26 février 2016
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Si mes souvenirs sont bons,
ils ne devaient pas habiter très loin d'ici.
À un jet d'éclair peut-être,
mais pas plus,
entre les lignes d'une main gauche
habituée aux dents de scie
et le bras droit d'un maître-mot
entrecoupé de fausses notes,
ou alors carrément dans la marge,
le crayon hésitant presque toujours
entre deux expressions plus ou moins identiques.
Je me rappelle en effet les avoir déjà vu emprunter
cette artère au sang bleu qui meurt d'envie de savoir
où commence la faim d'écrire et tout finit par s'éclairer.
Je me souviens d'un lieu, d'un abri sûr,
ou du moins supposé tel,
où la femme invisible et seul être au monde,
dans l'immensité des milieux littéraires,
à croire encore en leur innocence,
avait jugé bon de les assigner à résidence,
quelque part, là-bas, dans l'archipel des archives,
debout sous l'aile protectrice d'un rayon sans arrêt à pied d’œuvre
ou rêvant tout haut d'un morceau de ciel bleu,
à plat ventre étendus sur la plage d'un disque,
logés pour ainsi dire à la même enseigne
que les ombres familières d'autres vacanciers fidèles
ayant eux aussi oublié un peu de lie au fond de leurs vers,
juste assez pour ne pas être classés sans suite.
©Michel Duprez
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