À Jean-Michel Sananès
Le feu de l’aube
doit-il s’emparer
de mes poèmes nocturnes
et réduire à « Néant »
mes errances de mots ?…
Face au silence troublant
l’astre de ma lampe veille
sur mon espace d’encre
dessinant un cercle d’or
où se brise l’obscur
tandis que j’ouvre le regard
ensemencé de « Signes »
et tel un chasseur invisible
Je pénètre la clairière
d’un monde incroyable
caché dans « la chair mirage »
d’un réel multiple…
J’avance et le décor
chancelle sous ma plume…
Serais-je à deux doigts de comprendre
l’invraisemblable Fontaine
où naissent les univers ?…
Les mots que je connais…
les mots si gauches… si lourds
au bout de leurs tiges
apparaissent ici
venus de nulle part
bien plus légers que l’air
plus souriants que le jour…
ce sont des chants célestes
des miracles de vies
des mains tendues
à tous les coeurs ouverts…
… mais je ne peux les saisir
et pourtant ils sont si proches…
… si proches de mon âme…
L’heure presse le rythme
de la douce ténèbres
éparpillant les images
livrées à la poussière…
La nuit se referme
sur la chambre secrète
où les métamorphoses
retiennent mon devenir…
Ce soir j’ouvrirai la porte
et franchirai le seuil
à la rencontre des mots
fruits de l’éternel
et mélangerai mon sang
à la source des anges
transformant l’écriture
en « Soleil levant » !…
© Victor Varjac
Antibes, 21 novembre 2012
Extrait du recueil « Les fiançailles de l’aube » aux éditions Chemins de Plume
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