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Dans le crépuscule feutré de rousseur, les anges et les démons, vigies de la tentation, jouent une marche triomphale. Les couleurs crépitent, festoient entre soie et feu. Des saveurs s’échappent : élixirs secrets.
Ébauche d’une brûlante possession.
En cette subtile andante, prémisse d’un orage à venir, j’entends déjà le brame sauvage de vos festins s’étirer jusqu’à la moiteur du désir.
Nue, mes doigts se crispent sur les fruits dérobés. Mon déluge est intérieur. Mais, en cette fin de jour enturbanné de poussière d’or, tu m’as dit : viens !
Sous tes mains aussi possessives que les nuées les plus ardentes, aussi veloutées qu’un miel de Provence, mon corps caressé de gourmandises ondule de soupirs et nos peaux se confessent de caresses.
Jouissance.
Dans la dérive flamboyante de cette fin d’été où le soleil hésite à conduire cette liturgie païenne, je t’ai vu brûler.
De toi, j’ai tout pris, les grands vents, les croyant protecteurs, les mirages anthropophages, le jus sucré de l’asile, prélude à l’exil.
J’ai pensé pouvoir t’apprivoiser, tu ne m’en as pas laissé le temps. Pourtant mon cœur faseye encore au gibet du soleil couchant, ma bouche s’égare dans les fruits à mordre.
Cruel imaginaire.
Etourdi de fantasmes, un ange dérive la tête à l’envers, l’Eden, s’est lézardé ; à perte de corps, la nuit sera sans frontière. Personne ne joue plus, sauf toi, ailleurs.
Deux paons esquissent encore un dernier baiser, est-ce l’heure de la pénitence ?
Je porte la crue rebelle de mes illusions.
©Nicole Hardouin