d'un tableau de jeunesse de Van Gogh aux Pays-Bas, puis celle d'un paysage pastoral réaliste de Jean François Millet, suivi de vues romantiques de Caspar David Friedrich, tout en pensant au rythme des mots du poète Emile Verhaeren sur la musique de Sybélius.

Prémonitoire ? Le poète envisage même la fin de l'homme pour un retour à la vraie nature :

''Il n'est plus rien de l'homme et la terre sent bon / La lune dans le ciel a la blancheur du marbre /

à la belle saison''.Toutefois, Christian Boeswillwald ne s'installe pas dans la complainte puisque :

''Rien n'épuise les ciels'' / N'est-ce pas l'essentiel pour laisser sa tristesse /dans le reflet des pluies sur le bord du ruisseau '' Car, ne l'oublions pas :

'' Nous sommes les enfants des étoiles lointaines / flottant parmi les vents des rêves et des nuits, / des semences venues de l'eau bleue des fontaines / juste pour un instant comme de simples fruits''

Merci pour ce long et si beau poème, monologue de l'âme, où survit toujours et ricoche ''une voyelle douce amie des poésies / des encres du hasard ...où très souvent un vers revêt l'élégance, la force d'élévation et la profondeur ''d'une cathédrale'', où les illustrations, magnifiques photos réalisées par l'auteur, '' viennent allumer par magie les vieux papiers épars''.

 

Jeanne CHAMPEL GRENIER
« Je suis d'un pays bleu de l'âme »
Christian BOESWILLWALD
Les Amis de Thalie
13, chemin de la Valade
87520- VEYRAC

 

 

 

 

 

 

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3 janvier 2021 7 03 /01 /janvier /2021 07:45

 

Louis DELORME et Jeanne CHAMPEL GRENIER                                  


 

 

  Aussi profondément artistes que poètes, Jeanne CHAMPEL GRENIER et Louis DELORME avaient déjà uni leurs talents en de remarquables ''Contrepoints'' organisés en grands thèmes sur trois volumes. Les voici récidivant avec ''Convergence'' dans lequel, contrairement aux livres de ''Contrepoints'' qui privilégiaient légèrement la poésie à la peinture, une place égale est faite aux arts visuels et à l'art du verbe. Pas un texte qui ne s'accompagne d'une peinture, ou, exceptionnellement, d'une sculpture, de Louis ou de Jeanne, et tous deux étant fort talentueux, le regard est immédiatement enchanté.   

  Jeanne et Louis, ici, ont choisi de réunir des œuvres sur les sujets les plus divers : souvenirs d'enfance ou de quelques êtres aimés disparus, œuvres un peu intemporelles comme, à tous les âges, en peut inspirer la nature, réaction à des faits d'actualité, que sais-je encore ? Les choses de la vie tout simplement. A être aussi artistique que poétique, leur recueil serait déjà fort original - rares sont les auteurs qui brillent autant en poésie qu'en peinture- mais leur duo a de plus la particularité de mettre en évidence la convergence profonde de leur inspiration. Certes, il est des sujets dont il ne faut pas s'étonner que tous deux les aient traités. Ainsi, nombre de poètes ont de tout temps honoré une aïeule, un aïeul par un texte ; de même la forte émotion ressentie lors de l'incendie de Notre Dame a été formulée par bon nombre d'autres poètes français ou par des poètes étrangers comme les italiennes Isabella Michela Affinito et Mariagina Bonciani, sans oublier la brésilienne polyglotte Teresinka Pereira.

             Mais il est des thèmes beaucoup moins traités en poésie comme la submersion complète de villages entiers lors de la construction de grands barrages dont l'intéret général est contestable, sujet frappant qui inspire à la fois Jeanne et Louis sur les deux plans tant littéraire qu'artistique, des œuvres particulièrement fortes ( ex : La cathédrale engloutie -Louis Delorme ; le lac de Naussac en Lozère - Jeanne Champel Grenier)

             En fait, quel que soit le thème, le lecteur est frappé par la ''Convergence'' de sensibilité qui fait sourdre tout naturellement chez l'un ou l'autre des deux auteurs, la même force des mots, la même vérité dans les images, même si le ton et la personnalité de chacun sont toujours identifiables bien qu'humainement apparentées. Il advient même que d'une œuvre de l'un naisse une œuvre de l'autre sans aucun plagiat ; il arrive aussi que deux œuvres sœurs soient nées, comme en écho, tout à fait indépendamment de celle de l'autre. Le résultat, pour le lecteur est fascinant. De poèmes et peintures de Louis en poèmes et peintures de Jeanne, on a véritablement l'impression d'assister à la conversation sur les sujets les plus divers de deux âmes qui se parlent quotidiennement de ce qui donne du sens à la vie, dans une convergence profonde de deux individualités, sans qu'on n'ait jamais l'impression que l'un influence l'autre car on le sent, ce sont deux fortes personnalités.

Picturalement, ce recueil donne un aperçu étonnant des diverses facettes du talent de chaque artiste : Louis, le plus souvent réaliste, développe parfois une expression surréaliste non dénuée d'originalité, parfois même d'humour, dans la lignée de Jérôme Bosch à qui il rend hommage au sujet de ce ''pigment rouge impossible à retrouver '', et s'approchant aussi d'artistes du XXème ; Jeanne, dont le lyrisme magique peut occasionnellement se styliser pour rejoindre la pureté de la vision première, et parfois carrément emprunter les chemins de l'abstrait pour lancer et épurer le mouvement ( peintures de plan d'eau, de vent dans les roseaux ). La terre semble l'élément dominant de la veine réaliste de Louis tandis que l'air et l'eau semblent prévaloir dans l'expression plastique de Jeanne. Qoique tous deux soient sensibles à la lumière, ils la traitent différemment et sont immédiatement reconnaissables. On pourrait parler de dialogue presque permanent entre deux amis fraternels.

           En peinture et sculpture comme en poésie Jeanne Champel Grenier et Louis Delorme font preuve d'un incontestable talent sans tape à l'oeil, tout en vérité, de sorte que ce recueil ''Convergence'', à une époque de divergences exaltées, fait le plus grand bien. Il offre un moment de grâce à notre époque, dans une société qui en manque singulièrement. Non que Jeanne et Louis ne soient lucides et ne luttent pas discrètement contre les maux de notre temps. Ainsi Louis dénonce''un monde qui ne sait plus nourrir notre rêve // Qui réduit chaque jour le champ des libertés. '' Tandis que Jeanne déplore que ''l'humanité s'émousse, l'amitié manque d'air / On épuise la mer juste pour le profit /Quel sage nous dira de prier pour la terre ? '' L'un et l'autre ne manquent pas de rappeler la barbarie nazie dont les braises brûlent encore puisque l'on oublie de s'indigner à haute et intelligible voix quand des esprits tordus d'aujourd'hui, attisant la haine de l'autre, multiplient d'odieux actes profanateurs.

             Ainsi, à montrer sans orgueil la richesse de leur âme, les deux artistes-poètes entraînent avec force, le lecteur vers tout ce qui peut, dans l'existence être raison de vivre et d'espérer ; leur dialogue artistique et littéraire est un vrai enchantement.


CONVERGENCE- Art & Poésie - de Louis DELORME et Jeanne CHAMPEL GRENIER - Liminaire de Claude LUEZIOR- Editions France Libris - 84 pages - 20 Euros

©Béatrice GAUDY          

 

 

 

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20 décembre 2020 7 20 /12 /décembre /2020 07:34

 

Hommage à Louis Delorme

 

L’annonce du décès de ce grand poète fut une véritable douleur pour beaucoup de monde, celui de la poésie, mais aussi de la peinture, de la sculpture et de la littérature…

Pour ma part, je n’ai eu la chance de le fréquenter que quelques mois. Une belle amitié naissait, mais trop vite rendue silencieuse par la maladie qui allait emporter Louis.

Alors, ô combien j’ai été heureux de l’initiative de Jeanne Champel Grenier, très grande amie du poète lorsqu’elle m’a parlé du livre hommage qu’elle préparait pour Louis, m’invitant moi aussi, à y participer.

C’est l’univers des poètes amis de Louis Delorme qui défile page après page, chacun lui rendant hommage par un écrit et par la présence ici !

 

Aux amis et admirateurs de Louis Delorme je ne peux que recommander ce livre hommage !

 

 

Editions Thierry Sajat

5 rue des Fêtes

75019 Paris

 

 

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13 décembre 2020 7 13 /12 /décembre /2020 07:49

 

 

Tropiques suivi de Miserere/ Tropice urmat de Miserere. Traduction en roumain et Postface de Sonia Elvireanu. Préface de Jean-Noël Chrisment, Ars Longa, 2020, 133 p., 10 euro

 

Prix Naji Naaman 2020, Liban

 

Un souffle de mélancolie s’exhale des poèmes de Michel Herland du recueil bilingue Tropiques suivi de Miserere/ Tropice urmat de Miserere, inspirés par le paysage tropical, en même temps que la nostalgie d’une époque surannée à laquelle il emprunte fréquemment la forme du sonnet, comme une musique d’un temps révolu.

L’exotique et l’érotique se conjuguent en une sorte de duo provocateur, comme nous aiguillonne la beauté sauvage de visions rappelant certains poèmes de Baudelaire. Le paysage tropical, ses couleurs fascinantes et ses senteurs enivrantes excitent la sensualité du poète qui s’abandonne à une passion troublante pour sa noire déesse. La douceur de l’air, quand ce n’est pas la torpeur torride ou la moiteur humide des forêts, fait s’épanouir en la mystérieuse femme d’ébène un archétype qui hante les mythes et les littératures du monde.

La femme qui envoûte Michel Herland prend cependant de multiples visages : ceux d’Ève, d’Aphrodite, incarnation de la beauté et de la sensualité, de Laure de Pétrarque, d’une jeune fille diaphane et innocente, d’une femme frivole et sensuelle, habituée des fêtes galantes, objet du désir et des plaisirs, d’une touchante femme-enfant, d’une beauté noire, sauvage et mystérieuse, d’une femme raffinée et inaccessible, d’une fille du désert. Quelle que soit la forme sous laquelle elle s’incarne, la muse de Michel Herland est toujours une sorte de déesse qui ensorcelle par sa beauté.

Rêve ou passion, accomplissement ou déception, admiration ou dédain, innocence ou dépravation, sensualité délicate ou obscène, toutes les variantes de l’amour et des sentiments se manifestent dans ces poèmes.

Il y a chez Michel Herland de la désinvolture, voire du plaisir, à évoquer la séduction et le désir, ce qui nous renvoie à l’hédonisme du XVIIIe siècle, si ce n’est à l’amour courtois. Est-ce la nostalgie du libertinage savant de ces temps jadis, d’un art de séduire oublié que le poète aimerait ressusciter ? Ou est-ce la beauté sauvage et troublante des paysages exotiques découverts par les romantiques ? Les deux certainement. Le choix du sonnet, la musique des vers renvoient d’emblée à l’atmosphère des fêtes galantes d’autrefois.

Si les vers rappellent parfois Verlaine, les paysages et les personnages de Michel Herland, malgré leur charme mystérieux, ont une troublante réalité grâce à la précision des détails. Ainsi dans certains poèmes, les toponymes permettent-ils de situer précisément le décor des Caraïbes où le poète est désormais installé.

L’art de rimer et d’évoquer la passion sont remarquables chez Michel Herland, poète marqué par l’harmonie classique comme en témoigne sa prédilection pour le sonnet. Le lecteur découvre avec surprise en lui un poète raffiné, qui s’assume à l’écart du postmodernisme dont se réclame la poésie du XXIe siècle. Comme s’il voulait prouver que rien n’est jamais démodé en art, que l’on peut faire renaître d’anciennes formes, les mettre au service d’une sensibilité actuelle.

L’exotisme et l’érotisme de Tropiques s’opposent au triste et au sordide qui dominent dans Miserere, intégré dans le même recueil. Les misères de la vie (pauvreté, souffrance, chagrins, dégradation, perversion, vieillesse, solitude) sont évoquées par une mosaïque d’images souvent hideuses, voire abjectes de la ville. Ainsi, au charme envoûtant du paysage tropical s’oppose brutalement un espace repoussant, ses maux et ses vices. Les plaies du monde contemporain sont peintes sans fard dans des poèmes comme Migrations ou La fureur est tombée sur la ville écarlate. Là éclate la révolte du poète contre la condition humaine et les injustices ; sa plume se fait aigre et la poésie tourne à la satire sociale.

Conclure le recueil par la figure du poète est éminemment symbolique. Le poète est plus que quiconque sensible à toutes les beautés, toutes les laideurs du monde. C’est donc à lui qu’il revient de les raconter.

Sonia Elvireanu

 

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22 novembre 2020 7 22 /11 /novembre /2020 07:34

Nouvelle rubrique, que j’espère pouvoir alimenter régulièrement. C’est la superbe recension du livre de Claude Luezior, écrite pas Nicole Hardouin qui m’en a donné l’idée. Le livre ? « Un Ancien Testament déluge de violence »

Juste quelques courts extraits pour vous faire découvrir l’humour et la liberté d’esprit de l’auteur ! J’ai adoré et j’aurai sans doute l’occasion d’y revenir, ici ou là. En cette époque où certains esprits fanatiques veulent nous enfermer dans leurs pensées, leurs lois, leurs dieux ou prophètes, cela fait du bien de découvrir une telle liberté de critique de certains livres qu’on dit « sacrés »…

Humour et questions à la pelle…
Jean Dornac

* * *

Adam et Eve - Huile sur toile par Gustave Courtois - Musée des Beaux-Arts de Besançon - Photo Arnaud_25


 


Question préoccupante

Adam fit donc l’amour avec Eve, issue de sa propre côte.

Vous avez dit consanguinité ?


Erreur

Suis-je damné par cet instant gourmand de mon aïeul?

Ai-je hérité d’une sentence au seul motif d’exister ?

Existence que je n’ai jamais choisie, d’ailleurs.

Et pour cerise sur le gâteau, le trépas, au bout d’une existence terrestre. Parce que Dieu s’est vexé pour un larcin, pour une pomme pendouillant à l’Arbre de la Connaissance.

Franchement : feriez-vous tant d’histoires si l’un de vos gamins vous volait un dictionnaire? Bon, actuellement, ce serait plutôt votre… portable

 

Éditions Librairie-Galerie Racine, Paris,
4e trim. 2020, 168 p., ISBN : 9-78-2-2430-4831-5

Extraits de « Un Ancien Testament déluge de violence » de Claude Luezior

 

Je ne peux que vous recommander de vous procurer ce formidable écrit ! (Jean Dornac)
 
 
 
 

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