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19 février 2018 1 19 /02 /février /2018 05:14
La Danse du Sabbat. Paris 1870.

 

 

 

 

 
Conquérantes, les peurs ancestrales se nourrissent de fantasmes.
 
C’est l’heure du chahut.
 
Sorcières aux ongles griffus et nymphes aux chairs lisses sortent des arbres creux pour jouer avec la morsure des flammes. Les pointes brunes de leurs seins, attirent un épervier. Gourmande fixité de son regard.
 
Le sabbat piétine, dresse des tréteaux, sort ses chaudrons, jongle avec les roues du silence.
Soumis depuis longtemps à la loi de l’errance, les esprits nouent des alliances avec le charnel. Ils osent l’interdit. Illicites accouplements.
 
                                                      Transgression.
 
 ©Nicole Hardouin.
Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos




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5 février 2018 1 05 /02 /février /2018 05:27
Tableau de Gérard Bouilly

 

 

 

 

 Sur le versant de mon corps,
                                 Ton profil rougeoie comme la morsure de Vulcain.
                                 Je suis une coulée de lave.

                         Sur le fil de mes nuits,
                                 Ton intonation s'étire comme un feu de brousse.
                                 Je suis une savane.

                        Sur le miroir opaque,
                                 Ton rire déchire comme un coup de griffe.
     
                                 Je suis une cicatrice.
 
©Nicole Hardouin
 
Extrait du recueil « Une chevelure de pluie pour horizon », éditions St-Germain-des-Prés, Paris
 
Source : https://nicolehardouin.weebly.com/poegravemes.html  
 
 
 
 

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29 janvier 2018 1 29 /01 /janvier /2018 07:47
Je tiens à remercier Nicole pour cette magnifique recension. Ô combien il est touchant d’être aussi bien compris, aussi bien décrit ! C’est vraiment très émouvant d’être aussi bien, aussi justement, percé à jour. Nicole a su entrer dans l’âme du poète... Jean Dornac
 

 

 

GRAINS DE VIE
JEAN DORNAC
 
Préface de Michel Bénard
 
Éditions les Poètes français, 4e trimestre 2017

 

Dans la tempête le poète louvoie, avec pour compagnes des vagues qui le font trembler, il tangue sur les franges du quotidien, il hésite, se retourne, Ô cruel destin / qui fait de l’amour / une pénible servitude. Il fait front sur le reflux de son ouragan intérieur, qu’il remaille pour en faire un enclos : laisse-moi me reposer près de ton âme / berce-moi de ton rire joyeux. Dans les jours déchus, funambule sur des lignes d’espoir, il essaie de trouver une plage plus sereine : Au long des routes et du hasard / j’ai entrevu des portraits / que mon âme refoulait… que ton visage de tendresse / m’enveloppe au plus tendre de ton cɶur.
 
Seul, il avance quels que soient les naufrages, les brûlures, les morsures de la solitude : rude compagne / qui s’accroche en rageuse harpie / me rappelant sans cesse / que la fin est proche,  avec parfois l’œil rivé sur un phare lointain qui clignote : quelques braises pour éclairer la nuit du cœur / Ô femme, tu n’es jamais loin / de son encre et ses désirs / toujours, tu es présente / dans les recoins de mon âme.
 
Dornac est un exilé du bonheur : Que je sois mort ou vivant / qu’importe au demeurant ? /mais je crie mon désespoir / d’avoir déjà perdu …les délices du possible.
 
Il vit avec ses cicatrices. Flux, reflux des brisures sur ses sentes grises, illuminées parfois, comme ici dans ce recueil, par les éclats de lumière de la poétesse, peintre Ode. Les couleurs de ces illustrations éclairent les espoirs calcinés mais s’associent aussi aux souvenirs d’enfance si vivaces qui lui tiennent encore lieu de compagnons, de chemin de vie : nostalgie d’une époque douce / où ma petite cuillère / suffisait à mon bonheur.
 
Ces grains de vie déposés en grande partie par la grand-mère du poète sont l’humus où a pulsé la germination de son être Tu as guidé les jours et les ans / de ma plus tendre enfance : tu as fait de moi / ce que je suis /ta vie était mon bonheur. C’est pourquoi, avec une immense reconnaissance, l’auteur a dédié ce recueil à sa chère grand-mère : A ma grand-mère Marie, qui m’a ouvert à l’amour sans frontière et dont l’image reste gravée dans mon cœuret mon esprit.
 
Dornac, avec des mots qui trouent les ronces, ne voudrait offrir que l’églantine, la violette, la rose sans les épines : les poètes font l’amour avec la beauté /  tutoient les dieuxfrêles membranes sous les tourments / les souffrances et les douleurs. Ses textes tracent un vibrant sillon de sensibilité : mais qui donc a le pouvoir / de faire taire le vent ?
 
Le poète croit encore, aux creux de ses nuits d’encre, aux murs d’aube, ceux qui affichent des alphabets d’or aux courbures d’ancolie et de chairs vives, à ces épitres où se tissent les chimères qui font vivre et aux sourires, tulles légers sur ses meurtrissures, vagabondage d’Éros à l’ombre des ombres.
 
Entre silence et tremblement, à la racine des orties, Dornac trace, sans cesse, sur sa page blanche les petits riens de l’enfance qui façonnent l’homme, enroule les lettres dans la promesse des nuages et l’odeur des songes brûlés, dessine les syllabes, lianes noires pour une prière : lorsque mon jour arrivera / que la nuit tombera sur mes yeux /…ne m’enfermez pas dans une caisse…que l’essence de mon être / s’envole vers le ciel. Dans la tissure de ses lignes se dessine le début et la fin du cri.
 
En refermant ces Grains de Vie, nous repensons aux lignes de Paul Éluard : je suis au bras des ombres / je suis au bas des ombres / et les ombres m’attendent. Pour le plaisir des lecteurs puissent-elles attendre longtemps.
 
Jean Dornac a créé et gère le site : couleurs poésie 2 où se retrouvent peintres et poètes, on peut aussi le retrouver sur son blog twitter.
 
©Nicole Hardouin

 

* * * * *

 

La maison d’édition ne s’occupant pas de l’envoi des recueils, tout passe par les auteurs. Par conséquent, vous pouvez vous procurer mon recueil en m’écrivant à cette adresse mail : jdornac@gmail.com
Ou en m’écrivant, (pour mes abonnés), en courrier privé sur twitter
Ou encore en message privé sur ma page Facebook
 
N’hésitez pas à m’en faire la demande, je vous expliquerai la marche à suivre dans ces échanges privés.
 
Le prix du recueil est de 15 € en ajoutant :
5,20 € de frais de port pour la France
6 € pour la Suisse et la Belgique
6,50 € pour le Canada
Recension « Grains de vie » de Jean Dornac par Nicole Hardouin
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8 janvier 2018 1 08 /01 /janvier /2018 07:46
« Te rejoindre »

 

 

 

 

Je voudrais
cueillir le mot à sa source
retenir l'oiseau et ses plumes
déplacer rêves et confidences
 
tramer les feuilles
élargir le nid de tes phrases
affranchir encre et métamorphoses
 
laisser glisser le songe aux yeux clos
pétrir les lignes tissées d'aurore
libérer l'urgence des mirages
 
écouter ton pas s'évader du tumulte
oser l'accord des harpes nocturnes
sur la nervure rouge de nos rêves
 
te rejoindre
avec l’envol des oiseaux de légendes
dans l’ambre des nuages.
 
©Nicole Hardouin 
 
 
 
 
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26 décembre 2017 2 26 /12 /décembre /2017 07:32
Photo Claude Luezior©

 

 

 
Tes mots en fusion
         coulées soufrées
ébrèchent les bruissements de l’ascèse
         tel le sang du vent
tu me nourris de feu
les lances de l’impatience effritent
         le ruissellement du silence
à l’oraison de tes frôlements d’encre
          ma bure s’habille de chair
          nudité mûrie à la braise de tes motets
tes cantiques de sable courbent mes mirages
          tisons d’eau vive
          tu bois ma soif
goutte à goutte l’ossature de la sève
s’érode aux aveux de l’orante
lèvres à lèvres la fumée des cierges
se tord aux égarements de l’amante
            dévorantes empreintes
dans le sanctuaire des ombres tourmentées
l’attente creuse la morsure dévoilée
             cendre de rosée.
                                                         
©Nicole Hardouin 
 
 
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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 04:51
Toile de Gil Pottier

 

 

        
        Silence
hier, entre nous des lucioles faisaient crisser le gravier de la raison
ma nuque ployait lorsque tu retirais ma bure
aujourd’hui
nuit a ventre d'hermine et paupières de pluie,
nous portons la crue rebelle de nos désirs inassouvis.
          obscurité
aveuglement
étamines perdues
sur un murmure de hanches
c'était juste avant
l'envol de la mouette
 
          trace
          rien
          chaos
 
          regard clos
sur un songe menteur
          ciel de menthe
dérive aux rives de l'ombre
          ténèbres
 
          ne rien voir
un serpent rampe dans le sable de tes cuisses
          morsure, poison
ne rien nommer
ouvre la fenêtre le ciel déborde d'orage
 
         silence
je me penche au-dessus du gouffre
 
        là est le cri
Munch a gommé la bouche
remets une toile sur le chevalet.
 
                                     ©Nicole Hardouin
 
 
 
 

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13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 07:29
« Derniers Serments », Michel Bénard©

 

 

Revenir ?
toute trace est estompée
les griffures du temps ont comblé les ravines
un brouillard de mémoire a blanchi ta silhouette.
 
Revenir ?
l’hiver a labouré les derniers serments
dans un faux pli de grisaille.
une esquisse de visage erre encore sur le miroir.
 
La famine ripaille
l’indifférence floconne
l’angoisse rampe
il pleut des écailles de glace.
 
L’aube est un vitrail
l’oasis y est un mirage.
 
Revenir ?    
non, partir.
 

Nicole Hardouin©
 
 
 
 
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30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 07:32
« La songeuse », par Gérard Bouilly

 

 

 

 
 
Maraudes à la recherche du cri
lèvres égarées à votre glaise de potier
la nuit picore mes seins
des oasis passent dans votre regard.
 
Lin de tous les vents.
Pourquoi ne pouvons-nous fuir avec les
grands ouragans ceux qui débroussaillent
la chevelure des gitanes ?
 
©Nicole Hardouin.
 
Extrait du recueil « Fontaines carnivores » diffusion : Libraire Galerie Racine




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16 octobre 2017 1 16 /10 /octobre /2017 06:36
Photos Drriss & Marrionn - Dallas - Le Baiser (Constantin Brancusi, 1907)

 

 

 

 
Dans le giron des ombres, le jour chuchote d’ultimes recommandations au crépuscule.
Lèvres à lèvres tous deux s’abandonnent à l’éclosion de leurs gémissements.
Sur les hanches de l’horizon s’instille le trouble doré d’Hélios.
Lente pénétration dans la courbure de la nuit.
 
Adultère initial.
 
©Nicole Hardouin.
Extrait du recueil « Prométhée, nuits et chimères » aux éditions de l’Atlantique, collection Phoibos




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2 octobre 2017 1 02 /10 /octobre /2017 06:59
« Pourquoi pas » - Franco Cossutta©

 

 

Pas pressés du besogneux
pas feutrés de la moniale
pas cinglants de la conquérante
pas onctueux du curé
pas assurés du nanti
pas insultants du détrousseur
pas insolent du dandy
pas incertain du travesti
pas quémandeur de la tapineuse
pas dégénéré du fin de race
pas naturel du bâtard
pas sur le macadam
macadam usé, malmené
pitié pour le macadam
pourquoi pas ?
 
©Nicole Hardouin
 


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