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5 avril 2024 5 05 /04 /avril /2024 06:53

JEAN-LOUIS BERNARD - ḖDITIONS ALCYONE, COLLECTION SURYA, 2023

ISBN 978-2-37405-107-9          

 

Ce recueil mérite d’être lu et relu, car il ne livre pas tous ses secrets au premier regard.

Les phrases d’une extrême sobriété : la mer lasse/ ne veut plus/ porter le sel, s’allient à un vocabulaire d’une grande richesse avec des associations imprévues : sur la plage infertile/ un oratorio de sable, tous ces textes sont gemmes de feu, brumes embrasées/ sous la voussure des ombres.

Cheminer dans l’Héritage du Souffle c’est pénétrer dans les trouées à vif, où la neige s’érige en un bûcher, c’est aller avec le poète sur des routes qui s’effacent et pourtant qui conduisent vers des bornes aperçues sur des chemins qui ne mènent pas et qui bruissent de silence pour aller jusqu’à l’invisible/ essentiel.

J-L Bernard porte un questionnement qui processionne tout le long de ce très beau recueil.

Chaque mot émet une vibration qui hante l’auteur écartelé entre angoisse où blêmissent les rires/ avant l’esseulement, énigme de l’harmonie d’avant le monde. Cela pourrait se résumer en deux temps : qui a-t-il avant le souffle : quand jaillit la fable intangible/ des origines et après : l’héritage du souffle/ est-il pour l’arbre/ ou pour le vent

Le poète s’échappe des entraves du quotidien pour passer le gué d’un invisible infini avec des notes de ténèbre / pour dire la clarté, remarquons ici la sobre élégance de cet oxymore tout comme celui dans la radieuse angoisse du silence.

Quand tout est à recommencer avec un fragment d’inachevé/ pour guide, les marées de J-L Bernard sont de souffre et d’encens, même si une chanson lasse / capitonne la nuit, ou si à la pliure de l’aube/ l’effroi buissonne.

Mais, en dépit de la nostalgie : si peu de nous/dans le long silence, du questionnement : la lenteur/ abreuverait peut-être/ mes cavales d’oubli, la lumière est présente : sous les chablis de l’abandon /demeure/la gouvernance des herbes.

J-L Bernard chemine inlassablement en bordure de l’abîme, du néant, de la matière inanimée aux multiples échos qu’il sait amplifier.

Ses questionnements pulsent au travers des textes, ils font de lui un moderne alchimiste, une sorte de Nicolas Flamel en quête, non d’or, mais : des chemins qui mènent/ à ce que l’on ne voit pas.

Nous ne saurions terminer cette recension sans signaler la photographie de couverture, la conception et réalisation graphique du logo de couverture réalisées par Silvaine Arabo.

©Nicole Hardouin
 

 

 

 

 

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