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25 août 2017 5 25 /08 /août /2017 06:35
Edvard Munch - Autoportrait avec cigarette, huile sur toile

 

 

 

 

Mes yeux caressent
déjà ta neige fruitée
 
               Cigarette
 
Ton écaille laiteuse filtre
déjà le parfum
d’une fumée sucrée
 
               Cigarette
 
Je t’effeuille avant
de te brûler vive
volcan vertige
 
               Cigarette
 
Mes lèvres te palpent
et ton nom mord déjà le silence
comme un fruit défendu
 
               Cigarette
 
Et puis je t’allume
je te distille
et puis j’embrase le volcan
je délivre la braise
et puis
 
               Cigarette
 
Tous les astres d’un seul coup
s’éteignent
comme on souffle une allumette
 
Et je suis enchaîné
 
               Cigarette
 
©Claude Luezior
Poème extrait du recueil « furtive ». Editeur « La Bartavelle » - Collection « le manteau du berger ».




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11 août 2017 5 11 /08 /août /2017 06:29
Photo Claude Luezior©

 

 

 

 

Plus loin, dans la pénombre
des bavardages enfiévrés
 
Toutes eaux perdues
une grenouille radote sa prière
 
Une pie, deux fées translucides
s'inclinent avec cérémonie
 
Aux galets d'un purgatoire
où gisent des soleils calcinés

 
Déjà s'inscrivent sur des feuilles
les mémoires d'une canicule
 
Et pleurent sans larmes
des saules à l'abandon
 
En cohortes basculent des présages
au seuil de puits asséchés
 
Sous des murailles incandescentes
brûlent de viles broussailles

 
Une torchère traîne au Golgotha
des lambeaux d'horizon
 
Autodafé où se bousculent
siroccos et brasiers indécis
 
En vain se dilatent des nuages
enceints de grêle et d'éclairs
 
Tandis qu'étincellent en silence
les enluminures des grappes

 
Se gorgent d'alcool et de sucs
des guêpes aux indécentes ripailles
 
Sacristie où l'on prépare
du sang, l'éloquent sacrifice
 
Dans nos chairs, l'été en gésine
signe ses ultimes frénésies

©Claude Luezior

 

 

 

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29 juillet 2017 6 29 /07 /juillet /2017 06:36
©Francis Fritsch, huile sur toile, 63 x 50 cm

 
Traduire les craies
qui échappent des doigts
teignant nos épidermes
de poussières astrales
 
Traduire l'encre
qui coagule ce bec d'acier
liant et déliant
mes plus blondes pensées

 
Traduire une page blanche
qui crie sa virginité
se rebellant à mes lignes
pour d'ardentes fiançailles
 
Traduire les ombres
qui déclinent leurs stances
refoulant les trilles
d'un soleil nouveau-né

 
Traduire la toile
qui saigne ma fibre
luttant en désespoir
comme Jacob et l'ange
 
Traduire la pâte et l'huile
qui se font clairs-obscurs
refusant à ma palette
les lueurs de l'aimer
 
©Claude Luezior  
 
 

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15 juillet 2017 6 15 /07 /juillet /2017 06:53
Photo Claude Luezior©

 

 

 
 
Pour tout étendard
ces moires de lumière
 
 
juste une étoffe
qui frissonne
aux reflets du jour
 
musique
nourrisseuse
de carmin
 
froissé
en guise
de huis-clos
 
une texture
décline
ses reflets
 
et son Orient
comme seul
héritage
 
 
Pour toute rhapsodie
ces drapés de véhémence
 
 
                     ©Claude Luezior




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1 juillet 2017 6 01 /07 /juillet /2017 03:59
AUBE – Claude Luezior
Photo Claude Luezior©

 
 
d'instinct
j'apprivoise
les prunelles
des ténèbres
 
dans la matrice
de l'invariable
se coulent
des apparences
 
offrandes
souveraines
pour épiderme
qui frissonne

 
m'effacer
dans l'ablution
monochrome
de l'errance
une lune
de son croissant
moissonne
des étoiles
 
peu à peu
s'évaporent
les méfaits
de l'absence
 
le camaïeu
de la grisaille
balbutie
un ultime alphabet

 
paradoxe
d'ébène
où débordent
les songes
 
dans leur nid
grouillent
et s'enlacent
des couleuvres
une fois encore
jouissent
et germinent
des reflets
 
à l'Orient
un geste accroche
son rayon
premier
 
©Claude Luezior

www.claudeluezior.weebly.com




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17 juin 2017 6 17 /06 /juin /2017 06:42
DANSE - Claude Luezior
Photo de Claude Luezior©
 
 
 
intensément je voudrais
apprivoiser ses arènes
où rugissent les fauves
 
et ses fibres andalouses
dont le corps s'abreuve
à d'intimes ferveurs
 
travestir le destin
lentement nourri
de rêves exaltés
 
disperser les béances
humer jusqu'à l'oubli
le vivier du partage
 
et l'incandescence du rouge
où convulse en bel orgueil
l'audace d'une éternité
 
avec des gestes d'archange
la violence de la foi
et l'élégance d'une fiancée
 
intensément tarir
nos blessures
goutte à goutte
 
©Claude Luezior
 
 
texte et photo de Claude Luezior
 
 
 
 
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2 juin 2017 5 02 /06 /juin /2017 06:36
Espaces – Claude Luezior
L'icône, Michel Bénard, gouache, pastel et encre de Chine, 21 x 29,7
 
 
 
 
en marge
de nos écritures
le goût acidulé
d'espaces
 
marge vierge
mais brûlante
où peut éclore
juste un graphe
de l'indicible
mot-clef
d'une parenthèse
 
à la marge
de nos dédales
et de nos chiffres
une ou deux
taches d'encre
 
hiéroglyphes
indélébiles
de nos attentes
empreintes
au fond de soi
 
ces marges
annotées
ajourées
si humaines
que personne
ne publiera
et pourtant
essentielles
à nos silences
 
marge d'erreur
où respire
la tolérance
tranche d'espoir
où repose
l'essentiel
d'un aimé
d'un non-dit
 
© Claude Luezior
 
 
 
 
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15 mai 2017 1 15 /05 /mai /2017 06:34
Délie l'instant – Claude Luezior
Soul in fire (Âme en feu) de PAVLINA, acrylique et crayon sur papier, 150 x 70 cm
 
                                                                                                                    Poème inédit
 
 
distille encore les miels
dans le vaste alambic
de nos souvenirs
 
élague mes absences
au seuil
de ta porte
 
effleure-moi de tes mèches
pour que mon front
les reconnaisse
 
remplis ta carafe
de ce vin fort
dont tu as le secret
 
ajuste les années-lumière
au regard qui palpite
sous nos paupières
 
délie l'instant
comme on ouvre
la cage de l'oiseau
 
calligraphie
nos errances
en minuscules
 
allume sur tes brèches
le bougeoir
de nos confidences
 
décalque une fois encore
ces mots évanouis
qui nous ont fait vivre
 
dévoile-moi
l'épure sacrée
de tes désirs
 
© Claude Luezior




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1 mai 2017 1 01 /05 /mai /2017 06:53
Ces Douleurs mises à feu – Claude Luezior

 

J'ai le plaisir d'accueillir un nouveau poète, Monsieur Claude Luezior ! C'est toujours un moment important pour la vie du blog de poésie ! Bienvenue à vous, Claude ! (Jean Dornac)

 

Gil Pottier : La douleur d'Orphée, huile sur toile 120 x 60 cm

 

 

 

tenir dans mes bras
l’incrédule détresse
qui se calfeutrait
au fond des âmes
corps en guenilles
et souffrances éloquentes
sur l’ardoise des jours

j’ai tellement arpenté
ces douleurs mises à feu

les uns m’apportaient
leur indicible charge
d’autres, leur sourire
à l’extrême corde
lacérée par le temps

j’ai souvent perdu
de si nobles batailles
pour quelques escarmouches
emportées avec panache

tenir sur son torse
le poids des larmes
et les stridences
dont je me suis nourri

rendre les armes
en ce matin ultime
mais de nulle manière
rendre la vie

©Claude Luezior





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  • : Couleurs Poésies 2
  • : Ce blog est dédié à la poésie actuelle, aux poètes connus ou inconnus et vivants.
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