Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
18 octobre 2023 3 18 /10 /octobre /2023 09:33

Héritage du souffle, de Jean-Louis BERNARD, Ed. Alcyone, Coll. Surya, 73 p., Jonzac (Charente-Maritime), 2023, ISBN : 978-2-37405-107-9

        

         On ne peut qu’être médusé par la poésie de Jean-Louis BERNARD. Les mots y éclosent dans une sorte de véracité primitive d’avant l’anthropocène.

grand silence blanc

du poème

où guette furtive

l’harmonie d’avant le monde

 

         Comme si la parole, sans doute pré-biblique, était née directement du labeur des étoiles. Quand, dans une nuit fondatrice, chantaient  l’impermanence du rivage / et la clarté / des abysses.

          Tropisme vers des mots-gemmes (j’allais dire des mots rares ou précieux, mais cette poésie n’est ni maniérée, ni précieuse), souvent au pluriel, sans doute issus de quelque météorite langagière : lamaneurs, guipures, aménités, biffures, glyphes, chablis…

         Proximité instinctive avec la nature :

                                    l’orage tissait

                                    de longs poignards

                                    sur la blanche obscurité

                                    des pierres

 

         Ou bien :

 

                                    Suivi

                                    la puissance du fleuve

                                    au plus intense

                                    de sa lenteur

                                    comme un frisson

                                    sur les eaux fauves

 

         L’absence, l’inachevé, la pliure de l’aube, les soleils apatrides, un songe démembré, la mémoire des berges, le dénuement des mortes-eaux, l’air haché de givre font partie constitutive de tout un monde où doutes, volcans, mystères, mais aussi douceur et bienveillance sont les incandescences poétiques chez Jean-Louis BERNARD.

         L’écrivain conclut son recueil par :

                                    et l’ombre que nous

                                    abandonnons

                                    arpente pérenne

                                    les seuls chemins qui mènent

                                    à ce qu’on ne voit pas

 

         Foisonnement d’images, dans une mise en perspective dénuée de tout artifice, sans ponctuation ni titre, avec juste une majuscule au début de chaque poème. On remarquera également une mise en page impeccable sur un magnifique papier nacré.

           Oui, tout au long de son œuvre, le présent auteur a du souffle. Héritage (selon l’adage latin : on naît poète, on ne le devient pas) ou patient labeur à l’écoute de son subconscient ?

 ©Claude LUEZIOR  

 

                                                           
 

 

 

 

 

Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits                                                      

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Couleurs Poésies 2
  • : Ce blog est dédié à la poésie actuelle, aux poètes connus ou inconnus et vivants.
  • Contact

  • jdor
  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...
  • Amoureux de l'écriture, poésie, romans, théâtre, articles politiques et de réflexions... Amoureux encore de la beauté de tant de femmes, malgré l'âge qui avance, la santé qui décline, leurs sourires ensoleillent mes jours...

Recherche