Permettez-moi de vous présenter le nouveau recueil de Barbara Auzou grâce à la recension écrite par Jeanne Champel Grenier.
J’espère que vous ferez un bel accueil à ce nouvel ouvrage de Barbara !
- Poèmes - Éditions unicité - 13€
Préface de Ile Eniger
Une sorte de murmuration d'oiseaux qui passe au-dessus d'un arbre, le premier sans doute de la création, telle se présente la sobre et belle illustration de couverture signée Francine Hamelin qui sait sculpter la poésie jusque dans le marbre.
GRAND COMME, dès ce titre ouvert on pense à l'enfant qui ne trouve encore les mots pour dire son amour : ''Je t'aime grand comme ça--, dit-il en écartant les bras, ou bien ''Je t'aime jusqu'à la lune'' répète-t-il en élevant le bras vers le ciel. Barbara Auzou prouve par ce titre qu'elle garde pour la vie un appetit d'enfance à la fois neuf et sans limite :
''nos yeux d'horizon ne sont jamais que l'intérêt infini que nous prenons à vivre''
Elle est partie prenante de ce cycle élevé, infini, et toujours neuf de la vie ;
''la lumière est venue de très loin et à pied / elle s'est installée dans nos silences alternés / dans nos rides
Oui, le temps passe, et parfois non sans dégâts de tous ordres, est-ce une raison pour ne parler que de déclin alors que tout vit et renaît sans cesse en ce Grand Tout qu'est le monde ? Les enfants qui vivent à fond l'instant pensent-ils à la déchéance, à la mort ?
''Et vois comme on égale les dieux là parmi les arbres tapis d'enfance qui se partagent nos noyaux./ ...et les étoiles qui dansent là-haut''
''Pour vivre heureux vivons cachés'' n'est pas le choix de Barbara Auzou ; pour elle, l'amour est inclus dans le cycle du monde au présent perpétuel avec, au jour le jour, et toutes les nuits,
la quête de la joie à l'horizon :
''C'est un envol les yeux ouverts qui a pris la dimension des choses regardées / enfin / et qui se tient loin du grand rouleau des peurs'' car, la poète le sait depuis la petite enfance :
''La lumière est parfois quelquechose de plus que la lumière''
Si chez certains, les mots se multiplient, se salissent, se galvaudent et souffrent d'être une langue, chez Barbara ils ont gardé leur souffle premier, leur liberté native accompagnée de pauses d'écoute, tel le rossignol alternant musique et silence dans son chant d'harmonie qui s'élève au delà de la nuit :
un amour Grand comme un couchant qui vous transporte
Je n'ai jamais rien vu d'aussi inouï ni d'âme ni de corps
que ce soleil ce soir si tendrement mourant
et notre silence passe au travers comme un oiseau tremblant
et me voilà confiante en d'autres espaces''
Ainsi nous sentons-nous à la lecture de ce recueil, comme l'oiseau ému, emplis de ''trouées d'enfance'' et de ''lumière de première main''
Il reviendra alors à chacun de relire ce recueil ainsi que son titre ''GRAND COMME'', et de le mesurer à son idéal de vie personnel ; nul doute que le'' rossignol ''de l'âme ne quitte la cage pour rejoindre l'immensité de la poésie, celle surtout qui élève et dont Barbara Auzou nous donne le la
© Jeanne CHAMPEL GRENIER
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits