3 mai 2014
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Pour toi qui passes devant cette plaque sombre, collégien râleur,
balançant ton sac, léger, en route vers le café du coin
n'oublie pas et ce c'est pas si loin
qu'un jeune comme toi courait, portant ses livres, rieurs
Un jour, ils sont venus, bruits de bottes et chiens
il n'a pas compris, il n'a pas crié, il ne le pouvait,
ils l'ont pris, ils l'ont fait avancer, son livre est tombé
Ils l'ont emmené, là-bas, fracassant tous ses liens.
Ils l'ont traîné là-bas loin, dans un camp enneigé et sombre
que sur la carte, il n'aurait su même pas trouver
que le prof de géo n'osait même nommer
un pays froid, un pays d'hiver où il devient une ombre.
Il attendit à Drancy dans la stupeur puis les cris
les chiens hurlaient, sa maman priait son dieu
son père ne criait plus, il avait compris, le vieux
l'accueil en France, c'était bien fini.
Quand tu passes léger, rieur et sifflotant
n'oublie pas qu'il n'y a pas si longtemps
un garçon comme toi un certain Jonathan
a quitté pour toujours ce trottoir en pleurant
© Claire Prendkis
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