14 octobre 2020
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dédié à Jean Dornac
Comment aurais-je pu imaginer qu’Internet
m’inspire un jour la moindre ligne,
si ce n’est les mots du deuil de l’Ecrit ?
Il a fallu que vienne le temps de la solitude,
que commence à se faire sentir le poids des années
pour que le numérique me devienne oiseau messager.
Et voilà que les mots osent enfin concurrencer l’image.
Ils me font vivre toutes leurs nuances d’amitiés et d’amour,
tous leurs éclats passionnés et foudroyants,
révélant des sentiments inattendus dans l’univers virtuel.
Parodiant Gilbert Bécaud, j’aurais envie de dire :
« La solitude, ça n’existe pas. C’est pas fait pour les chiens... »
les blogs, les sites et les messageries…
Au lieu de prétendre remplacer l’écrit,
l’image demande souvent à se parer de mots
afin de mieux survivre dans nos mémoires.
Il lui arrive d’être carrément délaissée quand s’installe le dialogue,
un dialogue entre deux âmes empreintes d’amitié ou d’amour.
Ouvrir la messagerie rend alors fébrile
comme ouvrir l’enveloppe d’une lettre attendue.
Les mots viennent d’aussi loin mais plus vite que sur le papier
et sans la plume ni l’encre, nous touchent avec autant de force.
N’est-il pas jusqu’aux livres eux-mêmes,
ces ouvrages solides construits en pierres de mots
dont on prédisait la disparition prochaine,
qui offrent l’image de leurs façades sur les sites.
Et maintenant quel futur pour nos mots ?
Puissent-ils ne pas être emportés par un flot numérique
aussi destructeurs que certaines rivières à la saison des pluies…
©Kathleen HYDEN-DAVID
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