10 octobre 2020
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Chimères, chimères, les sens délirent, les doigts butent sur les marelles de peau. Ni ciel, ni terre.
Les spectres traînent leurs crécelles dans des miettes de brames et de ripailles.
La folie s’esclaffe derrière son masque.
Brume sur la brisure des aubes aux couleurs de couchant.
Un jour de plus, un jour de moins sur la griffe crépusculaire.
Chimères, chimères, fuite sur le pavement des jours.
Mirage, mirage dans le sang des nuits, dans les rumeurs possessives des racines, sur des sentes à enluminer
Faire l’amour comme les éclairs dans l’orage, comme les feuilles sous le vent, comme deux esquifs en perdition sous le regard de Méduse, comme des fantômes dans le lit d’un torrent, comme des feux de brousse, comme l’encens qui étouffe le jasmin, comme les cernes bleus autour d’une imploration.
Mirages, mirages, les rêves, échos s’enfuient, les énigmes s’enroulent dans l’insolence du venin, dans des traces sans passé.
À s’en rendre fou à s’en rendre sage, ouvrir l’espace du vivre pour une petite mort.
Nuit de lave, drap de suie.
©Nicole Hardouin
In Lilith, l’amour d’une maudite
Éditions L.G.R. Paris 2020
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