Ce qu'elle aimait par dessus tout, la Fannette, c'était les nuages. Sa mine s'attristait, quand le bleu, le grand bleu, envahissait le ciel : il lui apparaissait alors, comme une vaste et monotone étendue désertique. Mais dès qu'un nuage survenait, c'était une fleur qui jaillissait du sable et le cœur de Fannette battait plus fort et s'exaltait... Ô nuages où chante le vent, où dort la rosée, nuages-cités éphémères, nuages-château, coussin, édredon ou descente de lit pour la lune, nuages-dentelle, nuages flocon, nuages-mouton, nuages-barbe à papa, nuage qui écrit sur l'azur de brefs poèmes, nuages de la déraison, ondes de folle magie, île de luxuriance et de trésors fugaces, semences de rêves ouatés, terre de douceur et de paix.
Pétrir un monde d’amour, ourler de joie les cœurs... Et Fannette rayonnait, devenait lumière caressant un nuage.
©Michèle Freud
Voir en fin de page d'accueil du blog, la protection des droits