2 novembre 2017
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Elle était belle dans sa robe de grand vent et dans ses yeux passaient des vols de goélands. Elle vivait sur une colline, parlait aux arbres, aux fleurs, aux oiseaux. Elle était la douceur d’un pétale, le velours d’un papillon. Elle buvait à grandes lampées l’aujourd’hui, s’inventait à neuf à chaque instant, rêvait d’un monde léger comme un flocon, un nuage, une plume. Elle s’offrait des soûleries de rosée, des festins corolles, des gâteaux de lumière tout en sirotant de grandes goulées de ciel. Et puis, elle se laissait flotter sur le silence, un silence vivant, vibrant où des rêves de beauté jaillissaient dans tous les coins de son âme. Après, sur les ailes du vent, elle partait explorer la forêt profonde jusqu’à la nuit. Quand celle-ci était épaisse, la jeune fille, de son index, allumait une à une les étoiles. Puis, elle tirait de sa poche, un petit galet tout rond. Et de toutes ses forces, elle le lançait vers le ciel. Il se transformait soudain en une gigantesque anémone, toute parée de lumière qui tombait en paillettes, en étincelles sur les arbres et les buissons. Elle contemplait un moment ce spectacle insolite, le cœur dilaté de joie. Enfin, elle s’endormait dans son berceau de fougères, sous le regard bienveillant de la lune…
©Michèle Freud
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