Le matin verse aux vertes cimes. La forêt prend visage. Coiffe d’Iroise, chevelure d’algues, glauque est sa robe. La brume murmure blanche de nuit. Le feuillage brille de mille écumes.
Sur l’ailleurs, trouble réel, le poème porte visage.
Une lune en bouton perle sur la nuit. Telle l’aube, elle éclos pâle de senteur. Le silence est plein du déchirement des bourgeons qui éclatent mûris d’astres. Le vin doux de la vie court sous l’écorce et l’arbre étourdi de sève rêve à ses fruits
Nuit d’odeurs, la floraison soupire.
Le verger appelle. La forêt espère.
Aux branches de l’ombre le poème mûrit.
©Béatrice Pailler
Extraits d’Aubier
Revue Écrit(s) du Nord
N° 35-36 2019
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