© Henri de Toulouse-Lautrec
A ton baiser de nuit, je bois quelque mystère,
J’allume. Ton regard énamouré s’éclaire,
Ta bouche a son message et sur ma peau courant,
Me réduit à rien ton souffle conquérant.
C’est le moment-velours, l’instant d’extase tendre,
A force de baisers, je sens les cieux descendre,
Emplir mon cœur blotti sur ta gorge, ton sein,
Dont le pesant fardeau me suggère un dessein.
C’est le silencieux et réciproque hommage,
Que cède au fol enfant qui ne veut plus d’image,
De quoi courir le monde au creux de tes repos,
Oriental séjour aux incessants échos.
Ô doux baiser offert ! J’aime qu’il me rassure,
Dès avant cet oubli dont l’insigne mesure,
Sépare à chaque fois les amants en sommeil
Et nous prépare une ancre, aux berges du réveil.
© Claude Gauthier
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