16 novembre 2017
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Depuis deux longues heures, elle marchait dans la forêt, une forêt obscure où nulle trace de soleil n’était perceptible comme si l’astre avait été mangé par un être maléfique. Elle allait vite, pressée de quitter ce lieu lugubre. Soudain, ses pas débouchèrent sur un champ d’herbes dorées. Enfin la lumière ! Une lumière jeune, fraîche, désaltérante qui posait sur elle des yeux bienveillants. La jeune fille s’arrêta pour la saluer dans une douce communion. Pour rejoindre le sentier, elle devait traverser le pré. Les herbes luisantes et touffues la dépassaient de leur hauteur peu commune. Elle trouvait amusant de disparaître au milieu de toutes ces tiges et elle riait en se frottant contre leur peau douce. C’était comme un jeu d’enfant, d’enfant clown et fantasque. Et voilà une fête champêtre improvisée…
Soudain, il devint difficile d’avancer : les herbes semblaient opposer une résistance, elles devenaient étrangement rigides. Et très vite, la jeune fille buta contre un mur végétal, solide et compact. Elle eut beau faire demi-tour, aller à droite, à gauche, elle se trouvait toujours face à l’évidence : elle était prisonnière d’herbes folles, immensément folles. Curieusement, elle jugea la situation si cocasse qu’elle pouffa de rire, d’un rire-dynamite qui fit voler en éclats les murs de sa cellule.
Elle était libre mais elle poursuivit sa route en courant, elle se méfiait des herbes folles…
©Michèle Freud
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